Henri, un tondeur passionné venu de Moselle
À 20 ans, Henri participe aux Ovinpiades avec son lycée et depuis, tout s’est très vite enchaîné. Découverte de la tonte, voyages en Océanie et projet d’installation : retour sur son parcours atypique.
À 20 ans, Henri participe aux Ovinpiades avec son lycée et depuis, tout s’est très vite enchaîné. Découverte de la tonte, voyages en Océanie et projet d’installation : retour sur son parcours atypique.

Henri Duchaux est un jeune tondeur dynamique de 27 ans. Originaire de Valmunster en Moselle, il projette de s’installer d’ici 2026 sur la ferme ovine familiale. Titulaire d’un BTS Productions animales, il réalise un master en commerce et gestion à Angers. A la sortie de ses études, la Covid-19 frappe et il reste confiné sur l’exploitation ovine de sa mère.
Un jour, alors qu’il s’ennuie, il trouve une tondeuse qui prenait la poussière, il la restaure et tond ses premières brebis. Cette année-là, lors de la tonte annuelle, il accompagne le tondeur et se passionne pour la profession. Il décide ainsi de s’équiper et, au fur et à mesure, de parcourir le département pour proposer ses services. En France, rien qu’en 2024, il tond 15 000 brebis !
Les Ovinpiades, un tremplin
Henri a eu l’occasion de participer aux Ovinpiades en deuxième année de BTS au lycée agricole de Pixérécourt (Meurthe-et-Moselle) en 2017. Sur la centaine de participants, il s’est classé quatrième ex aequo face à une rude concurrence, ce qui fut insuffisant pour représenter son lycée au Salon de l’agriculture.

Cependant, cette expérience a permis à Henri de mieux connaître la production ovine et de rencontrer des professionnels de la filière. Il se remémore la bonne ambiance et les rencontres réalisées avec nostalgie. Les différentes épreuves proposées lui ont permis d’apprendre et de s’entraîner à la bonne contention des brebis, étape clé pour un tondeur en devenir.
Le passage des brebis dans le couloir de tri était également une épreuve importante pour lui au vu de la démocratisation de son utilisation lors des chantiers de tonte.
Le défi de l’étranger
En quête d’aventures et de découvertes, Henri est parti en Suède lors de son master à Angers, mais il en voulait plus. Depuis la découverte de la tonte, une destination le fait rêver : l’Océanie. Des amis tondeurs l’incitent à prendre son envol. Il n’en faut pas plus pour Henri, qui commence à chercher un patron. En 2023, il obtient alors son visa et décolle pour trois mois en Nouvelle-Zélande.

Il en profite pour voyager et tombe sous le charme du « pays du long nuage blanc ». En 2023 et 2024, il repart avec cette fois-ci un visa de travail et continue son périple en Australie pendant quatre mois. Il ressort de cette expérience nourri de toutes les rencontres réalisées et plus motivé que jamais à continuer la tonte. Son prochain voyage débute en 2025, avant de se consacrer entièrement à son projet d’installation.
Un jeune éleveur engagé
Henri est un jeune éleveur engagé dans la promotion de l’agriculture. En effet, il a été président des Jeunes Agriculteurs pendant deux années consécutives. Il participe et organise également des concours de tonte, dont celui qui se déroule à Pays’an Fête et Agrimax (Moselle) afin de continuer à mettre en valeur ce beau métier.
Henri nous a confié les idées qu’il aimerait mettre en place une fois installé. Il souhaite arrêter les céréales pour se spécialiser dans l’élevage ovin avec une troupe de 1 000 brebis de races Texel, Suffolk et Romane. Ensuite, il envisage de modifier son bâtiment en incluant une table d’alimentation. Si Henri était devant vous, il vous conseillerait de voyager avant de vous installer, puis lors de votre installation, d’investir dès le début dans un bon parc de contention, ainsi qu’un bon chien de troupeau !
Encore des progrès à faire en France...
En Australie, la laine est restée un produit noble, ce qui encourage à réaliser des chantiers de tonte bien menés. En France, la dévalorisation de la laine entraîne des difficultés pour les tondeurs : des planchers de tonte sales, de la paille dans la laine, des chantiers mal organisés... Henri souhaite travailler avec les éleveurs pour une reconsidération des métiers de la laine et de sa valorisation.
Et petit conseil, des brebis à jeun pour un travail serein !