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Des agneaux plus vigoureux en Mouton charollais

L’Organisme de sélection du Mouton charollais a étudié la vigueur des agneaux à la naissance, avec pour objectif de simplifier les agnelages et de diminuer la mortalité à la naissance.

Depuis deux ans, une vingtaine d’éleveurs adhérents à l’OS Mouton charollais prennent en note toutes leurs observations lors des agnelages. « Chaque agneau est pesé à la naissance et l’éleveur lui attribue trois notes : la facilité de l’agnelage, la vigueur à la naissance et sa faculté à téter », détaille Claire Debrut, technicienne ovine à l'OS Mouton charollais.

Toutes ces observations ont été compilées dans le cadre d’une étude menée en partenariat avec l’Institut de l’élevage, qui s’est déroulée sur les campagnes 2021 et 2022. L’OS Mouton charollais souhaite en effet acquérir une connaissance plus précise du caractère de vigueur des agneaux à la naissance. À court terme, l’étude permettra de produire des références techniques permettant de cibler les facteurs impactant la vigueur des agneaux à la naissance. « À plus long terme, nous voudrions savoir si un facteur génétique entre en jeu à ce niveau, s’il y a des lignées d’agneaux plus vigoureux que d’autres », complète-t-elle.

Entre 86 et 95 % des agnelages se déroulent sans accroc

23 élevages ont participé à cette étude et 5 590 agneaux sont nés, dont 4 998 ont été évalués, sur les deux campagnes d’observation. Les données collectées ont permis de vérifier la réputation des brebis de la race à donner des agneaux vigoureux avec une facilité à l’agnelage. En effet, parmi les éleveurs ayant répondu à l’enquête, entre 86 et 95 % des agnelages se déroulent sans intervention ou avec une aide mineure et 95 % des agneaux sont considérés comme vigoureux dès la naissance. Pour la première tétée, plus de 55 % des agneaux parviennent à boire sans aide et 37 % n’ont besoin d’être aidés qu’une seule fois. Les brebis de l’échantillon ont donné naissance pour 61 % d’entre elles à des portées doubles et 92 % ont allaité leurs petits. Les agnelages en portées doubles sont généralement ceux qui se passent le mieux, car les agneaux ne sont pas trop gros comme cela peut être le cas en simple, ni trop légers comme dans les portées triples.

Côté mortalité, plus de 50 % sont dus aux mort-nés et près de 26 % concernent des agneaux décédés entre la naissance et les 20 premiers jours de vie. Plus les brebis sont prolifiques plus la mortalité augmente, avec 14,8 % de mortalité pour les doubles contre 25,5 % pour les triples. Sur 2021 et 2022, le poids moyen des mâles à la naissance est de 5,26 kg et 4,96 kg pour les femelles.

Les agneaux trop légers meurent plus facilement

Le taux de mortalité et le poids à la naissance sont sans surprise fortement corrélés avec plus de 40 % de mortalité pour des agneaux pesant entre 2 et 3 kg, ceux-ci étant moins actifs et demandant plus d’aide à la tétée. Le meilleur score (3,1 % de mortalité) revient à la tranche 7-8 kg.

En revanche, la facilité d’agnelage n’est pas significative dans son impact sur la mortalité. Les brebis nécessitant une aide majeure n’affichent pas de mortalité plus élevée.

Au niveau de l’élevage, certaines pratiques vont avoir une influence sur la vigueur des agneaux. Entre les élevages de l’étude, le taux de mortalité affiche des variations importantes, autour de 17 % en moyenne. Ces écarts peuvent être dus à des différences au niveau de la surveillance des agnelages (main-d’œuvre disponible, nombre de brebis, étalement des agnelages, fréquence de visites, préparation de la brebis à la mise bas, soins aux agneaux, ambiance de bâtiment, etc.).

Aider ou non à téter

L’étude met en avant un effet élevage sur le poids de naissance des agneaux suivant trois pistes d’explication : la conduite en fin de gestation, les résultats de prolificité et le bélier utilisé. L’élevage va également avoir un impact sur la facilité de naissance, avec une surveillance et une intervention plus rapide chez les éleveurs de Mouton Charollais que pour d’autres races. De même, certains éleveurs de l’étude aident quasi systématiquement les agneaux pour la prise de colostrum tandis que d’autres ne vont intervenir qu’en cas de réelle nécessité. « Je fais un travail de sélection sur la vigueur depuis de nombreuses années puisque je ne garde pas une agnelle qu’il a fallu aider à téter », nous apprend Sylvain Ferroux, éleveur en Côte-d’Or.

« L’objectif final est d’améliorer cette vigueur afin de diminuer les mortalités à la naissance, d’avoir des périodes d’agnelages moins chronophages et plus fluides, avec moins d’assistance à la mise bas et moins de temps passé à soigner les agneaux », conclut Claire Debrut.

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