Aller au contenu principal

Onetik-Berria fête ses 40 ans

Pour sa 4e décennie, la laiterie basque confirme sa position caprine. Elle collecte aujourd'hui 2 millions de litres de lait auprès de 16 éleveurs caprins. Une belle histoire qui se poursuit.

Nées dans les années 1970, la coopérative de collecte de Berria et la fromagerie Onetik de Macaye (Pyrénées-Atlantiques) étaient connues pour la production d’AOP Ossau-Iraty et leurs bouteilles de lait de vache UHT commercialisées sous les marques Basquilait, Lait occitan, Béarn Lait et Lait de Pyrénées.

« Afin de se diversifier, en 2016, Onetik a commencé la production d’un fromage mixte brebis et chèvre, dénommé "Chebris", en achetant du lait à quatre éleveurs caprins », expose Beñat Saint-Esteben, président de Berria depuis quinze ans.

Les consommateurs ayant tout de suite réagi positivement à ce produit, il a fallu sécuriser l’approvisionnement de la fromagerie. « L’idéal était que des éleveurs de chèvres deviennent associés coopérateurs de Berria, ceux qui avaient investi dans la brebis n’avaient pas envie de changer d’élevage », poursuit-il.

Lire aussi : Une conversion brebis-chèvres réussie

Ce sont finalement des éleveurs de vaches, fragilisés par la fin des quotas et le prix des aliments, qui ont osé suivre leur coopérative dans cette conversion.

Une transmission-conversion

Pierre et Patxi Urgorry, respectivement 60 et 27 ans, en sont le bon exemple. Les parents de Pierre Urgorry prenaient des brebis en pension sur les 30 hectares de la ferme familiale à Macaye. Pierre Urgorry, associé coopérateur, élevait des vaches laitières. Un an après son installation, Patxi Urgorry, son fils, constate leur forte dépendance alimentaire. Quelques problèmes sanitaires finiront de convaincre Patxi Urgorry d’acheter d’occasion une nouvelle machine à traire, des cornadis et une soixantaine d’alpines, « pour essayer », dit-il. Aujourd’hui, il n’y a plus de vaches au Gaec Legarre mais 300 chèvres, alpines et Saanen, nourries par 17 hectares de maïs et de méteil, semé après récolte, et 13 hectares de luzerne. Les quatre à six coupes de luzerne sont séchées en grange au sein de la Cuma Elgarrekin.

Patxi Urgorry n’achète plus que du soja. Il le reconnaît : « Même si la chèvre est un animal propre et docile, elle est aussi fragile dans cette zone humide qu’est le Pays basque. » Ses chèvres restent donc dans l’étable, reconvertie en chèvrerie. Le technicien de la chambre d’agriculture qui passe tous les 40 jours et le prix garanti par Berria à 675 euros les 1 000 litres ont démontré qu’il avait fait le bon choix. Le Gaec livre 230 000 litres par an, « et finalement, comme les vaches, toute l’année, grâce à un lot désaisonné », constate Patxi Urgorry.

Parmi les seize élevages livreurs, il y a une majorité de femmes, « probablement parce que ce type d’élevage et cet animal s’adaptent mieux aux attentes des agricultrices – gestion du temps, animal facile à manipuler », constate Beñat Saint-Esteben.

La coopérative Berria preneuse de tous les volumes

Pauline Heguy est installée à Macaye depuis 2016 et pluriactive. Elle est chauffeur scolaire, éleveuse, fromagère… Dix mois de l’année, elle transforme les deux tiers des 60 000 litres de ses 60 chèvres alpines, en tommes et yaourts, et livre le tiers restant, le dimanche et les jours où elle ne peut pas transformer. Jean-François Eppherre, responsable des relations avec les producteurs ne voit pas d’inconvénient à ce fonctionnement : « Les fromages fermiers de Pauline ne sont pas vendus dans les mêmes circuits que ceux de la fromagerie, ils ne se font pas concurrence ». En fait, la laiterie est preneuse de tous les volumes qui se trouvent sur sa tournée. Les premières années, elle livrait les deux tiers par sécurité. « Je partais de zéro, j’avais besoin de trésorerie et je n’avais pas encore de clientèle », raconte-t-elle.

« La coopérative nous laisse libres de nos systèmes, elle ne nous pousse pas à augmenter nos volumes, malgré ses besoins », admet, reconnaissante, Pauline Heguy. La majoration de 10 euros les 1 000 litres accordée par Berria à ses associés coopérateurs qui adhèrent au contrôle laitier (cinq visites par an) est appréciée de Patxi Urgorry et Pauline Heguy qui poursuivront leurs engagements auprès d’Onetik-Berria.

Au cours de la campagne 2022, la laiterie a augmenté le prix de base payé au producteur à 770 €/1 000 l.

Une médaille d’or au Mondial du fromage 2019

Aujourd’hui, la coopérative compte seize éleveurs de chèvres dans les Pyrénées-Atlantiques qui fournissent 2 millions de litres de lait, collectés un jour sur deux. Le lait est transformé en tommettes pur chèvre (2,9 kg), fromage qui a remporté la médaille d’or du Mondial de fromage en 2019, mais aussi en tommes mixtes (brebis-chèvre, 4,3 kg), et une pâte persillée dénommée bleu des Basques (3 kg).

Les plus lus

<em class="placeholder">tank à lait dans une chèvrerie de la Sarthe</em>
« Dans les Pays de la Loire, j’ai pensé ma chèvrerie et mon élevage bio pour travailler seule »
Marlène Thibault conjugue efficacité, confort et autonomie dans sa chèvrerie bio, bien pensée pour une femme seule.
Sortie des panicules du maïs
Les maïs sont en avance : surveiller la floraison pour anticiper les dates d'ensilage
Cette année, les semis de maïs fourrage ont pu démarrer tôt dans la partie Nord de la France et, avec les mois de mai et juin…
<em class="placeholder">Olivier Jeanmaire de la Chèvrerie du moulin devant ses chèvres</em>
« Nous aimons expliquer le fonctionnement de la chèvrerie »
Éleveurs caprins dans la région Grand Est, Aline et Olivier Jeanmaire aiment accueillir des visiteurs sur leur ferme. En revanche…
Carte d'estimation de la date de récolte pour le maïs fourrage en 2025
Ensilage de maïs : les premiers chantiers dès la mi-août
Des premiers ensilages de maïs sont attendus dès la mi-août dans plusieurs régions en raison d’un cycle végétatif avancé lié à un…
« Je mesure précisément le temps de travail sur mon élevage de chèvres »
Depuis cinq ans, Jean-Yves Rousselot, éleveur de 400 chèvres dans les Deux-Sèvres, utilise l’application Aptimiz pour mesurer…
<em class="placeholder">Purge dans une salle de traite</em>
« Ne pas remettre le lait de purge dans le tank »
Vider le lait de purge dans le tank est une habitude risquée, car cette zone trop souvent mal nettoyée concentre des bactéries…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre