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Occitanie : qui est Sophie Dias, la créatrice du podcast Echos de Ferme qui souhaite renouer le lien entre agriculteurs et consommateurs ?

Sophie Dias, qui est ingénieure agronome, a lancé l’an dernier un podcast intitulé Echos de Ferme pour lequel elle est allée à la rencontre d’agriculteurs du Tarn-et-Garonne où elle réside. Pour cette nouvelle saison, elle a décidé d’étendre son champ d’action à toute l’Occitanie, soit treize départements, très différents les uns des autres. Rencontre avec cette passionnée du vivant.

portrait sophie dias créatrice du podcast echos de ferme
Sophie Dias, ici, à la rencontre de Maxime, un arboriculteur.
© Mélanie Minhonnac

La première saison du podcast Echos de Ferme a totalisé douze épisodes, tous réalisés dans le Tarn-et-Garonne. Pour la deuxième, Sophie Dias a choisi d’en réaliser treize, comme le nombre de départements qui composent l’Occitanie, à raison d’un épisode toutes les trois semaines. Chacun a une durée d’environ trente minutes et est disponible sur Deezer, Spotify ou Youtube. Et on peut suivre la jeune femme sur Instagram et LinkedIn.

Quel est votre parcours ? 

Originaire de Fontainebleau, je suis ingénieure agronome de formation. J’ai étudié à l’ENSAIA de Nancy et j’ai été diplômé en 2017. J’ai ensuite travaillé en tant que salariée dans des structures gravitant autour de l’agriculture, notamment pendant deux ans en Beauce. Et puis j’ai suivi mon conjoint en Occitanie et je suis désormais installée à Montauban. 

Comment est née l’idée de ce podcast ?

J’ai toujours été passionnée par le vivant, je voulais à la base être éthologue, mais lors de mon immersion agricole pendant mes études d’ingénieure, j’ai eu un coup de cœur pour l’agriculture, un secteur complexe et très enrichissant. Je me suis alors demandé pourquoi il n’y avait pas plus de gens qui s’y intéressaient. Pendant mes études et ensuite en tant que salariée, je me suis rendue compte que ce que j’entendais dans les médias classiques ne correspondait pas à la réalité sur le terrain et que les agriculteurs étaient souvent victimes de clichés, d’a priori et d’agribashing, j’ai donc décidé d’aller les rencontrer pour leur donner la parole.

"Je souhaite montrer que l'agriculture est multiple"

Quel est votre objectif et votre mode de fonctionnement ?

J’ai la volonté de reconnecter le milieu rural au monde urbain et je souhaite sensibiliser les consommateurs à une alimentation durable en essayant de vulgariser tous les sujets au maximum. J’aborde même ceux qui font débat. Je vais voir tous les agriculteurs, peu importe ce qu’ils produisent et comment ils le produisent. Je veux montrer la diversité des territoires en allant chercher toutes les spécificités. J’ai ainsi le projet de rencontrer un éleveur de porcs de Bigorre pour les Hautes-Pyrénées ou encore un ostréiculteur de l’étang de Thau pour l’Hérault. Je souhaite monter que l’agriculture est multiple.

Comment se passent vos échanges avec les agriculteurs ?

C’est souvent le bouche à oreille qui m’amène à aller rencontrer les agriculteurs. Je me déplace toujours et je discute avec eux une heure de tous les sujets et ensuite je les interroge. Je n’ai quasiment pas de refus, sûrement parce que le fait de leur expliquer que je suis ingénieure agronome les rassure et les met en confiance.

Qui vous écoute et quels retours avez-vous ?

J’ai des retours sur les réseaux, notamment sur LinkedIn, de personnes qui me disent qu’elles apprécient l’authenticité de mon travail et que ma voix est agréable. Il s’agit d’agriculteurs mais pas seulement, il y aussi des gens qui travaillent dans des structures gravitant autour de l’agriculture ou des personnes qui ne sont pas issues du milieu agricole. J’ai aussi des retours de Parisiens. Chaque épisode totalise plus de 300 écoutes et comme je suis la fille qui ne sort de nulle part, ce n’est déjà pas si mal !

"Je veux rester libre, indépendante et être impartiale"

Vous mettez un point d’honneur à refuser tout sponsoring ou partenariat, pourquoi ?

Tout simplement parce que je veux rester libre et indépendante, ce qui me permet d’aller voir tout le monde pour transmettre. Mon but est d’être impartiale, et je ne veux surtout pas qu’on me colle une étiquette, ce qu’on a beaucoup tendance à faire dans notre société. Mon but c’est de laisser chacun se forger sa propre opinion après l’écoute des différents épisodes.

La réalisation de ce podcast demande beaucoup de temps, d’énergie et de moyens mais ne vous rapporte rien financièrement, quelles activités exercez-vous en parallèle pour gagner votre vie ?

Il est vrai que je consacre beaucoup de temps à mon podcast puisque que chaque épisode, entre la recherche d’agriculteurs, le déplacement, l’interview, le montage et la communication, me prend entre deux et trois jours et ne me rapporte rien financièrement. Mais il est comme une carte de visite. Je suis en parallèle formatrice en comptabilité agricole dans une MFR, ce qui me permet de former les agriculteurs de demain, et j’accompagne aussi des structures pour les former à faire des podcasts. J’anime également des tables rondes et j’ai lancé ma propre entreprise dont le but est de sensibiliser les entreprises qui, dans leur démarche RSE, veulent mettre des choses en place en ce qui concerne l’alimentation durable.

Vous avez été lauréate d’un prix décerné par la Région Occitanie, de quoi s’agit-il ?

La région a mis en place un budget participatif pour soutenir les projets ayant trait à l’alimentation soumis au vote des citoyens. Sur 200 projets, 40 ont été sélectionnés et dans le Tarn-et-Garonne, je fais partie des lauréats. C’est important pour la visibilité du podcast.

"Si je devais être agricultrice, je ne le serais pas à 100 %, je serais associée et comme j’adore les animaux, il y aurait forcément de l’élevage extensif, en plein air"

Vos grands-parents étaient paysans, vous êtes ingénieure agronome et passionnée par le vivant, pourquoi ne pas avoir choisi d’être agricultrice ?

Il est vrai qu’au Portugal, tous mes grands-parents étaient paysans mais même si le métier d’agriculteur est l’un des plus beaux parce qu’il est captivant, enrichissant et gratifiant, aujourd’hui, ce n’est pas à cette échelle que j’ai envie d’œuvrer. Pour le moment, je veux mettre mon énergie à restaurer le lien entre le consommateur et l’agriculteur. J’ai envie de sensibiliser et de vulgariser. Si je devais être agricultrice, je ne le serais pas à 100 %, je serais associée et comme j’adore les animaux, il y aurait forcément de l’élevage extensif, en plein air.

Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture française ? 

L’agriculture française doit être diversifiée dans les territoires avec différents modes de production pour arriver à une résilience alimentaire. Et la diversité exige une restructuration des filières et doit favoriser la coopération entre agriculteurs. Il faut que nous nous interrogions pour savoir ce qu’on veut manger demain et le type d’approvisionnement qu’on veut avoir, sur ce qu’on veut soutenir ou ne plus soutenir. Et il faut renforcer le lien entre consommateurs et agriculteurs, ce qui implique un changement sociétal et une vision différente de l’agriculture. Le projet doit être global et forcément politique.

Podcast : Échos de Ferme • Un podcast sur Spotify for Podcasters

LinkedIn : Échos de Ferme / Sophie Dias

Instagram : @echosdeferme

Site internet : www.echosdeferme.fr

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