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Plan d’investissement
Nouvelles promesses d’Emmanuel Macron à l’agriculture avant l’élection présidentielle

L’agriculture et l’agroalimentaire figurent au programme des priorités du plan France 2030 annoncé mardi 12 octobre par Emmanuel Macron. Une enveloppe de 2,85 milliards d’euros est prévue pour accélérer « la révolution numérique, robotique et génétique » de l’agriculture.

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a annoncé le 12 octobre une enveloppe de 2 milliards d'euros pour l'agriculture et l'alimentation dans le cadre du plan France 2030.
© compte twitter @PhMauguin président d'Inrae

[Mis à jour le 13 octobre à 16h48 avec la réaction de la FNSEA]

Le sixième objectif du plan quinquennal d’investissement France 2030 est « d’accélérer la révolution agricole et agroalimentaire » a promis mardi 12 octobre Emmanuel Macron lors de la présentation du plan. A six mois du premier tour de l’élection présidentielle, il a annoncé une enveloppe de 2 milliards d’euros au secteur sur un total de 30 milliards d’euros.

« Pour réussir cette nouvelle révolution de l’alimentation saine, durable et traçable, qui sont les trois objectifs que nous devons nous donner pour 2030, nous devons investir dans trois révolutions qui vont en quelque sorte être la suite de la révolution mécanique et de la révolution chimique qu’on a connue : le numérique, la robotique et la génétique », a déclaré le président de la République devant quelque 200 chefs d’entreprises, représentants professionnels et étudiants à l’Elysée.


Soutenir des innovations de rupture

L’investissement dans des technologies de rupture en robotique agricole doit « permettre de sortir de certains pesticides, de sortir de certaines pratiques », a détaillé Emmanuel Macron. L’utilisation de la donnée numérique vise à « une gestion plus fine des productions en fonction des aléas » et « au traçage des aliments », a-t-il poursuivi. L’investissement dans la « diversité génétique » a pour objectif d’obtenir des « productions plus résilientes et plus solides dans les biosolutions » et « dans la captation du carbone pour une agriculture qui soit compatible avec les exigences environnementales ».

Cette nouvelle révolution agricole « nous permettra de continuer à produire pour nous nourrir en améliorant toujours la qualité de notre alimentation, en améliorant notre compétitivité et en baissant les émissions de CO2 », a estimé le président de la République qui a pointé l’écueil de vouloir seulement engager la transition agricole agroécologique au risque d’avoir « moins d’agriculture française » et de « devoir importer plus de produits sur des standards moins bons que les nôtres ».
 

Le détail de l’enveloppe de 2,8 milliards d’euros

Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, a détaillé mardi 12 octobre lors d’un point presse la ventilation de cette enveloppe de 2 milliards d’euros à laquelle s’ajouteront 850 millions d’euros issus du quatrième plan d’investissements d’avenir (PIA4) annoncé le 11 septembre dernier.

Selon le ministre de l’Agriculture l’enveloppe globale de 2,85 milliards d’euros se répartirait ainsi :

  • Un milliard d’euros pour « la révolution du vivant et de la connaissance » dont 430 millions du PIA4 destinés à la recherche de solutions innovantes, en robotique, numérique (capteurs, données...) et génétique (sélection variétale, NBT...), notamment au service de l’innovation face au changement climatique
  • 850 millions d’euros dont 450 millions du PIA4 pour « renforcer les chaînes alimentaires locales pour une alimentation favorable à la santé » avec un important volet « recherche sur les ferments et les microbiomes » mais aussi un volet traçabilité (technologie blockchain). L’objectif étant de relocaliser la production et d’innover en soutenant des projets territoriaux notamment pour réduire la dépendance française aux protéines végétales.
  • 500 millions d’euros consacrés à un « fonds entrepreneurs du vivant » destiné à aider l’installation de jeunes agriculteurs ou de start-up.
  • 500 millions pour développer de « nouveaux matériaux au service de la construction bas-carbone », avec trois volets : repeuplement forestier, plan cellulose et soutien de l'appareil productif à l'aval.
     

Réactions contrastées

« L’annonce des 2 milliards d’euros d’investissement dans les innovations du numérique, de la robotique et de la génétique que nous appelions de nos vœux, est une très bonne nouvelle », a déclaré Dominique Chargé, président de La Coopération agricole dans un communiqué, à l’issue de l’annonce d’Emmanuel Macron, l’appelant toutefois à ne pas oublier les coopératives pour permettre le déploiement des innovations. Pour sa part Jean-Philippe André, président de l’Ania, a salué la reconnaissance par Emmanuel Macron « du secteur agroalimentaire ». « Ce plan s’inscrit sur le moyen terme, pour faire de la France la championne du monde de l’innovation agroalimentaire. Il est bâti sur une nécessité à court terme : la reconstitution de la valeur au sein de notre filière, comme l’a également rappelé le président de la République », souligne dans un communiqué Jean-Philippe André.

La FNSEA a semblé satisfaite pour sa part des annonces d'Emmanuel Macron. Dans une vidéo postée ce 13 octobre sur twitter, Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole, a ainsi souligné que « l'agriculture a été très présente pendant toute la conférence » du président de la République.

La Confédération paysanne a réagi pour sa part en s’insurgeant contre les mesures annoncées. « On développe les OGM, on garde les pesticides, on robotise, on méthanise et on fait disparaître les paysannes ! Avec France 2030, c’est droit dans le mur ! », écrit le syndicat minoritaire agricole dans un communiqué.

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