Aller au contenu principal

NGT : les trieurs à façon de semences de fermes s’élèvent contre les brevets

Le syndicat français des trieurs à façon et préparateurs de semences de ferme (Staff) se dit contre l’idée des brevets sur les plantes issues des nouvelles techniques génomiques (NGT ou NBT), dans un communiqué le 6 mai. Alors que les négociations en trilogue débutent au niveau européen, les représentants des semences de ferme appellent les législateurs à maintenir le système du Certificat d'obtention végétale (COV) utilisé pour la sélection variétale classique.

 Laboratoire de biotechnologie végétale et de sélection de variétés de céréales à paille.
En particulier, le syndicat s’inquiète de l’idée d’autoriser les brevets sur les plantes NGT de catégorie 1, considérées comme équivalentes aux plantes sélectionnées de manière conventionnelle.
© Réussir

Le Staff dit « oui aux NBT » mais « non aux brevets »

Les négociations européennes sur les plantes issues des nouvelles techniques génomiques (NGT, ou NBT) ont débuté le 6 mai entre le Parlement européen, les États membres de l’Union européenne (UE) et la Commission européenne. À cette occasion, le Syndicat des trieurs à façon de France (Staff), qui regroupe 42 entreprises de tri-préparation de semences de fermes, affirme dans un communiqué dire « oui aux NBT » mais « non aux brevets ». En particulier, le syndicat s’inquiète de l’idée d’autoriser les brevets sur les plantes NGT de catégorie 1, considérées comme équivalentes aux plantes sélectionnées de manière conventionnelle. Cette idée est portée par les États membres, et fait partie du texte de compromis sur lequel les Vingt-sept se sont mis d’accord en mars. De son côté, le Parlement européen plaide aussi contre la possibilité d’octroi de brevets aux plantes NGT. 

Lire aussi : NGT : les États membres trouvent un accord pour encadrer les plantes issues des nouvelles techniques génomiques

« Le Certificat d'obtention végétale (COV) doit rester le pilier du système européen » 

Si le Staff se dit en faveur de la mise sur le marché de ces plantes NGT de catégorie 1, c’est à condition de leur appliquer le système du Certificat d’obtention végétale (COV), déjà en place pour la sélection variétale classique. « Le Certificat d'obtention végétale constitue aujourd'hui le meilleur équilibre existant entre les droits des obtenteurs et ceux des utilisateurs » des variétés d’espèces cultivées, soutiennent les représentants des semences de ferme. Car le COV donne le droit « aux agriculteurs de ressemer leur récolte en contrepartie d'une raisonnable redevance », et « aux semenciers et aux scientifiques de prolonger librement l'amélioration des variétés », explique le syndicat. 

À l’inverse, le brevet « est un droit de propriété sans partage de « l'inventeur », qui peut conduire à des situations d'accaparement du vivant », alerte le Staff. Le syndicat dénonce les raisons économiques derrière l’utilisation de brevets, qui permettent selon lui « un retour sur investissement plus fort et plus rapide que le COV ». 

Lire aussi : NGT : comment avance le sujet, sous présidence polonaise de l’Union européenne ?

Le syndicat appelle à protéger le patrimoine semencier 

Le syndicat des trieurs et préparateurs à façon craint même que les plantes NGT « deviennent le cheval de Troie des brevets ». Car le risque est que la nouvelle réglementation « fragilise l'édifice juridique du Certificat d'obtention végétale » selon le Staff. Le syndicat souhaite donc attirer l’attention des législateurs européens et des citoyens « sur l'étendue des effets secondaires juridiques de ce texte ». Et appelle à protéger et « sanctuariser le patrimoine semencier », via « un encadrement juridique adapté capable de résister à l'expression d'intérêts économiques de plus en plus débridés ».

Lire aussi : Semences de ferme : les trieurs à façon du Staff intègrent Semae avec leurs conditions

Les plus lus

Carte des zones réglementées et vaccinées liées à la DNC au 5 novembre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : nouveaux cas dans les Pyrénées-orientales, le décompte passe à 104 foyers

Le bilan national de la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) établi le 19 novembre par le ministère de l'Agriculture…

Cartes des foyers de FC03 et FCO8 depuis le 1er juin 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 20 novembre, 6826 foyers de FCO de sérotype 3 et 3168…

Assemblée nationale
PLF 2026 - Crédits d’impôts bio, haie, HVE, allégements fiscaux : quelles mesures agricoles adoptées par les députés ?

En première lecture, les députés ont adopté les 13 et 14 novembre derniers plusieurs amendements dans le cadre de la partie…

terre retournée aves un lombric
Agriculture de conservation des sols : « Son caractère positif doit être affirmé pour déclencher une prise de conscience du monde agricole »

Dans un rapport datant de février 2025 mais rendu public le 3 novembre dernier, le CGAAER formule des propositions en vue de…

[Vidéo] Mercosur : pour le président Emmanuel Macron, « l’accord va dans le bon sens » 

Interrogé sur l’accord entre l'UE et le Mercosur lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 23 octobre 2025, Emmanuel…

Paysage agricole de grandes cultures en Bourgogne (Côte d' Or) au printemps avec tracteur, zone intermédiaire.
Sans PAC, quel serait l’avenir pour l’agriculture européenne ?

Sans la Politique agricole commune, la production agricole diminuerait de 5 % en 2040, affirme une étude du centre de…

Publicité