Une étude réalisée par l’Ifip à l’aide de caméras révèle l’importance d’un accès permanent à l’aliment complémentaire pour les porcelets allaités, en particulier dans les portées nombreuses, afin d’assurer leur bien-être et leur croissance.
Grâce à l’analyse vidéo du comportement alimentaire de porcelets en maternité, l’Ifip propose des conseils concrets pour améliorer leur alimentation complémentaire avant sevrage. Une étude réalisée par l’Ifip à l’aide de caméras met en lumière l’importance d’un accès constant à l’aliment, en particulier pour les portées nombreuses.
Les images enregistrées ont permis de dégager plusieurs tendances fortes. D’abord, une évidence à ne pas négliger : les augettes doivent être garnies en permanence. Cela demande une vigilance accrue des personnes en charge de la maternité, mais les résultats le justifient. Plus la portée est grande, plus les porcelets consomment : le temps moyen passé à l’augette passe de 22 minutes dans une case de 10 porcelets à 56 et 79 minutes dans celles de 15 et 17 porcelets. Il semble que quand les porcelets sont peu nombreux, ils se suffisent du lait maternel et n’éprouvent pas le besoin de rechercher d’autres sources de nourriture. Ce n’est plus le cas lorsque la concurrence à la tétée est plus importante. Avec des portées atteignant aujourd’hui fréquemment 15 porcelets, adapter l’alimentation complémentaire devient un enjeu central.
Accès permanent, même la nuit
Autre constat : les porcelets consomment également en dehors des heures d’éclairage. Les caméras, inactives dans l’obscurité, n’ont pas pu enregistrer ces séquences. Mais force est de constater que des visites à l’augette ont lieu avant 8 heures et après 18 heures. Cela renforce l’idée d’un accès à l’aliment 24 h/24, y compris la nuit.
Alimentation et poids : une relation variable
L’étude suggère que le poids ne suffit pas à lui seul à expliquer les différences de consommation. Dans une case de 17 porcelets, les animaux les plus légers ont fréquenté davantage l’augette, ce qui correspond bien à l’objectif de départ de cette alimentation complémentaire : soutenir les plus faibles. En revanche, cette tendance ne s’est pas retrouvée dans une case de 15 porcelets.
Un dérangement à limiter
L’une des cases observées a dû être exclue de l’étude : elle était située près d’une porte. Les porcelets y étaient régulièrement dérangés par le passage des agents, affectant leurs habitudes alimentaires. Ce constat souligne l’importance de limiter les déplacements inutiles dans les maternités et d’adopter des comportements calmes, pour ne pas perturber les jeunes animaux.
Pendant deux jours, des caméras ont été installées au-dessus des augettes dans quatre cases de maternité de la station expérimentale de l’Ifip à Romillé (Ille et Vilaine). Objectif : filmer et analyser le comportement de porcelets identifiés par un numéro dorsal, afin de mesurer précisément leur temps de consommation. Seules les séquences où l’on voit clairement la tête de l’animal plongée dans l’augette ont été prises en compte, excluant les simples passages autour de l’aliment.
Face à l’augmentation du nombre de porcelets par portée, l’alimentation complémentaire des porcelets allaités ne peut plus être laissée au hasard. Notre étude menée grâce à des caméras le confirme : un accès permanent à l’aliment, des augettes bien remplies, et des pratiques calmes et rigoureuses en maternité sont les clés pour optimiser la croissance des porcelets. Il apparaît dans cette étude que tous les porcelets de la portée visitent l’augette et consomment de l’aliment. Ce résultat n’était pas forcément attendu. Un bon aliment, bien distribué, profite à tous.