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Michel Barnier à Matignon : l’agriculture sera-t-elle sa priorité ?

Les réactions du monde agricole suite à la nomination du Premier ministre ne se font pas attendre. FNSEA et Jeunes agriculteurs appellent Michel Barnier à s’emparer en urgence du sujet agricole. La Confédération paysanne demande à être reçue sur le champ.

Michel Barnier
Michel Barnier est appelé par la FNSEA et les JA à se saisir en urgence de la question agricole, face à la mauvaise conjoncture climatique, sanitaire et économique.
© DG EMPL (Union européenne)

A peine sa nomination comme Premier ministre actée par l’Elysée, la FNSEA et Jeunes agriculteurs ont publié un communiqué pour adresser « leurs félicitations à Michel Barnier ». Et d’appeler, celui qui a été ministre de l’Agriculture, « à placer l’agriculture dans les priorités immédiates de son Gouvernement, pour lever au plus vite les incertitudes qui pèsent sur l’activité agricole ». 

« L’urgence de répondre aux impératifs du monde agricole »

« Les mobilisations historiques de ce début d’année traduisaient l’urgence de répondre aux impératifs du monde agricole », préviennent les deux syndicats majoritaires qui rappellent que « la mauvaise conjoncture climatique, sanitaire et économique l’exige ». 

Lire aussi : Un ex-ministre de l’Agriculture à Matignon : les cinq choses à savoir sur Michel Barnier

FNSEA et JA appellent Michel Barnier à se saisir de leur projet de loi

« Les agriculteurs attendent des mesures législatives et réglementaires rapides. Celles-ci doivent permettre l’aboutissement de leurs demandes portées depuis plus de 6 mois, et pour lesquelles le Président de la République lui-même s’était engagé à apporter une réponse dans le respect d’un objectif qui fait désormais consensus : la souveraineté alimentaire », écrivent encore la FNSEA et Jeunes agriculteurs, appelant Michel Barnier, dont ils n’évoquent pas le passé de ministre de l’Agriculture, à se saisir au plus vite de leur loi « Entreprendre en Agriculture ».

Les agriculteurs attendent des mesures législatives et réglementaires rapides

Alors que l’équipe du ministre de l’Agriculture démissionnaire Marc Fesneau finit de fermer ses cartons rue de Varenne, la FNSEA et Jeunes agriculteurs soutiennent par ailleurs « la nomination dans les plus brefs délais d’un ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire de plein exercice ». Son profil ? « Pragmatisme dans la décision, visibilité pour les acteurs économiques et ambition de production pour un retour à la souveraineté Alimentaire en France sont les maîtres-mots qui devront présider son action » affirment les deux syndicats. 

Lire aussi : La FNSEA propose son propre « projet de loi pour entreprendre en agriculture »

Une nomination saluée par Génération Future

Si JA et FNSEA ne citent pas le passé de ministre de l’Agriculture de Michel Barnier, l’ONG Générations Futures s’en félicite pour sa part en espérant que sa nomination au poste de Premier ministre « doit tourner la page des errements du gouvernement Attal, marqué par un affaiblissement des engagements en matière d’environnement et de santé publique ».

Nous devons admettre que Michel Barnier, en tant que ministre de l’Agriculture, a su résister aux pressions

« Nous devons admettre que Michel Barnier, en tant que ministre de l’Agriculture, a su résister aux pressions, notamment celles de la FNSEA, durant les négociations du Grenelle sur les pesticides. Il a maintenu les objectifs de réduction des pesticides du Plan Ecophyto et son indicateur de référence, le NODU. À cette époque, il avait également ouvert son ministère aux associations environnementales, rompant ainsi avec la seule cogestion traditionnelle entre l’État et les syndicats agricoles dominants », écrit Générations Futures dans un communiqué.

« Cependant, 15 ans ont passé », et Générations Futures assure qu’elle scrutera attentivement les engagements du nouveau Premier ministre et de son gouvernement sur ces points.

La Confédération paysanne demande à être reçue en urgence par Michel Barnier 

Prenant acte de la nomination de Michel Barnier, « homme politique de droite », au poste de Premier ministre (« un déni démocratique », selon elle), la Confédération Paysanne a pour sa part réclamé à être reçue en urgence à Matignon. Connaissant bien Michel Barnier qu’elle a eu très souvent « comme interlocuteur notamment lors de ses fonctions de Ministre de l’agriculture du gouvernement Fillon et comme Commissaire européen au marché intérieur », le syndicat minoritaire agricole souhaite aborder les priorités suivantes : « les prix et le revenu, la régulation des marchés et la fin des accords de libre-échange, une PAC redistributive et des politiques publiques de protection des paysans face aux aléas climatiques et sanitaires ». 

Et d’affirmer qu’elle dira « à cet homme de dialogue » sa détermination à stopper les mégabassines.

Relire : Depuis sa ferme en Ariège, Laurence Marandola défend un modèle agricole diversifié et dénonce le traitement de la crise agricole

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