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Météo agricole : les semis de printemps perturbés par les pluies abondantes

Si la sécheresse frappe le sud de la France, les pluies de printemps perturbent les travaux agricoles dans bon nombre de régions. Les agriculteurs peinent notamment à trouver la bonne fenêtre météo pour leurs semis de maïs. Nombreux témoignages sur les réseaux.

Semis de maïs sur sol humide dans l'Oise.
© Compte twitter de Christophe B. @Agritof80
Si le niveau des nappes reste relativement bas, et la sécheresse de mise dans le Sud de la France, les pluies abondantes des dernières semaines perturbent les travaux dans les champs dans la moitié nord à cause d’un excès d’eau en surface.

Lire aussi : Deux tiers des nappes phréatiques restent à un niveau peu satisfaisant

Retard des semis de maïs

La première conséquence de la météo au nord de la Loire est un retard dans les semis de maïs, avec des semis réalisés à 59% au 1er mai 2023 contre 81% en 2022 à la même période et 75% en moyenne sur 2018-2022 selon le rapport Céré’Obs.

Le problème de l’excès d’eau en surface cause des décalages de semis (notamment la betterave, du maïs actuellement) car les champs sont impraticables et un risque de maladie accru quand la douceur reviendra, rappelle l’agroclimatologue Serge Zaka sur twitter.

Nombreux sont les témoignages d’agriculteurs confrontés à plusieurs difficultés sur les réseaux sociaux.

Dans l’Eure-et-Loir, Greg, céréalier, qui a fini ses semis de maïs le 9 mai, témoigne sur Facebook des difficultés cette année.

« Plantation de pommes de terre bloquée, semis de maïs bloqués, les maladies montent dans les céréales » témoigne quant à lui Jean-René Menier, agriculteur dans le Morbihan, le 9 mai sur twitter soulignant que sur son exploitation il est tombé plus de 600 mm de pluies depuis le 1er novembre.

On bricole cette année

Dominique Luherne, agriculteur du même département, continuait pour ses parts les semis de maïs le 6 mai tout en reconnaissant : « on bricole cette année, il y a beaucoup de parcelles non accessibles ».

Anthony Kerhervé, agriculteur breton également, se félicite le 14 mai d’avoir fini les maïs 2023 mais « non sans mal avec une drôle de météo et quelques pépins techniques », ne lui reste qu’un hectare trop mouillé pour le moment.
 

Les conditions sont non optimales

Christophe B. alias @Agritof80, agriculteur dans la Somme, prend le risque pour sa part de semer le 8 mai « vu la météo catastrophique annoncée pour la semaine », et ce même si « les conditions sont non optimales (terre encore humide) ». « Le semoir en commun à plusieurs agriculteurs justifiant aussi ce risque », souligne-t-il.

Je vais pleurer le manque de sec

Denis Laizé, agriculteur de Maine-et-Loire, s’inquiète pour sa part le 9 mai d’un calendrier de travaux agricoles de plus en plus compliqué. « Je n’ai pas fini mes semis de printemps et il va y avoir les binages à commencer. Vous allez rire, mais après avoir pleuré le manque de pluie, je vais pleurer le manque de sec ».


Semis de tournesol, betterave et chanvre également perturbés

Il n’y a pas que les semis de maïs qui sont chahutés par la météo. Brice Veaulin, agriculteur dans l’Yonne, s’inquiète aussi le 11 mai sur twitter : « qui peut fermer le robinet ? Encore 10 jours de pluie. Dans cette situation ma variété de semence de tournesol restant à implantée n’est plus adaptée. Je vais donc changer avec une variété plus précoce », explique-t-il.

Plus au sud, en Vendée, Laura Boutheau, agricultrice témoigne le 10 mai de semis de chanvre plus tardifs que l’année dernière. « Il a fallu jongler pour passer entre les gouttes et semer à temps. Résultat une semaine après, on observe déjà les premières pousses, ouf ! », confie-t-elle soulagée.


Attaques de limaces et de pigeons sur le tournesol

Une fois les semis effectués, les agriculteurs font face à d’autres difficultés. Comme Gilles, agriculteur dans le Loiret, qui s’alarme de l’attaque de mini-limaces et de pigeons sur ses pousses de tournesol alors qu’il « pleut en permanence ».

David Forge, agriculteur en Indre-et-Loire, témoigne aussi des attaques de pigeons sur ses jeunes tournesols.


La grêle ravage l’exploitation de Bruno Cardot

Bruno Cardot, agriculteur de l’Aisne, très actif sur les réseaux sociaux a pour sa part été frappé par un violent épisode de grêle le 13 mai dernier (50 mm en 10 minutes).

Il témoigne dans une vidéo des conséquences de l’épisode sur le blé (épis touchés, dernière feuille sectionnée), le colza  il n’y a plus de fleurs ce sont donc des gousses en moins »), les betteraves (« beaucoup ont été déracinées, et quand elles sont encore là, elles sont déchiquetée »), la féverole d’hiver (« tout est mort, cassé, alors qu’elles étaient magnifiques » se désole-t-il), les pommes de terre (buttes écroulées) et les vignes (bourgeons attaqués).

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