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Marché de la tomate : préserver la valorisation de la tomate cerise

Représentant au moins 20 % des achats en volume, la tomate cerise se retrouve fragilisée en volume et en valeur. Impossible de lâcher ce maillon stratégique qui a encore du potentiel.

<em class="placeholder">Un rayon de tomates cerises en GMS.</em>
La tomate cerise est elle-même très segmentée entre origines, prix, conditionnements et labels.
© C. Gerbod

Petit calibre mais grand rôle… La fragilisation de la tomate cerise est un risque pour l’équilibre du marché. « Le produit petit fruit et cocktail est le premier indicateur de la situation de marché. Les rotations sont supérieures sur les produits d’importation. Des difficultés d’écoulement apparaissent pour les produits français », résume Yann Le Cunff, chargé de projets à l’AOPn Tomates et concombres de France.

Ronan Collet, président de Solarenn, déplore que la tomate cerise se soit vendue en 2025 à des prix inférieurs à l’an passé « alors que c’est un produit à forte valeur ajoutée qui requiert beaucoup plus de main-d’œuvre ». Il souligne que, cette année, la production a dû en plus affronter des aléas comme les coups de chaud dans le sud-ouest ou encore des attaques d’aleurodes compliquées à gérer en restant dans la promesse de sans pesticide, qui est presque devenue une norme pour les tomates cerises en barquette.

Philippe Fort, directeur commercial de Rougeline, rappelle que la barquette d’importation premier prix représente pour certaines enseignes « 50 % des ventes de petits fruits ». Il reconnaît qu’il est difficile de lutter face à ce « bon produit, bien packagé, qui ne met pas en avant son origine, qui n’est pas taxé et qui bénéficie d’un écart de coût de main-d’œuvre de 1 à 13 ».

Un produit porté par les tendances sociétales

Devant la perte de rentabilité, faut-il battre en retrait pour éviter les situations de surproduction ? La réponse est évidemment non pour tous les acteurs de la filière. Il est inenvisageable de reculer sur ce marché stratégique qui répond pleinement à la tendance forte du grignotage et du prêt à consommer. Les achats de tomate cerise ont gagné plus de 35 000 tonnes entre 2020 et 2024 et le petit fruit continue de faire des adeptes.

 

 
<em class="placeholder">Graphique sur la consommation de tomate cerise en France.</em>
Grâce à la cerise allongée, le segment a gagné 20 000 T sur 3 ans©Panel consommateurs Worldpanel by Numerator, élaboration Interfel, données extrapolées © Sources : Panel consommateurs Worldpanel by Numerator, élaboration Interfel, données extrapolées

Il reste un produit d’avenir qui touche des cibles sous consommatrices de tomate et de légumes en général. Les données des panels consommateurs montrent que les tomates cerises sont surconsommées par les 35 à 64 ans et les familles avec enfant et ados.

Mobiliser les consommateurs et la distribution

Pour sauvegarder ce maillon essentiel de la segmentation du marché en volume et en valeur, la bataille se joue côté production avec différentes voies empruntées comme la barquette souveraine et le Label rouge. « Il faut rester abordable pour tous les consommateurs », insiste Pierre-Yves Jestin, président de Savéol. La bataille se déroule en même temps dans les rayons face à la présence permanente de la barquette à 0,99 euro. Le nouvel accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Maroc montre que cette pression ne va pas s’alléger. Difficile de résister sans l’achat citoyen et « les preuves d’amour » de la grande distribution que Ronan Collet comme l’ensemble de la filière espèrent. « Il faut moins de marges abusives sur la production française. Nous ne sommes pas opposés à la grande distribution. Il faut que ça soit gagnant-gagnant tout en arrivant à valoriser la production française », conclut-il.

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