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Le lobbying agricole reste fort, selon une enquête d’Agra Presse

Nos confrères d’Agra Presse ont mené une analyse inédite du lobbying dans le secteur agricole, sur la base des chiffres de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. En voici les principaux enseignements.

Assemblée nationale
© Assemblée nationale

Avec près de 7014 activités depuis 2017, l’agriculture serait juste derrière la santé le deuxième secteur le plus fréquemment déclaré par les lobbyistes français, selon une enquête d’Agra Presse à partir de l’analyse de la base de données de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Des actions qui visent en priorité les parlementaires et le ministère de l’Agriculture. Avec un budget de représentation d’intérêt d’au moins 600 000 euros annuels, pour environ 70 actions auprès des décideurs publics menées par huit représentants d’intérêts, la FNSEA reste la principale force du secteur agricole, selon l’enquête d’Agra Presse. Le syndicat national se voit néanmoins dépassé par ses fédérations locales (FDSEA et FRSEA) qui totaliseraient au moins 820 000 euros de moyens annuels. Loin devant la Confédération paysanne (60 000 euros) ou encore les filières bios déclarant 125 000 euros.

« Les moyens des ONG, qui sont loin de se consacrer exclusivement au bio, apparaissent eux aussi limités, écrit Agra Presse, soulignant qu’avec respectivement 8 et 7 activités par an, le WWF et L214 seraient les associations les plus actives, quand FNE et la Fondation pour la Nature et pour l’Homme seraient les plus dépensières, avec 250 000 et 120 000 euros de moyens annuels minimaux estimés pour leurs activités agricoles ».

Ce n’est pas ceux qui dépensent le plus qui sont le plus influents, nuance Guillaume Courty, chercheur et enseignant en sciences politiques interrogé par Agra Presse. Quant aux ONG, le chercheur souligne que « l’on ne compte pas le temps militant gratuit ».

L’analyse d’Agra Presse identifie par ailleurs les principaux cabinets de lobbying intervenant dans les secteurs agricoles et alimentaires : Séance Publique (CGB, Système U), Boury-Tallon (Bayer, Carrefour), Rivington (Phyteis, BASF, Dow), Euralia (Interchanvre, Les Mousquetaires) et Com’Publics.

Agra Presse donne par ailleurs des indications sur les dossiers concernés par l’activité de lobbying : pesticides et Egalim arrivent ex-aequo en tête, devant l’élevage et la Pac et dans une moindre mesure les traités commerciaux.

Pour cette enquête, Agra Presse souligne avoir dû faire un certain nombre d’hypothèses et d’approximations, qui sont autant de limites à l’interprétation de ces chiffres. "Mais les principaux biais viennent sans doute des déclarations elles-mêmes, avec des différences entre les acteurs dans la compréhension des demandes de la HATVP", souligne Agra Presse.

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