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Inauguration du salon de l’agriculture : « Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement » déclare Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a inauguré le 61e salon de l’Agriculture dans une ambiance assez calme mais placée sous haute sécurité, après une édition 2024 agitée. Venu sans grandes annonces, le président de la République a tenté de rassurer les agriculteurs face aux accords de commerces internationaux et menaces de taxes américaines. 

« L’accord Mercosur-UE, sans clauses miroirs ni clauses de sauvegarde est un mauvais texte. Demain rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme ? Notre responsabilité c'est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir et de nourrir les Européens », a déclaré Emmanuel Macron à la presse, à l’occasion de l’inauguration du salon de l’Agriculture

Demain rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme 

Interpellé dans les allées du hall 1 par un groupe de représentants de la FNSEA avec des pancartes « mangeons français », « non au Mercosur », le président de la République a réaffirmé son engagement à veiller à ce que l’accord ne soit pas scindé en deux et à former une minorité de blocage au sein de l’Union européenne. Et d’encourager les représentants syndicaux à créer une alliance avec leurs collègues européens. 

Relire : Controverses : l’accord Mercosur est-il bon ou mauvais pour l’agriculture ?

Inquiétudes autour d'éventuelles taxes imposées par Donald Trump

Les syndicats agricoles, notamment les Jeunes agriculteurs, s’inquiètent d’éventuelles taxes imposées par Donald Trump à l’Europe, incitant Emmanuel Macron à anticiper d’éventuelles mesures de rétorsion. « Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs », répond-il à la veille de sa rencontre avec son homologue américain à Washington. « Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça. Je vais en parler parce que l'export fait partie aussi de la force de notre agriculture », poursuit-il dans les allées du salon.

Le Ceta est un bon accord pour l’agriculture

« On travaille main dans la main avec le Canada. Le Ceta est un bon accord pour l’agriculture, un accord bien négocié », répond Emmanuel Macron à un journaliste canadien lui demandant s’il serait intéressant de renforcer le Ceta dans un contexte de guerre commerciale, lancée par Donald Trump.

Lire aussi : Quel potentiel pour les exportations agricoles et agroalimentaires vers le continent américain en 2025 ?

Ambiance calme sous haute sécurité

L’ambiance est plus calme que l’an dernier dans les allées du salon de l’Agriculture. Arrivé à 7h45 porte de Versailles, Emmanuel Macron déambule lentement dans le hall 1 depuis 9h après avoir rencontré à tour de rôle les syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Confédération paysanne, Coordination rurale) et salué la vache égérie Oupette et son éleveur. Le service de sécurité est toutefois très important, avec la présence du préfet de police de Paris Laurent Nunes, de nombreux CRS déployés autour et à l’intérieur du salon, et le public laissé à bonne distance du Président de la République.

Relire : Salon de l’Agriculture : que retenir de l’inauguration chaotique par Emmanuel Macron

L’action de production agricole avant tout

Après l’adoption du budget 2025, de la PLFSS 2025 et de la loi d’orientation agricole les discussions tournent autour du commerce international mais aussi du revenu agricole. « Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement, ni du pouvoir d’achat des Français ni des accords commerciaux. Nous avons besoin de produire pour nourrir », déclare Emmanuel Macron à la presse.

Nous avons besoin de produire pour nourrir

Face aux critiques estimant que la loi d’orientation ferait passer l’agriculture devant l’écologie, le président de la république répond : « on gère aujourd’hui une transition mais il n’y a pas grand-chose qui passera devant notre capacité à produire ». « Nous sommes conscients de nos obligations écologiques et de santé avec une transition engagée par les agriculteurs. Mais on ne peut pas laisser les agriculteurs sans solution », poursuit-il.

Relire : LOA : « Le texte est vidé de ses ambitions » dénonce le Collectif Nourrir

Un plan d’avenir pour l’agriculture 

A propos de l’idée des prix planchers lancée au SIA 2024, Emmanuel Macron rappelle que le rapport parlementaire (dit « Egalim 4 ») arrive au ministère de l’Agriculture. « C’est tout le travail fait sur la réforme de la restructuration des prix, est-ce que c’est suffisant ? Non ! L’important c’est que les agriculteurs ne vendent pas en dessous du prix de production », avance-t-il. Et d’ajouter que le gouvernement présentera dans les semaines qui viennent un plan d’avenir pour l’agriculture. « Il faut redonner un cap à notre agriculture. »

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