Aller au contenu principal

Les pullulations massives et précoces de pucerons ont touché l'ensemble des cultures

Dans toute la France, les cultures ont subi des infestations importantes et précoces de pucerons, susceptibles de transmettre des maladies virales.

Céréales, protéagineux et betteraves... toutes les cultures ont été touchées par une arrivée massive de pucerons fin avril. © V. Marmuse
Céréales, protéagineux et betteraves... toutes les cultures ont été touchées par une arrivée massive de pucerons fin avril.
© V. Marmuse

Il a été la « star » de ce début de printemps. La pullulation des pucerons a été exceptionnelle cette année, probablement du fait d’un hiver particulièrement doux. Dix mois successifs ont affiché une température moyenne supérieure à la normale saisonnière, ce qui est une première, et a assurément profité à ces ravageurs. Aucune culture n’a été épargnée, puisque la présence massive des pucerons a été rapportée sur orge, pois et lentille, mais aussi sur betteraves.

La pression a été telle que la profession agricole a demandé des dérogations pour ajouter des cordes à son arc de solutions chimiques. Cela a été le cas pour les lentilles ainsi que pour les betteraves. Pour ces dernières, la CGB a obtenu de pouvoir utiliser le Teppeki dès le stade 2 feuilles, et non 6 feuilles, en raison du caractère très précoce des arrivées de pucerons dans toutes les zones de production.

Des dégâts de jaunisse à craindre

« Sur orge et blé, la JNO est bien présente et cela va avoir un impact », constate Jacky Reveillère, responsable agronomie de la coopérative Axéréal. Les craintes sont aussi grandes de voir des dégâts de jaunisse sur betterave en raison de cette « infestation inédite de pucerons verts qui pourrait coûter 30 à 50 % du rendement », selon la CGB. Pour le syndicat betteravier, il faut y voir « la conséquence directe de l’interdiction d’utiliser des néonicotinoïdes entrée en vigueur en septembre 2018 ». Des planteurs se sont d’ailleurs émus sur les réseaux sociaux de devoir ressortir le pulvé et d’appliquer des insecticides aériens, plus coûteux et, selon eux, plus nuisibles pour l’environnement que les traitements de semences.

« Il n’y a plus aucune régulation biologique qui joue. »

Pour Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l’Inrae, « ce que cette situation démontre surtout, c’est qu’il n’y a plus aucune régulation biologique qui joue, notamment plus aucun auxiliaire, qu’il s’agisse de syrphes ou de coccinelles. La solution, mais qui ne sera pas à effet instantané, passera par la reconstruction de paysages favorables à la régulation ». Selon le chercheur, l'usage prolongé des néonicotinoïdes pourrait avoir exercé une pression telle sur les populations de pucerons que« les populations d'auxiliaires se sont effondrées ». Par ailleurs, l'agrandissement de la taille des parcelles agricoles est un autre facteur explicatif des diminutions d'auxiliaires, qui ne trouvent plus assez de zones refuges.

Les plus lus

<em class="placeholder">Moisson des orges dans les plaines céréalières de la Marne. </em>
Moisson 2025 : de très bons résultats en orges, prometteurs sur les premiers blés et colzas

La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains.…

Échange paille-fumier : comment définir les modalités entre éleveurs et céréaliers ?

L’échange paille-fumier est une pratique courante entre éleveurs et céréaliers sur le territoire. Des outils existent pour…

calculatrice
Bail rural - indice des fermages 2025 en hausse de 0,42%  : calculer son nouveau montant de fermage

L’indice national des fermages 2025-2026 est annoncé à 123,06 soit une augmentation de 0,42 %, par rapport à 2024-…

<em class="placeholder">Desséchement précoce des feuilles du bas des plantes dans une parcelle de maïs.</em>
Canicule et sécheresse : quelles conséquences sur le maïs ?

Du nord au sud, la canicule frappe la France avec des températures qui dépassent localement les 35 degrés. Les parcelles de…

<em class="placeholder">Les agronomes Marcelo Arriola et Andrés Madias sont chercheurs au sein de l’association argentine des producteurs en semis direct (AAPRESID).
Marcos Sincovich et Edgardo ...</em>
Argentine : pourquoi le travail du sol fait un retour en force dans le pays ?
Les céréaliers d’Argentine réintroduisent du travail du sol en système semis direct. Ce retour au binage est leur seule façon de…
Parcelles avec accident de culture
Telepac 2025 : mode d'emploi pour faire valoir son droit à l’erreur

Accident de culture, oubli d’une aide couplée, changement d’écorégime…, le droit à l’erreur permet de modifier sa déclaration…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures