Les Français majoritairement favorables à l’agroécologie
Une large majorité de Français pensent que l’agroécologie pourrait être une solution au manque de reconnaissance des agriculteurs en revalorisant le métier de paysan. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Terre & Humanisme en partenariat avec Opinion Way. L’agroécologie est vue comme une solution alternative au modèle agricole actuel. Elle emporte l’adhésion des Français mais nécessite davantage d’informations. Elle s’avère en effet être une pratique pour le moment modérément connue du public.
Une large majorité de Français pensent que l’agroécologie pourrait être une solution au manque de reconnaissance des agriculteurs en revalorisant le métier de paysan. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Terre & Humanisme en partenariat avec Opinion Way. L’agroécologie est vue comme une solution alternative au modèle agricole actuel. Elle emporte l’adhésion des Français mais nécessite davantage d’informations. Elle s’avère en effet être une pratique pour le moment modérément connue du public.
87 % des Français voient l’agroécologie comme une solution alternative au modèle agricole actuel, c’est ce que révèle l’enquête « Les Français et l’agroécologie » menée par Terre & Humanisme en partenariat avec Opinion Way. L’étude a été réalisée auprès de 1027 personnes âgées de 18 ans et plus. L’échantillon représentatif de la population française a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, agglomération et région de résidence.
Ce 1er Baromètre de l’agroécologie, lancé à la veille du Salon international de l’agriculture, a pour objectif d’évaluer la perception et les pratiques des Français liées à l’agriculture et l’agroécologie.
Trois grands enseignements émergent de ce sondage.
1 - Les Français sont peu favorables aux pratiques agricoles conventionnelles actuelles mais affichent un réel soutien aux agriculteurs.
- Les Français sont attachés aux agriculteurs et se préoccupent de leur sort. L’enquête réalisée révèle qu’une grande majorité des Français considèrent que le métier d’agriculteur est insuffisamment valorisé. C’est ce que pensent 83 % des personnes interrogées contre 16 % qui pensent le contraire.
- Ce constat rejoint celui des défis que doit relever l’agriculture aujourd’hui. Le premier défi identifié est en effet celui d’une rémunération plus juste pour les agriculteurs, cité par 70 % des personnes interrogées. Viennent ensuite les défis de la production et de la vente locale (57 %) et de la culture sans intrants chimiques ou pesticides (56 %).
- Les autres défis identifiés par les Français sont liés à l’environnement. Les préoccupations majeures sont la préservation de l’environnement (53 %), l’adaptation aux changements climatiques (45 %), la préservation des ressources (44 %), la protection de la faune et de la flore (44 %). L’accès à une nourriture saine et de qualité pour tous figure aussi au nombre des défis prioritaires pour près de la moitié des personnes interrogées (49 %).
- La diminution de la pauvreté rurale (35 %) et le respect des paysages (30 %) semblent être en revanche des défis moins importants à relever pour les Français.
- Pour la quasi-totalité des Français (92 %), le modèle actuel d’agriculture conventionnelle doit évoluer et 43 % d’entre eux estiment qu’une transformation radicale est nécessaire. Pour y parvenir 52 % des personnes interrogées envisage une interdiction des intrants chimiques. L’autre moyen d’action identifié est l’accompagnement et la formation des agriculteurs aux techniques agroécologiques (52 % également). Les solutions économiques sont également citées : encadrement des prix agricoles et agroalimentaires (45 %), système de taxation plus favorable ou incitatif sur les produits agricoles (33 %), réorientation des aides publiques vers les petits exploitants (43 %).
2 - Les Français manifestent une aspiration forte pour consommer des produits issus d’un potager et un attrait pour la pratique des bonnes pratiques agroécologiques individuelles.
- Les modes de culture alternatifs personnels et le souhait d’avoir une alimentation plus saine et plus équilibrée ressort fortement du Baromètre de l’agroécologie. En pratique, il apparaît que près de la moitié des Français consomment des produits issus de leur potager ou du potager d’un de leurs proches (45 %) et plus d’un quart (29 %) le fait au moins une fois par semaine.
- Plus de huit Français sur dix soulignent les effets bénéfiques du potager : aspect éducatif, origine, goût, caractère naturel, avantages économiques et sociaux.
- Par ailleurs, 60 % des Français ont ou souhaitent cultiver un potager et ils sont favorables aux pratiques agroécologiques à réaliser dans ce potager. Plus d’un tiers des Français (34 %) ont un potager proche de chez eux et ils sont plus d’un quart (26 %) à souhaiter avoir un potager.
- Ils expriment pour cela un désir de formation et d’apprentissage : à 85 %, les personnes interrogées se disent prêtes à apprendre à cultiver en interaction avec la nature et à 70 %, elles se disent prêtes à suivre une formation pour connaître les bonnes pratiques.
3 - L’agroécologie s’avère être une pratique modérément connue des Français. Elle emporte cependant leur adhésion et nécessite davantage d’informations.
- Plus de la moitié des Français (53 %) déclarent connaître l’agroécologie. Pourtant, ils ne sont plus que 17 % à déclarer savoir précisément de quoi il s’agit. Si ces pratiques restent donc méconnues pour une petite moitié des Français (46 %), l’opinion sur ces techniques est très favorable.
- A 91 %, les personnes interrogées estiment que cette pratique devrait être soutenue par les pouvoirs publics. Pour 87 % des sondés, l’agroécologie apparaît comme une solution au modèle actuel d’agriculture. Les bénéfices de l’agroécologie sont largement reconnus dans cette enquête : accès à la nourriture plus saine (89 %), limitation des importations (85 %), lutte contre le changement climatique (84 %).
- Cependant, un besoin d’information et de formation apparaît nécessaire pour les Français. 73 % des personnes interrogées se sentent mal informés sur l’agroécologie.
- Malgré tout, à 82 %, les personnes interrogées considèrent que l’agroécologie pourrait être une solution au manque de reconnaissance des agriculteurs en revalorisant le métier de paysan.