« Les abattoirs seront fortement impactés par la fièvre porcine africaine »
En cas d’arrivée de la FPA sur le territoire national, les entreprises d’abattage et de transformation devront se plier à des mesures strictes afin de maintenir le commerce des viandes.
En cas d’arrivée de la FPA sur le territoire national, les entreprises d’abattage et de transformation devront se plier à des mesures strictes afin de maintenir le commerce des viandes.


La FPA n’est pas une zoonose, elle est sans danger pour l’homme. Cependant, le virus est très résistant dans les denrées alimentaires.
« C’est pour cela que des règles strictes s’appliqueront sur le transport d’animaux vivant en provenance des zones réglementées établies autour des foyers d’infection », indique Gilles Scarset, vétérinaire responsable de la sécurité sanitaire en abattoir à Culture Viande, le syndicat majoritaire des entreprises de la viande. « L’objectif est d’avoir la certitude que les animaux transportés ne sont pas porteurs du virus. » Pour que les animaux puissent être transportés depuis l’élevage jusqu’à l’abattoir, un examen clinique des animaux et des tests FPA par un vétérinaire officiel devront être réalisés par un vétérinaire agréé 24 heures avant leur enlèvement. « L’élevage devra par ailleurs avoir mis en œuvre les exigences en matière de biosécurité renforcées », souligne Gilles Scarset.
Restrictions de commercialisation
En complément de ces mesures concernant le transport, les abattoirs et les usines de découpe et de transformation devront obtenir un agrément MCA (Maladie de catégorie A) pour commercialiser leurs produits sur le marché de l’Union européenne. Les viandes issues de zones réglementées soumises à restriction devront être gérées en flux séparés de celles provenant de zones non réglementées. Les produits issus de ces unités devront avoir une traçabilité interne et un étiquetage spécifique. Pour être commercialisés dans l’Union européenne, les produits issus de zones contaminées par la FPA devront subir un « traitement d’atténuation » qui consiste en une cuisson ou un séchage après salage d’une durée minimum variable selon le produit. Cette condition supprimerait de fait toute possibilité d’exportation de carcasses, viandes fraîches et pièces de découpe. « En Italie du Nord, la zone soumise à ces restrictions est équivalente à 60 % de la surface de la Bretagne », fait remarquer Gilles Scarset. Enfin, si un élevage est confirmé positif à la FPA, les produits issus d’animaux de cet élevage abattus dans les quinze jours précédant la confirmation du cas de FPA devront être rappelés. L’activité de l’abattoir sera immédiatement arrêtée pendant 48 heures, le temps de procéder à un nettoyage et une désinfection des locaux. « Tout l’enjeu pour la filière est donc de maîtriser la propagation de la maladie dès la déclaration du premier foyer afin de limiter la superficie des zones réglementées. L’objectif étant d’avoir un nombre minimum d’élevages concernés par des restrictions ou des conditions particulières de commercialisation », conclut le vétérinaire.