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Légumes industrie et emballage : l’innovation pour répondre à la revendication du consommateur

Usage du papier, du plastique recyclé, nouveaux matériaux issus de sous-produits de légumes… En dehors de l’univers frais, les industriels son engagés dans la transformation de l’emballage  

Même s’il sont hors du périmètre de la loi Agec, les produits de IVème gamme ou surgelés œuvrent à rendre l’emballage plus respectueux pour l’environnement, répondant aux demandes du consommateur. Tout en tentant de garder l’attractivité et le niveau de protection offerts par le plastique
© Philippe Gautier-FLD

La filière fruits et légumes n’a pas attendu la promulgation de la loi Agec pour modifier son approche de l’emballage avec toujours en point de mire la réduction, voire la disparition du plastique. Que cela soit dans le domaine du frais, mais aussi dans les autres gammes, malgré que ces dernières n’entrent pas dans le périmètre de la loi.

Réduire, recycler, réutiliser

L’année dernière, Florette a lancé un nouvel emballage pour ses salades IVe gamme, très innovant car utilisant majoritairement le papier.  Cette nouvelle offre est en droite ligne d’un travail engagé depuis trois ans, s’articulant sur une démarche reconnue, le 3R (réduire, recycler, réutiliser). « La gamme avait besoin d’être modernisée. Nous avions travaillé sur la réduction de l’épaisseur de l’emballage, les possibilités de réutilisation, l’usage de plastique recyclé. Nous avons senti qu’il fallait aller plus loin pour être en phase avec la revendication d’un consommateur pour un emballage plus vertueux » explique Pierre Meliet, Directeur général Florette France.

De plus, l’emballage est aussi un vecteur d’attractivité pour le produit et il assure sa protection. Une équation à trois entrées que Florette France a solutionné en adoptant le papier comme principal constituant de son nouvel emballage. « Le long travail collaboratif entre nos équipes R&D et les fournisseurs d’emballage a été primordial, reconnait Pierre Meliet, L’enjeu était de conserver la fraîcheur des salades notamment les plus fragiles et leurs qualités de croquant et de goût jusqu’au bout de la DLC. Nous avons adopté un complexe intégrant un film à l’épaisseur réduite au minimum, pour assurer son étanchéité. Et il est par ailleurs officiellement valorisable au tri domestique. Certes, ce n’est pas un emballage 100% papier mais nous sommes sur la voie ».

Restait le problème de la transparence : un critère de choix indispensable pour les acheteurs. Florette France a mené plusieurs workshops avec les consommateurs : « Ils avaient des prérequis : d’accord pour un emballage vertueux mais on veut voir le produit. D’où ces fenêtres de transparence qui permettent de vérifier la qualité du produit ». Au final, l’objectif est de redonner de la valeur de perception à la IVe gamme en réconciliant, au passage, le consommateur avec le packaging. « Le marché est mature avec un acheteur qui plébiscite nos salades mais qui est très vigilants. Si celui-ci devient suspicieux, le risque commercial peut être considérable » concède le directeur général de Florette France. Qui plus est dans un contexte de bulle inflationniste des matières premières qui impacte le coût de fabrication et peut peser sur le prix au détail.    

Basculement intégral de la gamme

Récemment, Paysan Breton, marque du groupe Eureden, a changé la composition des emballages de son offre en légumes surgelés. Elle a travaillé sur trois niveaux : réduction de l’épaisseur du film, emploi d’un plastique mono-matériau (PE) et intégration de plastiques recyclés. Du coup, Paysan Breton avance un économie de 56% de plastique « vierge ». « Ce qui nous différencie peut-être d’autres opérateurs, c’est que nous avons décidé de changer l’intégralité de notre gamme Paysan Breton, soit tente références. Mais, nous effectuons cela en bonne intelligence : nous n’avons pas fixé de date officielle pour le basculement. Nous procédons recette après recette, au fur et à mesure de l’épuisement de nos stocks d’emballage car il serait ridicule d’être amené à jeter ceux-ci » souligne Blandine Coquio, Responsable Marketing Eureden Frozen Food.

Tension sur la matière première

Au niveau du process en usine, le changement s’effectue sans difficultés particulières, l’usage du plastique recyclé étant déjà en cours pour d’autres gammes. Le problème serait plutôt dans le sourcing de la matière première : « il faut trouver les opérateurs capables de fournir les volumes que nous contractualisons. Or, on note une très forte tension sur le marché du plastique recyclé, avec de gros intervenants qui préemptent les volumes, précise Blandine Coquio, Cela dans un contexte d’inflation des matières premières et de délais allongés. Certes, il existe un surcoût mais nous avons décidé dès le début de ne pas le répercuter au consommateur ». Ceci étant, il faudra voir l’évolution des prix en 2022. L’emballage pastique demeure toujours le plus adéquate pour l’offre en légumes surgelés, de par sa résistance au froid tout au long de la chaîne jusqu’au congélateur du consommateur. Cependant, Paysan Breton réfléchit déjà aux étapes suivantes : « Nous travaillons sur des alternatives. En MDD, nous avons développé une nouvelle barquette pour nos gratins en carton micro cannelé, plus légère, pour pourrait être portable sur les surgelés ».

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