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Alimentation
Blockchain et vente en ligne : Bonjour le Bon mesure « le savoir-faire fermier » grâce à un outil d'évaluation

Alimentation durable 100 % française, circuit-court et agriculture fermière, c’est ce que propose le site de vente en ligne de produits alimentaires Bonjour le Bon. Le réseau s’engage à soutenir les producteurs, à défendre le bien-être animal… Et à proposer aux consommateurs des aliments au bon goût retrouvé. Outils d’évaluation à l’appui.

Catherine Clément, de l’EARL Louet dans l’Indre, élève ses chèvres et produit à la ferme le Valençay AOP et bien d’autres fromages.
© Bonjour le Bon

C’est une plateforme numérique complètement adaptée à la situation de confinement. Et pourtant, elle a été imaginée bien avant. Bonjour le Bon a vu le jour en décembre 2019, à Genté, en Charente, après quatre ans de développement. Dans une lettre diffusée le 22 avril, son fondateur, Laurent Chery, présente les activités de la jeune entreprise comme un « marché en ligne de produits sains issus d’une agriculture durable et garantis par la traçabilité Blockchain ». Plus d’explications avec Karine Viry, co-fondatrice.

Vous mettez en avant l’engagement « social, sociétal et territorial » de vos agriculteurs. Comment les choisissez-vous ?

Karine Viry - « Nous sélectionnons des producteurs qui partagent nos valeurs et notre vision pour une alimentation saine et ' transparente '. C’est Louis-Marie Mitteault, agriculteur et ingénieur en agriculture de formation qui est en charge de la sélection (environ 2 à 3 jours de travail). Les producteurs retenus sont ensuite évalués à l’aide de l’outil Idea (Indicateur de durabilité des exploitations agricoles), qui permet de prendre en compte l’agroécologie, le social (rapport de l’employeur avec ses salariés, les saisonniers…), le sociétal (rapport de l’agriculteur à l’alimentation, au bien-être animal…), le territorial et l’économique. La durabilité est synonyme de transmissibilité des exploitations. Ce dernier point est très important quand on sait que près de la moitié des agriculteurs vont passer la main dans les 10 prochaines années. A l’issue de cette évaluation, nous rédigeons un compte rendu pertinent pour le producteur car c’est aussi le démarrage d’un plan d’amélioration continue. Nous avons actuellement une vingtaine de producteurs et, compte tenu de ce travail à effectuer, nous ne pouvons accueillir que 2 à 3 nouveaux producteurs par mois. » 

Que proposent les agriculteurs présents sur le site et comment leurs produits sont-ils « tracés »?

K. V. – « Nos agriculteurs sont éleveurs de volailles, producteurs de fromages de vaches, chèvres ou brebis, viticulteurs, ostréiculteurs mais aussi producteurs de noix, de céréales, de légumes secs… Le prochain à arriver est un maraîcher. Notre partenariat avec IDEA permet de garantir des pratiques excellentes de production. Chaque produit est doté d’un QR code qui donne son « score » évalué via l’application gratuite de Bonjour le Bon. Ceci a été rendu possible grâce à la technologie Blockchain. Pour des questions de logistique, nous avons privilégié au départ les producteurs de Nouvelle-Aquitaine mais nous avons depuis des producteurs de fromages (Salers et Acajou) dans le Cantal, dans l’Indre, des viticulteurs de toute la France… Tous nos producteurs ne sont pas bio, certains le sont et d’autres pourraient l’être sans aucun problème mais n’ont pas fait ce choix. Au final, l’agriculture durable est un modèle beaucoup plus global que l’agriculture biologique qui n’est qu’une branche. »

Arrivez-vous à répondre à toutes les demandes en période de confinement ?

K. V. – « On monte crescendo en termes de logistique. On s’adapte au fur et à mesure. Nous avons 250 m2 de chambre froide qui permettent de stocker et gérer les commandes. Les livraisons se font partout en France, en 24 à 48 h, grâce à notre prestataire Chronofresh. Notre offre limitée et d’excellence s’adresse à une certaine clientèle en recherche de qualité et de goût.»

Comment sont rémunérés les agriculteurs dans cette organisation ?

K.-V. – « C’est l’agriculteur qui fixe sont prix. Nous y ajoutons ensuite nos charges. Quand le consommateur dépense 100 €, 50 € revient au producteur, 20 € au transport, 10 € à la rémunération des salariés et le reste pour les analyses, la traçabilité Blockchain, les amortissements.»

Votre marché en ligne n’est pas que local, vos clients se trouvent dans toute la France, estimez-vous proposer un modèle de vente en circuit court ? »

K.-V. – « Nous envisageons de développer davantage les produits locaux pour que les clients ‘locavores’ puissent les sélectionner. Ce que nous privilégions, c’est le circuit court au sens de ‘un seul intermédiaire’ et ce que nous voulons avant tout, c’est préserver le savoir-faire fermier dans toute la France. Abattage à la ferme sans transport, respect de l’animal… L’histoire de notre projet est un Manifeste, un véritable engagement dont nous sommes très fiers. Nous voulons montrer une autre voie, montrer que nous pouvons consommer autrement. »

Plus d'informations  sur le site Bonjour le Bon.

Lire aussi « Bonjour le Bon rapproche ville et campagne pour le meilleur » dans la Vie charentaise..

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