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Le « Petit Paysan » laisse des traces sur son passage

© Pyramide Distribution

Les vaches du « Petit Paysan » laissent décidément une forte empreinte. Dans de nombreuses régions, des débats et rencontres sont organisés dans les salles de cinéma. Le 12 septembre, ce sera le cas à Caen, en Normandie, région bien connue pour ses vaches, où Hubert Charuel, le réalisateur, viendra parler de son long-métrage.

Sylvie, elle aussi, est normande, et femme d’éleveur laitier dans l’Orne. C’est donc un regard avisé qu’elle a porté sur le film. Touchée par cette tranche de vie, elle nous livre son ressenti d’une histoire agricole âpre, entre fiction et réalisme. Merci pour ce témoignage.

« La critique parue dans Télérama du film Petit Paysan, sur les écrans de cinéma depuis le 30 août, évoque une scène de vêlage avec les mots : ‘ accouchement d'une vache ‘. Cet anthropocentrisme parisien est touchant. Parce que oui, Pierre, qui élève une trentaine de Prim'Holstein, aime ses vaches, les appelle par leur prénom, lave un veau dans la baignoire, le couche sur le canapé... Le long métrage d'Hubert Charuel, lui-même fils d'éleveurs laitiers, est âpre. Très documenté, il n'en est pas moins une fiction haletante. Le réalisateur tourne sur l'exploitation de ses parents, en Haute-Marne. Il connaît son sujet. Il a emmagasiné la tension vécue par son entourage dans les années 1990 lors de la crise de la vache folle pour l'injecter directe dans son scénario et dans son acteur principal Swann Arlaud, récompensé au passage au dernier festival d'Angoulême. Swann incarne Pierre, jusqu'au bout des ongles, qu'il a un peu sales à force de caresses à ses bêtes pendant la traite. Jusque dans sa mâchoire taiseuse qui ne se desserre que pour appeler sa sœur vétérinaire. Jusqu'au fond de ses yeux affûtés, deux lames à la recherche du moindre signe de maladie sur son troupeau. Les vaches envahissent la vie de Pierre, à l'image de la surprenante scène onirique du début. Cette épidémie de FHD venue de Belgique lui retourne les sangs. Une de ses bêtes est infectée mais il ne peut se résoudre à perdre son élevage...

Au-delà du thriller agricole, d'un réalisme sans concession, c'est bien l'isolement et la rage de Pierre pour sauver ses vaches qui impressionnent. Et à travers son sacerdoce, l'évidence que le métier d'éleveur n'est pas qu'une somme de compétences. C'est un attachement au vivant, essentiel. Le réduire aux seuls paramètres économiques, c'est mourir. »

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