Aller au contenu principal

Le froid et la neige pénalisent le chou-fleur breton

La neige et le froid qui ont touché la Bretagne la semaine du 8 au 14 février, avec jusqu’à près de 15 cm de neige par endroits, auront des conséquences sur la campagne de chou-fleur.

Les surfaces en chou-fleur, stables en Bretagne avec un potentiel de production de 100 millions de têtes, pourraient être affectées par la récente vague de froid. Certaines parcelles n'ont pas pas dégelé pendant plusieurs jours.

Le froid de la semaine dernière a bloqué les choux-fleurs dans leur croissance. «Beaucoup sont restés au même stade pendant une semaine», rapporte Géraldine Barillot, chef produit choux à Prince-de-Bretagne. La neige, notamment dans le Finistère et en Ille-et-Vilaine, a également cassé des feuilles, exposant les têtes aux intempéries et aux pourritures et entraînant des baisses de qualité. Enfin, la récolte a été rendue très difficile par la neige et le froid. Résultat : pendant plusieurs jours, les volumes vendus au cadran ont été très faibles, avec notamment 17 colis de chou-fleur de catégorie 1 seulement et 654 colis de catégorie 2 le 12 février, alors qu’habituellement à cette période 60-70 000 colis par jour sont commercialisés. S’y est ajouté le blocage des camions pendant plusieurs jours par arrêté préfectoral en raison du gel, qui a amené les négociants à être prudents sur leurs achats. Malgré les faibles volumes proposés, les cours n’ont pas augmenté. Et les producteurs redoutent encore les conséquences à moyen terme sur les cultures. «Après un hiver très pluvieux, les sols sont gorgés d’eau et on peut redouter des effets négatifs du gel sur le système racinaire des choux, précise Géraldine Barillot. Les producteurs seront aussi enclins à couper plus tôt les têtes exposées du fait de la casse des feuilles, ce qui devrait entraîner plus de petits calibres dans les semaines à venir.» Des conséquences de la vague de froid sont également redoutées pour les artichauts. «Nous les verrons dans les semaines à venir. La neige les a peut-être protégés du gel.»

Covid et Brexit

Ces conditions climatiques pénalisantes s’ajoutent à un contexte déjà morose pour le chou-fleur du fait de la crise sanitaire et du Brexit. Si pendant le premier confinement, les choses se sont plutôt bien passées pour le chou-fleur comme pour les autres légumes, la consommation à domicile compensant la fermeture de la restauration hors domicile, il n’en est pas de même depuis le deuxième confinement. «Le fait qu’il y ait moins de gens en télétravail et la fermeture sur le long terme de la restauration font qu’il est difficile pour les négociants de se projeter et rendent la situation très compliquée, indique Géraldine Barillot. Par ailleurs, la qualité reconnue du chou-fleur breton fait qu’il se vend plus cher que le chou-fleur espagnol ou italien et qu’à l’export, il se retrouve beaucoup en restauration hors domicile et chez les grossistes. La fermeture de ces débouchés est donc très pénalisante pour le chou-fleur breton. Les ventes sont en forte baisse.» S’y ajoute encore le Brexit, qui rend l’export vers le Royaume-Uni très lourd au niveau administratif et renforce le manque de visibilité pour la filière bretonne.

 

A lire aussi : Crues en Lot-et-Garonne : d'importants dégâts encore difficilement évaluables pour les producteurs de fruits et légumes

Les plus lus

Voyage de presse Groupama assurance multirisque climatique (assurance récolte) entre Pau et Tarbes, visite de parcelles touchées par aléas climatiques. Parcelle de maïs semences touchée par la sécheresse. Dégâts en culture lié au climat. risque de perte de rendement.
Canicule et sécheresse, quels risques pour vos cultures ? Réponse avec l'outil gratuit de cartographie de Serge Zaka

En avril, le médiatique docteur en agro climatologie avait annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit,…

Des kiwis, petits fruits rouges et des châtaignes barrées d'un drapeau français.
Francisation de fruits : un grossiste de Dordogne condamné

Nouvelle condamnation pour francisation de fruits. Le gérant de l’entreprise périgourdine Fruits rouges du Périgord,…

Myrtilles de variété Duke sur myrtillier.
Myrtilles françaises : vers une récolte record en 2025

L’Association des producteurs de myrtilles de France annonce une année « record » pour la myrtille française. Le…

bineuse sur une parcelle de haricots pour l'industrie. hauts-de-france. visite de presse Unilet
Protection des cultures/Parsada : lancement d’un nouvel appel à projets doté de 45 millions d’euros

Cet appel à projets, piloté par FranceAgriMer, vise notamment les acteurs de la recherche appliquée et fondamentale. Les…

Vignette
Pomme de terre : chute des prix et surfaces en hausse de 25 000 hectares en Europe du Nord-Ouest

Le NEPG estime que les surfaces cumulées de pommes de terre (tous type) en France, Allemagne, Belgique et Pays-Bas devraient…

<em class="placeholder">Dimitri Piraud, producteur de cerises dans le Rhône, a installé des vergers 100 % sous couverture intégrale.</em>
Cerises : apprivoiser les contraintes techniques des vergers sous couverture intégrale

Les vergers de cerisiers dits « modernes » sont de plus en plus nombreux dans le Rhône. Mais cette conduite sous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes