Aller au contenu principal

En fruits et légumes, le bio ne se distingue pas assez par rapport au local, selon une étude Interfel/FranceAgriMer

Une récente étude commandée par Interfel et FranceAgriMer montre que le fruit ou légume local est le véritable concurrent des produits bio, peut-être plus même que les autres certifications et labels.

© Agence Bio/ Adocom

FranceAgriMer et Interfel ont commandité aux bureaux d’études AND International et Ecozept une étude sur l’adéquation entre l’offre et la demande en fruits et légumes biologiques. Cette enquête s’est penchée à la fois sur la situation du marché et sur la perception du consommateur. Elle s’inscrit dans un contexte qui a vue en 2022, un recul du marché français en volumes comme en valeur.

Le tassement du marché bio en 2022 risque de prolonger un déséquilibre entre offre et demande

Le produit local, vrai concurrent du bio

L’étude, réalisée entre mars et juin 2022 à partir d’une enquête auprès de 20 opérateurs amont et aval,  souligne que « les professionnels ont du mal à maintenir les relations avec les centrales généralistes et à faire appliquer les engagements contractuels ». Certains opérateurs ont aussi notifié une grande difficulté à organiser des promotions pour les fruits et légumes bio. Ce point peut s’avérer problématique dans la mesure où les acteurs de l’amont ne disposent pas de « soupapes stratégiques », c’est-à-dire de marchés secondaires (comme la transformation) pour écouler d’éventuels surplus de production à un prix décent.

Pour couronner le tout, ils reconnaissent une forte concurrence des produits dits « locaux », plus forte même que celles des certifications agro-environnementales, cible principale de certains distributeurs et représentations professionnelles de la bio.

Allemagne : une diversité des débouchés qui peut faire la différence

Le marché bio en Allemagne est caractérisé par un fort niveau d’importation pour certaines variétés (86% des tomates, 43% des carottes par exemple). Cependant, il est à noter que pour les légumes, « le risque est diminué en raison de la diversité des exploitations  (elles allient souvent production maraichère et grandes cultures) et du fait de la possibilité de diversifier les débouchés des légumes entre frais et industrie et entre circuits longs, contrats locaux et vente directe ».  Cependant, pour certaines variétés (choux, poireaux, carottes), la relation avec la GMS est particulière : contrats-cadres annuels sans engagement en volumes, ni garantie du prix. Des dégagements importants interviennent du coup dès le début de la récolte : stockage, non récolte, nutrition animale, transformations…

Un manque de repères chez les consommateurs

La partie « consommation » de l’étude s’est bâtie autours d’une analyse qualitative (focus groups) et d’une enquête auprès de 800 personnes. Les résultats confirment un consommateur très désorienté par  « le flot de labels, signes et allégations », mais qui reste « très motivé pour une alimentation éthique et de qualité ».  Le consommateur rejoint le professionnel sur un point : le local devient un repère pour le premier (même s’il n’arrive pas à formuler en quoi il est meilleur), comme il est un concurrent pour le second.

Les jeunes entre 18 et 34 ans estiment généralement un peu plus positivement le bio que les autres classes d'âge.

Les fruits et légumes bio sont considérés comme incontournables malgré l’augmentation du prix. Cela permet de maintenir les achats en général, même si le consommateur cherche aussi à gérer ses dépenses alimentaires dans un contexte inflationniste fort. Par ailleurs, le bio attire d’avantage d’opinions favorables que pour les autres indications, grâce à son cahier des charges et son système de contrôle.  Cependant, l’étude notre que l’écart entre les deux se réduit.

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?
Portail Reussir

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 18 juillet 2025 sur…

Comment baisser les coûts de certification en agriculture et agroalimentaire ?
Les Marches

Les coûts de la certification pour l’agriculture et l’agroalimentaire en France pourraient être optimisés, selon un rapport du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes