Aller au contenu principal

L’artificialisation des terres agricoles repart à la hausse

L’artificialisation des terres agricoles progresse à un rythme soutenu, poussée par une forte hausse des prix et malgré les objectifs fixés par la Loi climat et résilience.

Après avoir chuté pendant le premier confinement, les surfaces destinées à l'artificialisation faisant l'objet de transactions ont progressé de 19 % au premier semestre 2021 par rapport à la moyenne 2017-2019.
Après avoir chuté pendant le premier confinement, les surfaces destinées à l'artificialisation faisant l'objet de transactions ont progressé de 19 % au premier semestre 2021 par rapport à la moyenne 2017-2019.
© FNSafer / Réussir
 

Le trou d’air lié au Covid comblé

Sous l’effet du confinement, les échanges à des fins d’artificialisation ont chuté de 12 % en volume en 2020 par rapport à 2019, pour atteindre 27 200 hectares. Le marché s’est grippé, après des mois de janvier et février très dynamiques. En 2021, les ventes ont repris de plus belle : selon la FNSafer, les surfaces ont progressé de 19 % au premier semestre 2021 par rapport à la moyenne 2017-2019.

Une loi pour l’instant sans effet

La Loi climat et résilience, votée en juillet 2021, fixe l’objectif de zéro artificialisation nette d’ici à 2035. Un premier objectif intermédiaire a été défini pour la période 2021-2031 : réduire de moitié le rythme de cette artificialisation par rapport à la consommation des dix années précédentes. Mais ce n’est qu’un objectif et non une règle contraignante. La nuance a d’ailleurs permis un accord parlementaire et le vote de la loi.

Une tendance qui s’inscrit dans la durée

En France, entre 20 000 et 30 000 hectares sont artificialisés chaque année. Selon l’Observatoire de l’artificialisation, créé par l’État en 2019, plus de 254 000 hectares de terres ont été consommées ces dix dernières années (2010-2020). L’équivalent d’un département comme les Yvelines (228 400 ha). Depuis les années 50, la surface agricole de la France est passée de 60 % à 52 % de sa surface totale.

Un grignotage qui n’est pas corrélé à l’emploi

Les sols artificialisés comprennent les sols imperméabilisés mais aussi les sols des espaces verts et les talus le long des routes. Néanmoins, le phénomène accentue les phénomènes de ruissellement et d’îlots de chaleur et diminue le potentiel de production agricole du pays. Pourtant, « le nombre d’emplois créés ou le dynamisme économique ne sont pas corrélés au nombre d’hectares consommés », souligne la FNSafer.

Les prix des terrains flambent

La valeur des terres agricoles vendues pour être artificialisées ne cesse de grimper : + 22 % pour le premier semestre 2021. L’écart de prix entre le foncier agricole et le foncier bâti est tel qu’il est difficile pour un propriétaire de résister à des promoteurs privés ou à des collectivités. Paradoxe : ces dernières sont parfois présidées par des élus locaux – membres du gouvernement – pourfendant l’artificialisation.

 

Les plus lus

Parcelles avec des infrastructures agroécologiques dans le lointain
Suppression des 4 % de jachère : quel impact sur ma télédéclaration PAC 2024 ?

Dès cette campagne 2024, il n’est plus nécessaire de mettre en place de la jachère, cultures fixatrices d’azote ou …

Installation de stockage de céréales de Jean-Christophe Dupuis, agriculteur à Mancey, en Saône-et-Loire
Stockage des céréales : « Mon installation simple me permet d’atteindre un coût de stockage de 8 €/t »
Jean-Christophe Dupuis est agriculteur à Mancay, en Saône-et-Loire. Depuis 2021, il stocke 1 200 tonnes de grains sur son…
Epandage d'engrais sur champ de blé
Engrais azotés : quelle stratégie d'achat adopter pour la prochaine campagne ?
La nouvelle campagne d’achats d’engrais azotés par les agriculteurs pour 2025 démarre à peine. C’est le moment de réfléchir à sa…
Parcelles agricoles au printemps, colza au premier plan, champ de blé et de colza au deuxième plan
PAC et DPB : les six points à retenir avant de faire un transfert

Le transfert des droits à paiement de base (DPB) est une démarche qu’il ne faut pas prendre à la légère puisqu’elle…

parcelles de blés au printemps
Blé tendre et orge d’hiver : quel impact du froid ces derniers jours ?
Le froid de ces derniers jours est arrivé sur des céréales à des stades sensibles localement. Le point sur le risque de dégâts…
Clément Savouré, agriculteur en Eure-et-Loir
Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »

Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures