Aller au contenu principal

« L’année prochaine, j’essaierai de faire la malo avant la mise de mon vin blanc primeur »

Jan Tailler, vigneron en côtes-de-toul, a lancé un vin blanc primeur nature l’an dernier. Sa principale difficulté s’est située au niveau de la malo.

Jan Tailler, vigneron à L’arbre de Viké, à Domgermain, en Meurthe-et-Moselle s'est lancé sur le créneau des vins primeurs en 2023.
Jan Tailler, vigneron à L’arbre de Viké, à Domgermain, en Meurthe-et-Moselle s'est lancé sur le créneau des vins primeurs en 2023.
© J. Tailler

« J’ai créé ma première cuvée de vin primeur – La Fraîcheur – sur le millésime 2023 car j’étais juste en volume et j’avais besoin de trésorerie. Je suis parti sur l’idée d’un blanc, avec de l’auxerrois, un cépage rare ayant un profil un peu exotique en primeur, afin de me démarquer. J’ai récolté les raisins manuellement sur une parcelle plantée en 2019 et greffée sur SO4, donc assez productive (environ 40 hl/ha) aux alentours du 5 septembre. Les degrés n’étaient pas trop élevés (9,5 degrés potentiels). La maturité était bonne, avec de la matière. Le vin n’était pas fluet mais n’avait pas tant d’acidité que ça.

« J’ai laissé les cuves à l’extérieur pour stabiliser par le froid »

Une fois récoltés, j’ai légèrement foulé les raisins et ai lancé une minimacération en cuve inox, à l’extérieur, durant un jour et demi. Il faisait 15-20°C et la fermentation alcoolique s’est enclenchée. J’ai pressé les baies dans un pressoir vertical à cliquets, et n’ai fait aucune rebêche. J’ai laissé le moût en cuve une journée pour un léger débourbage naturel. Puis je l’ai mis en cuve en fibre de verre, toujours à l’extérieur car je savais que je voulais mettre en bouteille rapidement et je m’étais dit que comme ça, les premiers froids stabiliseraient le vin. La fermentation n’a même pas duré une semaine.

Un léger sulfitage pour éviter les goûts de souris

J’ai soutiré le vin pour le clarifier et l’affiner. Je l’ai mis dans une autre cuve en fibre à l’extérieur et l’ai légèrement sulfité à 1,5 g/hl car je trouve que l’auxerrois est sensible aux goûts de souris et je voulais éviter ça. La cuve était surélevée pour faciliter la mise en bouteille derrière, que je fais par gravité. Je m’étais fixé pour objectif une mise tout début novembre car mes clients cavistes voulaient avoir le vin un peu avant le troisième jeudi du mois. Mais la malo s’est lancée mi-octobre et n’était pas finie lorsque j’ai embouteillé. Ce qui fait qu’à l’ouverture de la bouteille il y a un peu d’arômes lactés, mais ça part assez vite. De même, le vin est légèrement perlant.

La cuvée a très bien marché, j’ai vendu rapidement mes 12 hl et j’ai manqué de vin. Mais l’an prochain, le but serait de faire la malo avant la mise et de partir sur un assemblage d’auxerrois et de pinot noir, pour apporter de la complexité aromatique et du peps. »

 
La cuvée primeur « La Fraîcheur » est commercialisée entre 12,50 et 13 euros.
La cuvée primeur « La Fraîcheur » est commercialisée entre 12,50 et 13 euros. © J. Tailler

Cuvée La Fraîcheur, vendue 12,50 à 13 euros chez les cavistes et à l’export, aux Pays-Bas

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Le Biogel d’AquaGreen Protect est pulvérisé sur la vigne sous forme de mousse. En séchant, cette dernière protégerait la vigne du gel.
Lutte contre le gel de la vigne : deux nouveaux produits un peu givrés

Deux firmes viennent de lancer des produits visant à lutter contre le gel de la vigne via la création d’une gangue protectrice…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Travaux en vert : comment favoriser la ramification lors de l'épamprage manuel de la vigne ?

L’épamprage est indispensable au bon développement de la vigne et de ses grappes pendant l’été. Focus sur la méthode des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole