Aller au contenu principal

Prairies multiespèces : deux trèfles au lieu d’un à la ferme expérimentale de Trévarez !

Dans le Finistère, avec des conditions propices au ray-grass, la performance des prairies multiespèces est améliorée en diversifiant les trèfles.

Les mélanges avec fétuque élevée font de bons rendements dans la durée, mais la valeur alimentaire est moins bonne qu'un RGA-TB. Il faut revenir rapidement dans les pâtures pour éviter les refus. © B. Possémé/Chambre ...
Les mélanges avec fétuque élevée font de bons rendements dans la durée, mais la valeur alimentaire est moins bonne qu'un RGA-TB. Il faut revenir rapidement dans les pâtures pour éviter les refus.
© B. Possémé/Chambre d'agriculture de Bretagne

« Nous avons encore un bon niveau de précipitations l’été (280 mm de juin à septembre) et des températures encore pas trop limitantes pour les ray-grass, mais les périodes critiques sont plus fréquentes, brosse Benoît Possémé, de la chambre d’agriculture de Bretagne. L’objectif de notre essai était de trouver des mélanges prairiaux qui permettent d’améliorer l’autonomie alimentaire en élevage laitier bio, mais pas que… » D’autre part, les conditions fraîches de début de printemps étant défavorables aux légumineuses, le but était de trouver un mélange qui offre une proportion suffisante de légumineuses dès la première année, et jusqu’aux cinq ans de la prairie.
L’essai de la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, a duré cinq ans et a comparé six prairies multiespèces avec deux témoins en association. « Tous les mélanges comportent du RGA-TB qui fonctionne très bien sur notre ferme », plante Benoît Possémé. La luzerne n’a pas été retenue car les sols sont hydromorphes, ni le lotier car la terre est riche.
Les multiespèces ont fait en moyenne 20 % de rendement de plus que l’association RGA-TB, sur les cinq ans. Pour la valeur alimentaire, le résultat est plus mitigé. « Le RGA-TB garderait la meilleure valeur alimentaire. »

La fétuque des prés plaît aux vaches

Les parcelles d’essai étaient exploitées en pâturage tournant dynamique et fauchées, sauf le RGA-TB et le mélange 4 uniquement pâturés. « Les animaux avaient le choix entre les différentes modalités. Donc on a eu des refus de fétuque élevée. La fétuque des prés par contre leur plaît ; le mélange 4 a été le mieux pâturé. » Le mélange 4 aurait été mieux avec un trèfle violet à la place du trèfle hybride pour une implantation plus rapide.
La première année, les différences de rendement s’expliquent par les légumineuses. « On voit l’intérêt d’intégrer du trèfle violet et du trèfle hybride dans le mélange pour leur implantation plus rapide que le trèfle blanc. En deuxième année, le trèfle hybride a disparu, ce qu’on ne s’explique pas. Le trèfle violet a par contre mieux tenu que prévu : quatre ans. On met très peu de trèfle violet (1,5 kg) car il est agressif et peu pérenne », commente Benoît Possémé. Le trèfle blanc a bien pris la suite du trèfle violet. En 2018, le mélange 3 confirme sa première place avec 14 t MS/ha.

Chicorée et plantain pas concluants en mélanges

Les mélanges avec de la chicorée et du plantain n’ont fonctionné qu’en 2016, l’année la plus séchante. Ces deux espèces ne se sont installées qu’à partir de la deuxième année. « En 2017, elles ont disparu, laissant des trous. Et il a fallu attendre un an pour que d’autres espèces bouchent ces trous, raconte Benoît Possémé. Nous pensons que la chicorée ne convient pas en mélange avec nos conditions favorables au ray-grass. Nous l’essayerons en pur, ou associée à un trèfle violet, entre deux prairies pour valoriser l’azote libéré par les prairies retournées. »

En bio, donc pas de fertilisation minérale ; un épandage de lisier de 30 m3 en fin d’hiver puis tous les deux ans.

Semis sous couvert d’avoine

Le semis s’est fait au printemps 2015, sous couvert d’avoine. Plus précisément, toutes les graines ont été semées en même temps à 50 kg/ha. L’avoine s’implante très vite et évite le salissement ; et il amène de la biomasse de qualité dès le début du printemps. « Il nous a permis de récolter 1,6 t MS/ha à un stade très précoce, 70 jours après le semis. »

Des rendements plus élevés avec les multiespèces

Production moyenne annuelle sur la période 2015-2018

La fétuque élevée a commencé à performer en 2016, jusqu’au bout de l’essai. En 2019, les premiers résultats confirment les grandes conclusions.

Source : chambre d'agriculture de Bretagne

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière