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Ils sont céréaliers et cultivent de la luzerne pour des éleveurs

Dans le Puy-de-Dôme, sur l'exploitation d'Alexandre et Christophe Maffre, la luzerne est destinée à remplacer la betterave sucrière et irriguée. Elle présente de nombreux intérêts agronomiques et dégage une marge équivalente.

Carine Pothier (Limagrain) et Alexandre Maffre (céréalier) lors de la récolte de la luzerne : « Le contrat avec Limagrain permet de sécuriser notre approche ». © Limagrain
Carine Pothier (Limagrain) et Alexandre Maffre (céréalier) lors de la récolte de la luzerne : « Le contrat avec Limagrain permet de sécuriser notre approche ».
© Limagrain

Alexandre Maffre et son père Christophe sont céréaliers et exploitent 180 hectares dans la pointe sud de la Limagne, à Chidrac (Puy-de-Dôme), dont 60 hectares irrigables. Jusqu’en 2019, la partie irrigable était assolée avec du maïs, de la betterave et du blé. La surface non irrigable est en colza, tournesol et blé. « Nous nous sommes intégrés dès le départ au projet de partenariat avec les éleveurs de saint-nectaire. Depuis deux ou trois ans, avec l’arrêt annoncé de la betterave sucrière, nous savions qu’il allait nous manquer une culture dans la rotation, explique Alexandre Maffre. Nous faisions déjà un peu luzerne (5 ha) sur la partie non irrigable que nous vendions sur pied à un éleveur. Nous avons décidé d’en faire une culture à part entière à la place de la betterave et de la gérer nous-mêmes. » Pour la première campagne, ils ont implanté un peu moins de 10 hectares sur la surface irrigable. A terme, la rotation des 60 ha irrigables devrait se construire sur 3 années de luzerne suivis de 6 années de blé/maïs en alternance. La sole de luzerne devrait donc monter à 20 hectares. « C’est un marché nouveau pour nous et qui peut être volatil. Les besoins sont importants dans la zone AOP saint-nectaire, mais nous préférons y aller doucement et conforter cette culture avant de mettre des surfaces importantes. »

Lire aussi :Une filière locale de foin de luzerne pour l’AOP saint-nectaire

Le céréalier apprécie les bienfaits agronomiques de cette légumineuse. « La luzerne s’intègre parfaitement dans nos sols argilo-calcaires mais assez drainants. De plus, dans notre secteur, nous avons une problématique de salissement par des graminées. Après trois années de luzerne, il n’y en a quasiment plus. » Alexandre et Christophe Maffre font partie d’une Cuma formée de trois exploitations qui produisaient de la betterave avec du matériel en commun. Les deux autres agriculteurs, dont l’un possède aussi un élevage ovin et du matériel de fenaison, ont également implanté de la luzerne dans le cadre de ce même partenariat, soit 30 ha pour les trois. « Nous avons revendu le matériel betteravier et acheté à la place un andaineur. Nous envisageons de renouveler la faucheuse. Nous faisons les chantiers en commun comme pour la betterave. Etant moi-même double actif (salarié chez Limagrain), nous ne nous serions pas engagés dans un tel projet si nous n’avions pas pu faire le travail en commun. »

14 à 15 tonnes de MS par ha

Pour la première campagne, Alexandre et Christophe Maffre ont récolté quatre coupes, soit 14 à 15 tonnes de matière sèche par hectare (pour 10-12 tonnes engagées dans le contrat). Ils ont fait un tour d’eau (30 mm) à chaque coupe. Vendue 150 €/tonne, pour 19 % de MAT, la luzerne dégage une marge brute de 700 - 800 €/ha. « C’est équivalent à la betterave avec laquelle nous faisions de bons rendements et supérieur au blé (400 - 450 €/ha), dont les rendements ne sont pas très élevés dans notre zone (50-55 qx/ha) », explique Alexandre Maffre. « L’approche locale nous plaît bien, ajoute-t-il. Nous sommes satisfaits de voir que nous arrivons à produire de la qualité et que notre luzerne est consommée à quelques kilomètres. »

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