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Le croisement laitier est-il fait pour vous ?

Améliorer la fertilité, la rusticité, les taux, s’affranchir de la consanguinité… Grâce à la complémentarité des races utilisées et l’effet d’hétérosis, le croisement laitier permet d’atteindre divers objectifs, s’il est pratiqué dans les règles de l’art. Cette pratique reste cependant encore peu répandue.

Croisement trois ou deux voies, choix varié de races, sur tout le troupeau ou quelques femelles ciblées… Les objectifs et les pratiques dans les élevages sont variés. En France, après avoir fortement progressé entre 2010 et 2014, le croisement laitier semble avoir atteint un seuil.

« Il s’est stabilisé autour de 190 000 inséminations premières (IAP) durant la période 2018-2020, soit environ 6 % des IAP », indique Sandra Dominique, de l’Idele. Les IAP croisées concernent surtout des femelles déjà issues de croisement. « Si, en 2008, la majorité des mères des veaux nés croisés laitiers étaient des prim’holstein, leur proportion baisse de 10 % environ en 2021 (42 % contre 33 %). Alors que de leur côté, les femelles croisées représentaient un tiers des mères des veaux nés croisés en 2008. Elles représentent la moitié en 2021. »

Le croisement laitier suscite de l’intérêt, mais chez un nombre limité d’éleveurs. Le nombre de troupeaux(1) ayant au moins 80 % de vêlages issus de femelles croisées lait n’était que de 268 lors de la campagne de vêlage 2019-2020. « Cela représente 0,5 % des 51 675 troupeaux laitiers français. »

Pourtant, Didier Boichard, directeur de recherche à Inrae, y voit « un système d’avenir pour les producteurs laitiers non sélectionneurs, qui se développera et coexistera avec les races pures ».

Les témoignages d’éleveurs, résultats de recherches de fermes expérimentales, les avis d’experts et de scientifiques recueillis dans ce dossier, apportent un éclairage sur les avantages et limites du croisement laitier. Mais aussi sur les moyens de valoriser au mieux ses atouts pour éviter les désillusions.

(1) Troupeaux ayant au moins dix vêlages.

 

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