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Dans l'Aveyron, un groupement d’employeurs réservé aux associés coopérateurs de Jeune Montagne

Dans l’Aveyron, grâce au groupement d’employeurs créé par Jeune Montagne, les adhérents de cette coopérative partent en congés l’esprit tranquille, et savent qu’en cas d’accident ou maladie, ils pourront faire face. 

Le profil des salariés du groupement est très varié. Mais ce sont assez souvent des enfants de producteurs qui font ainsi une belle expérience de deux-trois ans avant de s’installer. © Jeune Montagne
Le profil des salariés du groupement est très varié. Mais ce sont assez souvent des enfants de producteurs qui font ainsi une belle expérience de deux-trois ans avant de s’installer.
© Jeune Montagne

La problématique du travail dans les exploitations laitières, cela fait vingt-cinq ans que la coopérative Jeune Montagne a décidé de s’en occuper. Installée en Aveyron, sur le plateau de l’Aubrac, cette petite coopérative fromagère compte 115 associés coopérateurs pour 74 exploitations. Des exploitations produisant en moyenne 230 000 litres de lait avec 48 vaches, la moitié en individuel. Même si les 16 millions de litres de lait produits dans le cadre du cahier des charges de l’AOP Laguiole sont bien valorisés (542 €/1 000 l en 2019(1)), la production laitière y est très fortement concurrencée par l’élevage allaitant extensif. Au fil des ans, pour pérenniser le lait, le conseil d’administration de la coopérative a donc mis en place toute une panoplie d’aides, notamment un groupement d’employeurs dédié exclusivement aux associés coopérateurs. « Le problème de la main-d’œuvre est un frein essentiel au renouvellement des générations », argumente Serge Franc, président du groupement.

Lancé il y a vingt-cinq ans avec un seul salarié et 23 adhérents, le groupement compte aujourd’hui 5 salariés plus un saisonnier l’été pour 67 exploitations adhérentes. « S’il s’est si bien développé, c’est que la coopérative a mis en place un accompagnement financier », souligne Serge Franc. Elle prend en charge 50 % du coût des vingt premières journées de remplacement sur l’année soit 60 euros par jour. Et une salariée de la coopérative gère tout le volet administratif. Au total, pour Jeune Montagne, cela représente un budget annuel d’environ 100 000 euros.

Les vingt premières journées de remplacement sur l’année à 60 euros

 

 

L’utilisation du groupement est très variable selon les producteurs. Une bonne moitié utilise les vingt jours, et parmi eux, une quinzaine vont largement au-delà. Des règles internes ont été définies pour le volume horaire (8 heures modulables), le délai de réservation (7 jours minimum)… et surtout pour l’attribution des 1 000 journées disponibles. La priorité est donnée au remplacement des accidents et maladies (9 % des utilisations en 2019 – à tarif réduit à 60 €), puis au remplacement pour congés/événements familiaux (45 % des utilisations). Les déplacements professionnels (6 %) ou le complément de main-d’œuvre (33 %) passent après. Les salariés interviennent aussi pour assurer le remplacement des producteurs dans des actions de communication de la coopérative.

« Cette orientation vers le remplacement a amené le groupement à rechercher des vachers spécialisés. » Les salariés sont formés en interne au moment de leur embauche en tournant sur les exploitations des administrateurs deux fois deux jours à un mois d’intervalle. « Ils peuvent ainsi voir différentes façon de travailler, et cette formule nous permet de savoir s’ils sont capables de s’adapter à de nombreux employeurs. » Les salaires sont à la hauteur de leurs missions. « L’environnement social est aussi important pour faciliter l’intégration de personnes qui ne sont pas toujours issues du territoire », souligne Serge Franc. Au-delà de l’aide apportée aux éleveurs, le groupement a un autre intérêt : il peut aussi servir de marchepied à des salariés pour s’installer dans le système Jeune Montagne. Le lien fort existant entre la coopérative Jeune Montagne et le groupement est gage de sécurité pour l'emploi des salariés.

(1) Au-delà de la référence, le lait est payé au prix spott moins 30 € de frais de collecte.

Gérauld Valadier, en Gaec à 4 associés et 2 salariés

« Une belle assurance tous risques »

 

 

« Notre Gaec adhère au groupement depuis sa création pour nos 60 laitières simmental et aubrac, nous avons aussi 120 allaitantes aubrac. Nous essayons de prendre les cinq salariés du groupement régulièrement pour qu’ils soient tous en capacité de nous remplacer à la traite et aux soins aux animaux. Nous travaillons en totale confiance avec eux, c’est vraiment appréciable. Mon frère a été en arrêt maladie prolongé : tous sont venus et ont assuré parfaitement. Nous utilisons aussi le groupement pour les congés (une quinzaine de jours en été et quelques périodes de 3-4 jours) et pour des activités non professionnelles. »

Le cahier des charges du Laguiole AOP

 

 

° Zone géographique délimitée naturellement : l'Aubrac

° Alimentation : herbe et foin issu de la zone, 120 jours de pâturage par an minimum, pas de fourrages fermentés, nature (liste positive, pas d'OGM) et concentrés limités à 1 800 kg/VL/an

° Races Simmental ou Aubrac, production 6 000 l/an maximum

° Transformation : collecte journalière, lait cru et entier, limitation de la taille des cuves, affinage 4 mois minimum

A lire aussi : https://www.reussir.fr/de-belles-perspectives-dexport-en-europe-pour-le-laguiole-aop-et-laligot-de-laubrac

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