Calculer sa marge sur coût alimentaire en quelques clics
L’application gratuite Eva’lait des chambres d’agriculture de Bretagne(1) calcule votre marge sur coût alimentaire et repère une utilisation de concentrés à pertes.
L’application gratuite Eva’lait des chambres d’agriculture de Bretagne(1) calcule votre marge sur coût alimentaire et repère une utilisation de concentrés à pertes.
Eva’lait permet de répondre à une question simple : le lait produit avec mes aliments complémentaires est-il rentable ? Le calcul de la marge sur coût alimentaire n’est pas nouveau en soi. Plusieurs organismes de conseil en élevage l’utilisent déjà depuis nombreuses années, en faisant un bilan sur le mois écoulé. L’intérêt est de voir rapidement ce qu’il reste entre le prix versé par la laiterie et ce que coûte l’alimentation des vaches sur la période. Bref, cet indicateur est un bon moyen de voir si vous êtes dans le coup ou s’il y a besoin de réajuster le tir. « Certes, ce critère n’est pas parfait puisqu’il ne prend pas en compte l’impact des charges de structure, a rappelé Elodie Tranvoiz, des chambres d’agriculture de Bretagne, au Space. Mais quand on sait qu’entre les exploitations situées dans le tiers supérieur et celles du tiers inférieur, 70 % des écarts sur l’EBE hors main-d’œuvre proviennent de la marge brute, on comprend l’intérêt d’approcher l’efficacité économique de la ration. » Et de piloter sa marge sur coût alimentaire. En outre, « les charges de structure, on ne les change pas du jour au lendemain, souligne Jean-Jacques Déniel, éleveur et élu des chambres d’agriculture de Bretagne. Alors qu’il est possible d’agir à plus court terme sur le coût alimentaire, avec des marges de progrès importantes, quel que soit le système. »
Un autodiagnostic pour savoir jusqu’où déplacer le curseur
Dans Eva’lait, c’est le litrage de la dernière collecte et les éléments de la ration du moment qui sont utilisés dans l’évaluation. « L’intérêt est que l’éleveur peut accéder à ce calcul facilement, quand il le souhaite, et en toute autonomie. L’application utilise des critères simples dont les éleveurs disposent habituellement. » Concrètement, cinq onglets (mes vaches, mon lait, mes fourrages, mes aliments, coûts des fourrages) sont à renseigner. Le coût fourrager inclut les travaux par tiers, mais pas les amortissements, ni la main-d’œuvre exploitant. Le coût total sur l’herbe par tonne de matière sèche est ventilé entre les différents modes d’exploitation possibles (pâturage, ensilage, enrubannage...) selon une clé de répartition prédéfinie.
L’autre particularité de l’outil est de calculer la marge sur coût alimentaire du lait vendu en distinguant le lait produit par la ration de base équilibrée de celui obtenu avec les aliments concentrés. « L’application sépare en fait les coûts de la ration en plusieurs fractions, précise la conseillère. On distingue la rentabilité du lait produit par la ration de base qui inclut les fourrages et le correcteur éventuel pour l’équilibre énergie-azote (100 g de PDIE/UFL), de celle du lait produit avec les concentrés au-delà de l’équilibre énergie-azote de la ration. » Au-delà du suivi de l’évolution de la marge, l’outil permet de se poser les bonnes questions et d’aller plus loin dans la réflexion sur le coût alimentaire. À vos tablettes !
(1) evalait.bretagne.chambagri.fr