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Etude
Perte de 6 millions d’exploitations agricoles d’ici à 2040 : quel pays résistera le mieux en Europe ?

Le nombre de fermes dans l’Union européenne devrait passer de 10 à 3,9 millions entre 2016 et 2040 selon une étude européenne. Un déclin qui touchera différemment chaque état membre et que la Pac ne pourra endiguer à moins d’être révisée en profondeur, selon ses auteurs.

exploitation agricole du sud de la France
© Pixabay

Le nombre d’exploitations agricoles a reculé de 32% dans l’Union européenne à 27 entre 2003 et 2016 passant de 15 à 10 millions, avec une diminution de 38% des fermes de moins de 5 hectares et à l’inverse une augmentation de 7% des fermes de plus de 50 hectares. Et ce phénomène devrait s’accélérer dans les années qui viennent selon une étude récemment remise à la commission agricole du Parlement européen intitulée L’avenir du modèle agricole européen : les conséquences socio-économiques et territoriales de la diminution du nombre d’exploitations agricoles et d’agriculteurs dans l’Union européenne. D’ici à 2040, l’Union européenne devrait perdre 6,4 millions d’exploitations agricoles, soit une baisse drastique de 62% par rapport à 2016. Il resterait alors un peu moins de 4 millions de ferme à travers l’Europe.


Le sud et l’est de l’Europe plus touchés que la France

Dans le détail l’étude estime que ce déclin serait plus prononcé dans les nouveaux Etats membres en « raison de leur récente adhésion, du processus de transition connexe et de la rigidité des structures sociales agricoles ». La tendance à la disparition des petites exploitations agricoles devrait être particulièrement visible dans les régions du sud et de l’est de l’Europe. « Les zones montagneuses sont également exposées à un risque élevé d’abandon », note l’étude destinée au Parlement européen. La carte de la résilience des modèles agricoles européens montre une France coupée en deux, avec une bonne résilience économique des exploitations dans le nord et une résilience moyenne dans le sud et l’Est de la France.


La Pac accélère indirectement la concentration

Les auteurs de l’étude estiment que « la stratégie de la Pac étant principalement axée sur la résolution de problèmes économiques (revenus agricoles, compétitivité, pressions du marché), une part disproportionnée des dépenses est allouée aux grandes exploitations, ce qui accélère indirectement les processus de concentration ».

« Les mesures structurelles existantes (en faveur des zones défavorisées, les paiements en faveur des petites exploitations et des jeunes agriculteurs) ne compensent pas cet effet en raison de leur mauvais ciblage ou des fonds insuffisants », estiment-ils.


Des politiques à revoir « en profondeur »

L’étude conclut que « les politiques agricoles doivent être révisées en profondeur, y compris leurs objectifs structurels, afin de créer un environnement favorable à des stratégies multifonctionnelles et résilientes, comprenant de nouvelles formes et de nouveaux types de gestion des terres, de pratiques agricoles et de relations de marché ».

La Pac devrait davantage soutenir la création de valeur, l’accès aux services de conseil, la gestion des risques ou encore encourager faciliter l’installation.

Lire la synthèse de l’étude en français

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