Les épisodes de canicules de l’été 2025 ont fragilisé les prairies
L’année fourragère 2025 est marquée pour les prairies permanentes par deux épisodes de canicule qui ont grillé les couverts cet été. Le reverdissement est général depuis fin août ou début septembre, mais globalement la reprise de pousse est lente et limitée.
L’année fourragère 2025 est marquée pour les prairies permanentes par deux épisodes de canicule qui ont grillé les couverts cet été. Le reverdissement est général depuis fin août ou début septembre, mais globalement la reprise de pousse est lente et limitée.

Après l’année 2024 durant laquelle les rendements des prairies ont été exceptionnellement élevés par rapport aux références, mais les fourrages de qualité fort médiocre, l’année fourragère 2025 se présente en ce début d’automne de façon beaucoup plus emblématique du climat moyen actuel.
Elle est marquée par deux épisodes de canicule, intervenus dans une grande partie du territoire fin juin puis mi-août qui ont, selon la note agroclimatique du RMT avenirs prairies publiée par l’Institut de l’Elevage, « fragilisé les systèmes fourragers ».
« Ces conditions ont fortement impacté les prairies, grillées sur une grande partie du territoire, obligeant les éleveurs à puiser dans leurs stocks de fourrages de 2024 mais aussi dans ceux de 2025 », selon le RMT avenirs prairies.

L’indicateur de rendement des prairies permanentes Isop, à une date donnée, est égal au rapport entre la pousse cumulée à cette date depuis le début de la campagne et la pousse cumulée à la même date calculée sur la période de référence 1989-2018.
18 % de déficit de rendement au 20 septembre
« Ce début d’automne a vu le retour de température sans excès et surtout l’arrivée de pluies fréquentes ayant permis un redémarrage de la production d’herbe », note le service de la statistiques et prospective du ministère de l’agriculture Agreste dans sa publication du 27 septembre 2025.
La reprise de la pousse de l’herbe reste lente et limitée. L’indicateur Isop, qui situe la production des prairies permanentes par rapport à une moyenne établie sur la période de 1998 à 2018, met en évidence que la pousse cumulée depuis le début de l’année 2025 demeure déficitaire. A l’échelle de la France, ce déficit était, au 20 septembre, de 18 %.
Une ligne reliant le Pays-Basque à l’Alsace
La plupart des régions fourragères situées au nord d’une ligne reliant le Pays-Basque à l’Alsace sont déficitaires au 20 septembre quant au rendement des prairies permanentes.
L’indicateur Isop fait apparaitre que les principales régions fourragères excédentaires à cette date sont en Franche-Comté, et dans une moindre mesure en Rhône-Alpes.
Un reverdissement lent et une repousse fragile
En Auvergne globalement, selon la note agroclimatique publiée par l’Institut de l’Elevage, « la repousse prend du temps et le couvert reste fragile du fait d’un enracinement plus superficiel. »
En Bourgogne, dans les zones les plus touchées par les fortes chaleurs de l’été, des pertes de pied importantes sont observées dans les prairies et des sursemis ou rénovation de prairies pourraient être nécessaires.
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Dans le Limousin, la plupart des prairies étaient grillées cet été, et les stocks de fourrage (principalement ceux de 2024) sont bien entamés. Mi-septembre, la repousse n’était pas encore significative.
Idem en Poitou-Charentes, la croissance de l’herbe n’avait pas repris à la mi-septembre malgré quelques pluies.
En Centre-Val de Loire et en Pays de la Loire, la repousse est lente et limitée. « Par contre les conditions sont favorables aux semis de prairies ».
En Bretagne, le retour des pluies au 20 juillet puis fin août a « limité la casse sur les prairies » mais le rendement est globalement inférieur de 20 % à celui des quinze dernières années.
Dans le Grand-Est, l’impact des canicules sur la santé des prairies est plutôt limité « sauf dans les secteurs ayant échappé aux orages ».
En Aquitaine, les rendements de printemps sont assez bons, puis les éleveurs ont mobilisé les stocks, principalement ceux de 2024. Mais la pullulation de chenilles des prairies cause des dégâts importants.
En Occitanie, l’affouragement d’été a été en général similaire à d’autres années mais dans certains cas, il a commencé plus tôt. Les prairies reverdissent, surtout celles riches en légumineuses depuis fin août.
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Le 3ème été le plus chaud depuis 1900
"L’été météorologique 2025 (juin, juillet, août) a présenté une température moyenne supérieure à la normale de 1,9 °C, le classant 3ème au rang des étés les plus chauds derrière 2003 et 2022", est-il noté par le RMT avenirs prairies.
Le seuil des 35 °C a été atteint sur plus de 80 % du territoire au cours de l'été.