Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : vaccination élargie en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine face à une situation extrêmement tendue
Après la découverte de deux foyers de DNC en Ariège et Hautes-Pyrénées, le ministère de l’agriculture annonce le renforcement des mesures en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine.
Après la découverte de deux foyers de DNC en Ariège et Hautes-Pyrénées, le ministère de l’agriculture annonce le renforcement des mesures en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine.
Après la découverte de deux foyers de dermatose nodulaire contagieuse bovine en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées, et alors que la contestation face aux abattages totaux progresse fortement, le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer le renforcement des mesures sanitaires en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.
Une zone vaccinale étendue à l’Aude, la Haute-Garonne, le Gers, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques
Le ministère annonce l’instauration « d’une zone vaccinale étendue à l’ensemble des départements de l’Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques avec vaccination obligatoire de tous les bovins, intégralement prise en charge par l’Etat » et interdiction de toute sortie de bovin de la zone vaccinale.
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Interdiction des rassemblements festifs sur l’ensemble du territoire jusqu’au 1er janvier
Le ministère annonce aussi des mesures nationales renforcées jusqu’au 1er janvier pour limiter la propagation du virus avec interdiction des rassemblements festifs de bovins sur tout le territoire national, la notification de mouvements de bovins faites dans les 24h qui suivent le mouvement (au lieu de 7 jours) et la désinsectisation des moyens de transport de bovins en cas de mouvement en dehors de la France.
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Le dispositif d’indemnisation renforcé
La ministre de l’Agriculture annonce aussi un renforcement du dispositif d’indemnisation pour les éleveurs touchés par la DNC avec une indemnisation plus rapide (« sans attendre l’évaluation des experts ») et l’indemnisation de « la période d’improductivité de l’exploitation selon un barème d’indemnisation prenant en compte la période pendant laquelle le renouvellement est impossible ». Le ministère précise que depuis le premier foyer de DNC le 29 juin, près de six millions d’euros ont été versés aux éleveurs.
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Appel à respecter les restrictions de mouvement des bovins
Enfin le ministère appelle par ailleurs à respecter les restrictions de mouvement des bovins. « Les manquements de quelques-uns sont susceptibles d’anéantir les efforts consentis par nombre d’agriculteurs depuis le début de l’épidémie », souligne-t-il précisant que « les foyers détectés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées se situent à plus de 100 km du département touché le plus proche ». Des contrôles routiers renforcés sont mis en place pour garantir le respect de ces mesures, et des enquêtes sont systématiquement diligentées en cas de foyer suspect, prévient le ministère de l'Agriculture.
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L’abattage d’un troupeau en Ariège très fortement contesté
Ces annonces interviennent après plusieurs heures de très fortes tensions sur le terrain. Des gendarmes entourent toujours ce matin l’élevage des Bordes-sur-Arize en Ariège où un troupeau de 200 vaches doit être abattu après la découverte d’un cas de DNC.
Faisant usage de gaz lacrymogène, les gendarmes mobiles ont pris le contrôle de cette exploitation, en fin de soirée. Plusieurs centaines d’agriculteurs y étaient rassemblés depuis mercredi matin pour s’opposer à l’euthanasie des 207 bovins et bloquer l’accès aux services vétérinaires.
Le préfet de l’Ariège a assuré jeudi que les deux frères propriétaires du troupeau lui avaient donné leur accord pour l’abattage, conformément au protocole sanitaire de lutte contre la DNC.
Une affirmation démentie par Pierre-Guillaume Mercadal, dirigeant de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne, venu sur place qui aurait déclaré « Ils sont deux frères, un a cédé, l’autre non. Ils sont en train de déchirer cette famille, en plus de l’accabler du deuil de leurs vaches ». Une situation qui révèle l’incompréhension sur le terrain des mesures sanitaires et la contestation de plus en plus forte contre l’abattage total des foyers contaminés.
« Une stratégie sanitaire n'est efficace que lorsqu’elle est comprise et acceptée »
« Sans remettre en cause la stratégie nationale portée par l’Etat, nous considérons qu’une stratégie sanitaire n'est efficace que lorsqu’elle est comprise et acceptée. […] L’incompréhension des mesures en vigueur est grande parmi les éleveurs ce qui les amènent à questionner l’efficacité de la stratégie en place » avaient écrit à la ministre de l’Agriculture, Denis Carretier (président Chambre régionale d’Agriculture Occitanie), Pierre Hylari, président des JA Occitanie, et Jean-Marie Dirat, président de la FRSEA Occitanie ce jeudi 11 décembre. Et d’appeler « à une vaccination immédiate et généralisée de la zone du Nord des Pyrénées ». Ils demandaient aussi qu’en parallèle « les discussions avec l’Italie et les différentes communautés autonomes espagnoles soient engagées pour permettre de trouver une solution rapide à l’export des animaux en provenance des zones vaccinées ».
Les responsables professionnels agricoles d’Occitanie réclamaient par ailleurs « une réflexion sur la question des euthanasies dans les élevages en prenant en compte les risques de propagation de la maladie (protection vaccinale établie dans la zone, animaux en bâtiments…) ».