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Tereos : se renforcer dans le sucre et se placer dans l’éthanol

Malgré un résultat net en hausse pour l’exercice 2004/2005, le groupe coopératif nordiste reste vigilant quant à l’évolution de ses marchés et tente d’anticiper au maximum les évènements.

PHILIPPE Duval, président du directoire, et Thierry Lecomte, qui préside le conseil de surveillance du groupe Tereos, le confirment eux-mêmes. Les bons résultats enregistrés en 2004/2005 ne doivent pas cacher que «l’évolution économique de Tereos France est moins favorable et que la marge brute d’autofinancement consolidée régresse d’un exercice à l’autre de 208,8 millions d’euros à 174,9 millions d’euros». Pourtant, il est vrai que le résultat net consolidé du groupe pour l’exercice 2004/2005 marque une progression de 12 %, passant de 50,8 millions d’euros à 61,3 millions d’euros. Une performance qui a notamment permis l’attribution d’un ensemble de compléments de prix de 39,7 millions d’euros au lieu de 20,2 millions d’euros.

Un nouveau régime Sucre

Bien sûr, le grand événement de l’année 2005 pour le groupe coopératif, aura été le nouveau régime Sucre européen. «Il aura fallu attendre quelque quarante années pour que le critère de la spécialisation tant défendue soit enfin mis en avant par la Commission», soulignent les présidents de Tereos. Avec ce nouveau règlement, la France, et ses 13 tonnes de sucre achetées à l’hectare, dispose d’un avantage comparatif de 50 % par rapport au reste de l’Europe avec 8,7 tonnes. Tereos, qui transforme 184.000 hectares de betteraves en Europe pour produire du sucre ou de l’alcool, dispose, avec un tonnage moyen journalier de 14.200 tonnes, d’un avantage comparatif de 90 %…

La baisse de la production sucrière européenne n’épargnera certainement pas la France. Mais la possibilité d’augmenter les quotas A et B (actuels fusionnés en un seul quota) et d’un quota additionnel de 10 % —intégrant une partie des références antérieures de production hors quota— constitue, selon le groupe, un succès pour les propositions françaises.

Si la baisse du prix de la betterave A et B est très importante, chez Tereos, le prix moyen du «mix» de cinq catégories de betteraves (A, B, alcool, éthanol et hors quota) ressort, avant compléments de prix et après prise en compte des cotisations de résorption, à 32,3 euros la tonne à 16 %.

Le développement des biocarburants

Pour le groupe agro-industriel, qui regroupe 14.000 associés-coopérateurs, c’est clair : «Notre salut réside dans la coïncidence entre la réforme du Régime Sucre, d’une part et le développement des biocarburants d’autre part.»

Partant du constat qu’avec la très forte progression des cours du pétrole, les grandes nations sont maintenant convaincues de promouvoir les énergies renouvelables pour favoriser leur indépendance énergétique. Cette situation conduit Tereos à remplacer comme matière première, l’éthylène par la betterave, comme le font également les producteurs d’alcool de synthèse des Etats-Unis en substituant le maïs à l’éthylène.

Le groupe coopératif est un de ceux justement, qui ont cru depuis longtemps en la filière des biocarburants. Déjà en 1993, il a été avec sa filiale BENP (Bio-Ethanol Nord Picardie), le premier à promouvoir une production d’éthanol à base de blé. «Il est à souhaiter que le gouvernement, lorsqu’il attribuera prochainement ses agréments, reconnaisse l’historique et les compétences des candidats ainsi que le poids des producteurs qu’ils représentent», souligne d’ailleurs la direction de Tereos. Il faut rappeler à ce sujet, que les deux réalisations les plus importantes d’Europe émanent du groupe français. En effet, Origny et Lillebonne comptabilisent chacune 3 millions d’hectolitres et impliquent plus de 50.000 agriculteurs. L’investissement d’Origny sera opérationnel dès le 1 er octo-bre 2006 et celui de Lillebonne le 1 er avril 2007.

Les perspectives actuellement favorables du marché mondial du sucre et de l’éthanol confortent le choix stratégique de l’implantation de Tereos à l’international. Le développement initié en 2000 au Brésil va donc se poursuivre. Sa présence dans l’Océan indien, à la Réunion d’abord, puis maintenant au Mozambique, a ouvert la voie à un nouvel et important développement. Dans ce cadre, Tereos est candidat au rachat d’Illovo, leader du sucre africain et premier producteur sud-africain.

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