Sécheresse : «rester vigilant malgré un mois de mars pluvieux»
Après une période de crainte justifiée, les pluies de mars ont rassuré une part de la profession mais le ministère de l’Ecologie se veut prudent.
Les très fortes inquiétudes sur la sécheresse manifestées en début d’année ont laissé place à un certain soulagement avec les pluies abondantes du mois de mars. La vigilance doit cependant rester de mise, a rappelé le ministère de l’Ecologie le 19 avril.
Nelly Ollin rassure mais appelle à la vigilance
«L’inquiétude est levée par rapport à la situation que nous avions il y a deux mois, mais il faut rester extrêmement vigilant » a déclaré la ministre de l’Ecologie, Nelly Olin, à l’issue du comité national de suivi des effets de la sécheresse, qui s’est tenu le 19 avril à Paris. Le mois de mars a été particulièrement arrosé sur l’ensemble du territoire avec des précipitations très largement supérieuses à la normale, à l’exception de l’extrême nord de la France et du pourtour méditerranéen, indique le ministère de l’Ecologie. Au cours des sept derniers mois, le cumul des précipitations reste toutefois inférieur à la moyenne sur l’ensemble de la France métropolitaine, excepté dans le Languedoc-Roussillon.
Du mieux pour les nappes
En comparaison avec le début de printemps 2005, la situation s’est nettement améliorée pour bien des nappes phréatiques et elle est clairement plus favorable qu’elle n’apparaissait début avril 2005, en particulier en Poitou-Charentes, en Aquitaine, en Languedoc-Roussillon et en Corse.
Globalement, les nappes phréatiques se sont rechargées ou stabilisées au mois de mars, excepté sur le pourtour méditerranéen où leur niveau a continué de baisser. Un certain nombre de nappes enregistrent encore de sérieuses difficultés dans le bassin de la Craie situé au nord de Paris, dans le Centre, le long de l’axe du Rhône et au niveau de la nappe alluvionnaire de la Garonne amont. A l’heure actuelle, trois départements ont mis en place des mesures de restriction des usages de l’eau : l’Oise, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne.
En matière agricole, le ministère de l’Agriculture précise qu’une expérimentation a été lancée dans 10 bassins versants afin de combiner différentes solutions pour gérer la rareté de la ressource : meilleure gestion, cultures moins consommatrices d’eau, réserves de substitution. Les bassins versants pilotes sont les suivants : masse d’eau souterraine de Champigny, Avre Amont, Belle-Ile-en-Mer, Auron-Airain, Sèvre Niortaise et Boutonne, Lizonne, Haut Adour, Tescou, Drôme et Calavon.
La loi sur l’eau devant les députés à partir du 9 mai
Nelly Olin a par ailleurs précisé que le projet de loi sur l’eau serait examiné à compter du 9 mai à l’Assemblée nationale. «Je ne dé-sespère pas de faire voter la loi d’ici la fin de la session parle-mentaire», a t-elle ajouté.