En attendant 2017

© L. L. Cette semaine, la presse nationale se sont alarmés du passage de l'Allemagne devant la France sur le marché de l'export du blé tendre. Une chute des volumes de 25 % par rapport à l'an dernier devait forcément laisser quelques traces. La dernière estimation de la production hexagonale a beau être plus optimiste que les précédentes (environ 30 Mt selon Stratégie Grains, lire tendance blé tendre en page 4), le constat reste le même : la France ne pourra pas exporter autant que les autres années vers les pays tiers et devrait effectivement se retrouver derrière notre voisin d'Outre-Rhin. Pour autant, lui aussi engrangerait une moindre récolte de blé tendre, comprise entre 21 et 25,5 Mt (26,5 Mt l'an passé), mais bien moins catastrophique que la nôtre. Question débouché, l'Allemagne ne gagnerait pas de marchés traditionnellement hexagonaux selon certains spécialistes. L'Afrique du Nord ou l'Egypte seraient davantage tentés par les productions mer Noire (lire Une), qui cette année devraient être très compétitives. Ainsi, plus que le déclassement de la France sur l'export pays tiers cette année, c'est la perte potentielle de marchés dits traditionnels qui inquiète les exportateurs français. Quelques raisons permettent toutefois de se rassurer. Il est peu probable qu'une année suffise à écarter nos clients historiques et encore moins que la situation toute particulière de 2016/2017 (bonne production chez les grands exportateurs de blé tendre et récolte catastrophique en France) se répète l'an prochain. Enfin, si la situation céréalière hexagonale est logiquement considérée comme catastrophique, rappelons-nous de l'importance du stock de report en blé tendre à près de 5 Mt cette année, jugé trop élevé par les opérateurs il y a encore quelques semaines…