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Céréales : le marché mondial de la viande (suite)

UNE ÉTUDE RÉCENTE du Conseil international des céréales (CIC), intitulée “Les tendances du marché mondial de la viande et les échanges de céréales”, a évalué les nouvelles tendances des échanges mondiaux de viande et ce qu’ils représentent en termes d’équivalent grain.

Projections jusqu’en 2010

Sur la base des tendances récentes de la production et de la consommation (cf. notre précédente édition), les échanges mondiaux de viande devraient croître d’environ 3% par an d’ici la fin de la décennie, pour atteindre quelque 21 Mt (équivalent poids mort, sans compter les abats et les échanges d’animaux sur pieds) d’ici 2010, en hausse par rapport à des estimations de l’ordre de 17 Mt pour 2004. La hausse de près d’un quart des échanges mondiaux de viande sera principalement impulsée par l’augmentation de la consommation de viande dans les pays en développement d’Asie. La hausse des revenus et l’urbanisation rapide de la région devraient faire en sorte que les préférences alimentaires continuent de se détourner des denrées traditionnelles, telles que le riz et le maïs, en particulier, pour inclure davantage de viande. La croissance démographique, même si elle s’essouffle, augmentera encore la demande alimentaire en Asie. Ceci permettra également de maintenir les taux relativement rapides de croissance de la consommation de viande en Amérique latine et en Afrique du Nord. Toutefois, la plupart des pays industrialisés, où la consommation de viande par habitant est déjà élevée et la démographie relativement stable, enregistreront probablement des taux de croissance de la demande plus lents. Toutefois, dans la CEI, après les nets reculs de la consommation au cours des années 90, l’amélioration des conditions économiques a donné lieu à une vive reprise de la consommation. La hausse des revenus devrait aussi se traduire par une croissance relativement forte de la demande dans les nouveaux Etats membres d’Europe centrale et orientale au sein de l’UE. Si une partie de la hausse de la demande mondiale de viande sera couverte par l’essor de la production fourragère nationale, elle donnera aussi lieu à une croissance des importations, notamment en Asie. Les contraintes environnementales de la région, telles que des ressources foncières limitées et des coûts de production élevés, devraient faire en sorte que les importations soient souvent à des prix plus bas que la production locale.

Accroissement des exportations mondiales

Sur la base des projections d’échanges mondiaux de viande jusqu’à la fin de la décennie, l’équivalent grain des exportations de viande devrait augmenter d’environ 3% par an, pour atteindre 56 Mt en 2010, quelque 9 Mt de plus que le record de 2003.

Les Etats-Unis resteront probablement le plus gros exportateur en termes d’équivalent grain, même s’il faudra peut-être attendre la fin de la décennie pour que le chiffre retrouve le plateau de 13 Mt enregistré en 2003. Ceci traduit des effectifs bovins cycliquement bas, qui devraient freiner les exportations de viande de bœuf et une forte concurrence de la part des autres exportateurs, notamment le Brésil. Les estimations pour ce dernier continuent d’afficher une croissance rapide, à 12 Mt à la fin de la décennie, en deuxième position au palmarès mondial. Ses exportations croissantes de viande de porc et de volaille comptent pour la majeure partie de la hausse, bien que l’on s’attende à de plus fortes expéditions de viande de bœuf ayant été engraissé aux céréales. Les estimations avancées pour le Canada augmentent d’environ 2 Mt, pour passer à 9 Mt en 2010, principalement dopées par la recrudescence des expéditions de viande bovine et porcine aux Etats-Unis.

Le chiffre avancé pour l’UE reste plus ou moins stationnaire, à 9 Mt, toute nouvelle croissance attendue des exportations de viande de porc et de volaille étant bridée par la concurrence exercée par d’autres exportateurs à coûts moindres, notamment le Brésil, et par la hausse de la demande intérieure, notamment dans les nouveaux Etats membres. Des hausses moindres, mais néanmoins notables, sont aussi projetées pour l’Australie, l’Argentine et l’Inde, principalement du fait de l’essor des exportations de viande de bœuf engraissé aux céréales.

Japon, le premier importateur de viande

L’équivalent grain estimatif des importations de viande japonaise reste le plus élevé au monde sur toute la période considérée et pourrait dépasser 11 Mt d’ici la fin de la décennie, en hausse par rapport aux estimations actuelles de l’ordre de 10 Mt. Les importations de viande du Japon ont été bridées par une augmentation timide de la demande intérieure ces dernières années, principalement pour traduire des performances économiques ternes et les problèmes liés à la santé animale. Toutefois, elles vont probablement reprendre leur croissance, stimulées par de meilleures perspectives économiques et par la reprise de la demande intérieure en produits bouchers.

Le chiffre avancé pour la Russie ne devrait augmenter que lentement et restera vraisemblablement sous le sommet enregistré en 2002, lorsque les importations de viande ont été particulièrement élevées, avec des besoins à l’importation freinés par l’essor de la production intérieure de viande de porc et de volaille.

Tandis que la croissance de la consommation de viande au Mexique reste bien placée pour continuer de dépasser la production nationale, l’équivalent grain des importations mexicaines de viande ne cessera de grimper.

Les prévisions formulées pour les Etats-Unis affichent une croissance modeste jusqu’en 2008 et supposent une hausse des importations de viande de porc. Mais un ralentissement des achats de viande de bœuf durant la deuxième moitié de la décennie, sous l’effet de la reprise des disponibilités intérieures, pourrait faire en sorte que le niveau retombe d’ici 2010.

Les estimations pour l’Asie font ressortir l’un des taux de croissance les plus élevés et les hausses de la consommation de viande dépasseront probablement la production. Cette dernière sera plafonnée dans un certain nombre de pays, par les coûts relativement élevés de la production locale par rapport aux importations et par la libéralisation du marché à l’entrée. Les équivalents grains pour la Corée du Sud, le Taipei chinois et la Chine affichent tous des hausses notables.

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