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« Blé, maïs et orge restent en tête des utilisations en alimentation animale, mais le sorgho et le triticale trouvent aussi leur place »

La nutrition animale a beaucoup évolué depuis 1964 et la fondation de Techna. Aujourd’hui, soixante ans après, avec 320 collaborateurs dont 220 en France, la firme service continue à avancer dans l’alimentation de précision et la santé par les plantes, qui toutes deux ont naturellement un impact sur le panier des matières premières mises en œuvre par les fabricants d’aliments pour animaux, comme l'explique Sébastien Douet, directeur technique de Techna.

Techna s’attend à un chiffre d'affaires de 85 M€ en 2024 et ambitionne les 90 M€ en 2025, en France et dans ses huit filiales à l’international.
© Siège de la société Techna.

« Nous avons toujours besoin d’acquérir des connaissances sur les besoins des animaux et sur les matières premières. Par exemple, le recul de la récolte de maïs cette année impacte forcément sa qualité, notamment son taux d’humidité et peut être les contaminations en mycotoxines. Sur ce point, les blés ont été moins mauvais que nous ne le craignions. Autre exemple, mieux caractériser les matières premières disponibles dans des zones comme l’Inde ou l’Afrique leur permettra de réduire leur dépendance aux matières premières importées, en sortant du seul modèle maïs-blé-soja », précise Sébastien Douet, directeur technique de Techna, qui fête cette année ses 60 ans. Sur le long terme si les céréales les plus classiques, blé, orge, maïs restent les plus présents, triticale et sorgho sont également valorisables. « Ce dernier a même plus de protéines que le maïs, mais pour entrer dans les formules, il faut aussi de la disponibilité et des prix. C’est ce qui bloque l’incorporation du pois par exemple. » 

« Le sorgho a même plus de protéines que le maïs, mais pour entrer dans les formules, il faut aussi de la disponibilité et des prix. C’est ce qui bloque l’incorporation du pois par exemple. »

Pour que chaque lot de matière première reçu par ses clients fabricants d’aliments pour animaux soit valorisé au mieux, Techna les soutient aussi grâce à l’installation de NIR* et leurs calibrations. 

Une nutrition animale de précision

La collecte de données en élevage, nécessaire à l’alimentation de précision, monte aussi en puissance : « suivre les consommations des poussins jusqu’à sept jours et leur environnement va nous permettre d’adapter nos formules pour la phase suivante de leur croissance », illustre Jean-Paul Pinsault, qui dirige l’entreprise depuis quatre ans. Techna est d’ailleurs partenaire de CCPA dans la joint-venture Kumulus pour la collecte, le stockage et la structuration des données issues des élevages connectés.

Lire aussi : CCPA et Techna s’allient dans le numérique et lancent Kumulus

La firme profite de ses 60 ans pour annoncer la création d’une école de formation aux métiers de la nutrition de précision et de la santé naturelle : « d’abord pour nos besoins internes puis, à partir de 2026-2027, certains modules seront accessibles à nos clients fabricants d’aliments », précise le dirigeant. Son offre « santé naturelle » compte plus de 3000 références de prémélanges et de compléments alimentaires à base de plantes, issus de son usine Techna Natual de Chateauneuf-sur-Sarthe (49). 

Un soutien à l'immunité animale face à la recrudescence des épizooties

Outre le travail déjà accompli autour de la démédication des élevages, les plantes et extraits sont incorporés pour d’autres objectifs comme la santé digestive, ce qui fait évoluer les formulations des aliments, ou bien encore le soutien de l’immunité animale. Car, reconnaît Jean-Paul Pinsault, peu optimiste, « la fréquence et l’intensité des épizooties va s’accroître partout dans le monde. On ne parle pas beaucoup de l’Influenza aviaire en Chine et pourtant le pays connaît un véritable tsunami actuellement, par exemple ». 

« La fréquence et l’intensité des épizooties va s’accroître partout dans le monde. On ne parle pas beaucoup de l’influenza aviaire en Chine et pourtant le pays connaît un véritable tsunami actuellement, par exemple. »

Il s’attend dans le futur à une augmentation des épisodes des différentes maladies virales, car la densité des élevages va s’accroître dans certaines zones du monde pour répondre à l’augmentation de la demande en protéines de populations plus nombreuses.

Une volatilité des prix des matières premières et de la demande

La volatilité de la demande pour nourrir les animaux va donc s’accroître alors que la volatilité des marchés des matières premières est de son côté très forte. « C’est aussi vrai sur les additifs comme les vitamines ou les acides aminés. Nous avons renforcé notre service achat pour accentuer la veille » souligne Jean-Paul Pinsault.

*En nutrition animale, le NIR, « Near Infra Red » ou « Spectroscopie proche infrarouge », est une méthode qui permet de prédire rapidement les principaux paramètres chimiques d’un échantillon de matières premières ou aliments.

TECHNA s'attend à un chiffre d'affaires de 85 M€ en 2024

Comptant 320 salariés dont une centaine à l’international, Techna s’attend à un chiffre d'affaires de 85 M€ en 2024 et ambitionne les 90 M€ en 2025, en France et dans ses huit filiales à l’international (Irlande, Angleterre, Maroc, Pologne, Tunisie, Turquie, Cote d’Ivoire, Inde).

Feedia regroupe l’offre historique de Techna à destination des fabricants d’aliments pour animaux. L’analyse en laboratoire de plus de 45 000 matières premières selon plus de 300 critères nutritionnels alimente la base de données de sa matrice de formulation.

 

 

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