Agriculture biologique : surfaces, arrêts et marché du bio en 2024 en dix chiffres clés de l’Agence Bio
L’Agence Bio vient de livrer les chiffres 2024 du marché et de la production en agriculture biologique. Malgré une consommation qui semble repartir en hausse, les surfaces bio continuent de reculer. Tout savoir en 10 chiffres-clés.
L’Agence Bio vient de livrer les chiffres 2024 du marché et de la production en agriculture biologique. Malgré une consommation qui semble repartir en hausse, les surfaces bio continuent de reculer. Tout savoir en 10 chiffres-clés.

- Baisse de 56 197 hectares des surfaces en agriculture biologique
- Recul de 92 541 hectares en grandes cultures bio
- Recul de 2,9% des vaches laitières conduites en bio
- 690 fermes en agriculture biologique ou en conversion supplémentaires
- 6% d’arrêts de certifications biologiques
- Hausse des dépenses en bio des ménages de 0,8%
- Les ventes bio en GMS reculent de 5,1%
- La vente directe en bio gagne 7,4%
- Des ventes de lait bio en recul de 4,9%
- La restauration pèse 8% des débouchés de l’agriculture biologique française
Après deux années difficiles, l’Agence Bio a présenté ce 12 juin 2025 des chiffres encourageants pour la filière biologique française côté consommation. Du côté de la production la tendance reste toutefois à la baisse. Retour sur les principaux chiffres à retenir du bilan 2024 du marché du bio français.
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Baisse de 56 197 hectares des surfaces en agriculture biologique
Après un recul de 54 248 hectares en 2023, les surfaces agricoles conduites en agriculture biologique ont encore reculé de 56 197 hectares en 2024 (soit une baisse de 2% en un an et de 3,9% en deux ans). La SAU bio française est ainsi passée à 2,711 millions d’hectares (soit 10,1% de la SAU totale), la France se faisant ainsi détrônée par l’Espagne (qui a maintenu des aides au maintien bio) sur le podium de la production bio en Europe.
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Recul de 92 541 hectares en grandes cultures bio
Cette baisse des surfaces bio en France est essentiellement dû au recul de 92 541 hectares de cultures de céréales et oléagineux bio (soit -12,4% en un an), suivi d’une baisse de 3681 ha de légumes frais bio (-8,1%) et d’une diminution de 6724 ha de vignes bio (-3,9%). Des reculs de surfaces bio en partie compensées par l’augmentation de 52 409 hectares de surfaces et cultures fourragères bio (+3,3%) et de 9988 ha de plantes à parfum aromatiques et médicinales (soit +57,9% dont plus 6301 ha de coriandre).
Evolution des surfaces en agriculture biologique par production

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Recul de 2,9% des vaches laitières conduites en bio
L’Agence Bio avance pour 2024 un recul important de la part de conduite bio au sein de toutes les productions animales à l’exception des brebis laitières (+1,7%). Les cheptels conduits en bio diminuent ainsi de : 2,8% en poules pondeuses, 2,9% en vaches laitières, 10,2% en porcs ou encore 13% en poulets de chair. La conversion des cheptels est également en forte baisse, évaluée par l’Agence Bio à -6% en unités gros bovin.
Part de bio des cheptels 2024 (et évolution du cheptel par rapport à 2023)

690 fermes en agriculture biologique ou en conversion supplémentaires
Malgré une baisse des surfaces en bio, l’Agence Bio assure que le secteur continue d’attirer avec un solde net de producteurs bio de +1% en 2024 soit 690 nouvelles fermes bio ou en conversion sur un total de 61 853 fermes bio (soit 14,9% des fermes françaises). A noter toutefois que cette progression est liée à l’entrée en vigueur du règlement sur le sel bio.
6% d’arrêts de certifications biologiques
Cette progression du solde net des producteurs bio cache toutefois une hausse des arrêts de certification biologique de 1 point sur un an pour représenter 6% (contre 7% de nouvelles certifications bio). Des arrêts dus pour plus de la moitié à des déconversions pour repasser en conventionnel. Le taux d’arrêt progresse particulièrement dans les grandes cultures, pour atteindre 24% en 2024 contre 19% en 2023, à comparer à 8% de nouvelles certifications dans ce secteur contre 11% en 2023.
Evolution conjointe du taux d’arrêt et de nouvelles certifications d’agriculteurs bio

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Hausse des dépenses en bio des ménages de 0,8%
Confirmant la reprise annoncée par certains opérateurs, les dépenses des ménages en bio ont progressé de 0,8% en valeur en 2024 pour atteindre 12,2 milliards d’euros (soit 6% des achats des ménages français, que l’Agence Bio compare avec envie aux 11,6% des achats des ménages danois en bio).
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Les ventes bio en GMS reculent de 5,1%
Cette évolution de la consommation masque un nouveau recul des ventes de produits bio de 5,1% en grande distribution à 5,807 milliards d’euros (soit 47,7% du marché du bio à domicile) alors que les ventes en magasins bio gagnent 6,5% -à 3,532 milliards d’euros.
Evolution des achats en bio pour la consommation à domicile par circuit de distribution

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La vente directe en bio gagne 7,4%
L’Agence Bio se félicite d’une progression de 7,4% des achats en vente directe pour atteindre 1,645 milliard d’euros. Ce circuit représente 13,5% des achats de produits bio avec 27 600 fermes qui la pratiquent.
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Des ventes de lait bio en recul de 4,9%
L’analyse des achats alimentaires bio par produits montre des dynamiques contrastées avec une progression des ventes en valeur de 9% pour les légumes bio et de 8% des ventes de vin bio mais un recul de 6% des ventes de viande bio (en particulier le porc et le bœuf) et de 4,9% des ventes de lait bio liquide.
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La restauration pèse 8% des débouchés de l’agriculture biologique française
L’Agence bio note par ailleurs une progression de 3,3% des vente de bio au stade de gros pour la restauration collective (à 501 millions d’euros) et de 7,7% pour la restauration commerciale (à 325 millions d’euros). L’ensemble pèse 826 millions d’euros, soit 8% des débouchés, ce qui est « encore trop peu », déplore Jean Verdier, président de l’Agence Bio.
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