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La vaccination par voie intradermique offre de nombreux avantages

La vaccination sans aiguille devient une possibilité pour certains vaccins. Son intérêt relève du sanitaire, du bien-être animal, et du coût de la vaccination.

À l’occasion de la sortie de l’injecteur Idal nouvelle génération, Martial Rigaut, vétérinaire MSD santé animale, détaille les intérêts de la voie intradermique.

Une très bonne stimulation de l’immunité

La peau est la première barrière de défense de l’organisme contre les agents pathogènes. Toutes les zones de la peau possèdent de nombreuses cellules dendritiques, des cellules immunitaires particulièrement efficaces qui captent les antigènes contenus dans le vaccin. Elles les « présentent » aux ganglions lymphatiques en seulement quatre heures après avoir été véhiculées par la lymphe. De ce fait, l’initiation de la réponse immunitaire est deux fois plus rapide qu’après une injection intramusculaire. Car cette dernière fait appel à des mécanismes plus complexes liés à la quasi-absence de cellules immunitaires dans le muscle. Par voie intramusculaire, c’est l’adjuvant qui lance une réaction inflammatoire locale qui amène sur le site d’injection les cellules immunitaires. Ce n’est qu’ensuite que les antigènes vaccinaux sont « pris en charge » et envoyés aux ganglions lymphatiques pour y être « reconnus » et lancer le processus de protection.

Une sécurité sanitaire

Contrairement à une injection par aiguille, la voie intradermique évite les risques d’abcès ou nodules, sources de saisies d’échines. Le risque d’aiguille cassée est évidemment nul… Enfin, la voie intradermique limite considérablement le risque de transmission de pathogènes d’un animal à l’autre via les aiguilles qui, évidemment, ne peuvent pas être changées entre chaque animal lorsqu’on vaccine des porcelets.

De nombreuses possibilités de site d’injection

Partout où il y a de la peau, la vaccination intradermique peut fonctionner. L’éleveur peut donc choisir la zone d’application de l’injecteur en fonction de ses préférences quant au site : côtés du cou, le long des muscles du dos. Il peut aussi vacciner selon la contention qu’il souhaite : porcelets au sol, ou portés à un ou plusieurs opérateurs…

De plus, compte tenu de son fonctionnement (pas d’aiguilles à changer, geste plus rapide car moins de contraintes de zone d’application), les séances de vaccination peuvent gagner en rapidité et en confort pour les opérateurs. À condition de prendre en compte le poids de l’appareil qui n’est pas négligeable (1,6 kg).

Enfin, MSD souligne que le risque d’auto injection est très fortement réduit compte tenu du fonctionnement de l’injecteur qui oblige à 2 actions successives, d’abord sur la gâchette, ensuite sur la tête d’injection.

Gain de temps et économies d’aiguilles

Compte tenu du temps de travail et des économies sur l’achat d’aiguilles, la vaccination intradermique doit conduire à des économies. Par exemple, pour un élevage de taille moyenne (250 truies) utilisant l’injecteur IDAL pour ses truies, on peut économiser jusqu’à 140 euros par séance en aiguilles (50 €) et en temps gagné (3,5 heures), selon MSD.

Il faut toutefois prendre en compte le coût du matériel. Le laboratoire propose une location avec option d’achat, pour un montant de 50 € par mois pendant quatre ans, qui comprend la maintenance de l’appareil. Elle doit avoir lieu toutes les 12 000 doses, et est réalisée par une entreprise locale spécifiquement formée.

Idal 2G, deuxième génération disponible

Sur le principe, l’Idal 2G (IntraDermal Application of Liquids) est le même que celui de l’injecteur lancé par MSD en 2012 en France. Les 0,2 ml sont injectés sous pression sans aiguille dans la peau. L’opérateur appuie sur la gâchette, puis applique la tête d’injection sur la peau de l’animal.

Les nouveautés de cette deuxième génération sont les suivantes :

- un écran de contrôle plus explicite, qui indique en permanence le niveau de charge de la batterie, avec un cochon qui défile pour signaler que l’injecteur est prêt, un compteur de maintenance qui affiche le nombre d’injections réalisées depuis la dernière révision (comme dans nos voitures), un compteur d’injections réalisées pendant la séance et un compteur d’injections réalisées par flacons qui permet de vérifier la cohérence du nombre de doses avec le nombre d’animaux ;

- des batteries plus puissantes qui permettent une autonomie de 1 000 injections avec une charge ;

- des révisions plus espacées, toutes les 12 000 doses ;

- une nouvelle valise entièrement lavable et désinfectable qui rassemble tous les accessoires indispensables ;

- une application smartphone bluetooth qui sera disponible en 2016 et qui permettra d’avoir accès à une multitude d’informations, dont l’historique des dernières séances de vaccination, les jours, les doses, les lieux, l’opérateur…

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