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Provence-Alpes-Côte d’Azur
La serre bioclimatique se diffuse en Provence

Inventée en Himalaya, la serre bioclimatique a des adeptes en Provence. Les maraîchers ‘pilotes’ témoignent, comme Patricia Lenne à Villeraure.

Une serre bioclimatique capte la chaleur et la stocke dans des matériaux à forte inertie thermique durant la journée puis la restitue la nuit.

De nombreux professionnels sont venus visiter la serre bioclimatique de Patricia Lenne, à Villelaure, à l’invitation du Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique). « Après nos expérimentations en Asie, de nombreux maraîchers de la région en avaient fait la demande. Nous les avons accompagnés et les résultats sont là ! », Amélie Himpens, de l’association Geres (Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités) qui diffuse depuis quinze ans des serres agricoles bioclimatiques, appelées aussi serres solaires passives, dans les régions froides d’Asie Centrale. Dès 2012, le bureau d’études Agrithermic et les centres techniques Ratho et Astredhor développent des techniques bioclimatiques adaptées au contexte français. Ils ont mis au point cinq nouveaux modèles adaptés au contexte de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Des bidons noirs remplis d’eau

« Le principe d’une serre bioclimatique est très simple : durant la journée, elle capte la chaleur et la stocke dans des matériaux lourds puis, la nuit, la restitue », résume Vincent Stauffer, directeur d’Agrithermic. La chaleur est emmagasinée dans des bidons noirs remplis d’eau, à forte inertie thermique. Le principe s’adapte aux serres neuves ou lors de la rénovation. Les performances thermiques obtenues entre 2016 et 2018 révèlent un écart de température en hiver de 7 à 9°C en moyenne en situation de plaine, et de 12 à 15°C en zone montagneuse. Aucune température négative sous serre bioclimatique n’a été observée. Le chiffre d’affaires hors taxe a été doublé de janvier à avril sur la production de plants maraîchers. « La limite du système est lorsqu’une journée nuageuse est suivie d’un ciel dégagé à la nuit tombée, et que des températures gélives surviennent. La serre est conçue pour supporter cinq journées successives de ce type », précise l’expert.

Cécile Poulain

« Je voulais sécuriser ma production »

Depuis deux ans, Patricia Lenne a aménagé ce tunnel pépinière en serre bioclimatique, 1 000 jerricans noirs de 20 litres empilés sur deux niveaux, remplis d’eau, sont alignés sur un maximum de surface de la serre (147 m2). Le coût de toute l’opération s’est chiffré à 27 €/m2 autofinancé avec 4 000 € HT et un apport du fonds de dotation de 1 600 € pour l’achat de matériaux. La serre a augmenté la production de plants de 13 % et le chiffre d’affaires de 17 % entre 2017 et 2018. Les résultats agronomiques sont intéressants, avec une précocité de huit jours pour le basilic, et de 15 jours pour les haricots verts. « Je voulais sécuriser ma production. Le rendement est amélioré, même si cela ne se chiffre pas forcément au niveau économique, en tout cas le stress a diminué et le moral est meilleur ! »

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