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La filière laitière allemande se donne une feuille de route à dix ans

Ludwig Börger, directeur de la Fédération laitière allemande(1), précise les contours de la Stratégie 2030 publiée par la filière laitière allemande en janvier dernier.

Ludwig Börger, directeur de la Fédération laitière allemande. © Fédération laitière ...
Ludwig Börger, directeur de la Fédération laitière allemande.
© Fédération laitière allemande

Un tel document est inédit pour la filière laitière allemande…

Ludwig Börger - « C’est effectivement une première. Cette initiative fait suite à la proposition, en janvier 2018, d’Ingo Müller, directeur général de DMK, qui constatait que la filière laitière ne parlait pas d’une même voix, surtout en cas de crise. Neuf groupes de travail ont tenu au total plus de cinquante réunions en neuf mois pour s’entendre sur cette stratégie commune, qui doit éviter des cassures structurelles. Le BDM, seul non signataire du texte, continue d’être associé aux travaux. Stratégie 2030 est le point de départ d’un processus collectif et évolutif. Un bilan étape sera tiré en 2025. »

Quelle est la colonne vertébrale de Stratégie 2030 ?

L. B. - « Ce document aborde trois thèmes principaux. La communication est le premier. Le secteur laitier doit créer et financer une structure qui parle en son nom à la société. Le message prioritaire est de dire en toute transparence à quel point la production et l’industrie laitières sont modernes et utiles. L’objectif est que cette structure démarre ses actions fin 2020. La répartition de la valeur est un deuxième objectif. La grande distribution a réussi à imposer le non-OGM qui représente désormais 60 % du lait allemand mis en marché sans aucune valeur ajoutée supplémentaire pour la filière. La filière veut éviter ces cavaliers seuls à l’avenir et discuter d’égal à égal avec les distributeurs sur les nouveaux futurs standards à mettre en place. Il y a enfin les relations avec les producteurs. La filière est contre toute intervention de l’État dans la gestion des volumes. Il devient dès lors plus difficile de sécuriser les prix et de se préparer aux crises. C’est pour cette raison que doivent être développés des outils comme la planification des volumes et le marché à terme. »

Justement, la filière demande des relations producteurs-laiterie plus souples...

L. B. - « Le modèle actuel allemand est de pouvoir livrer sans notion de volume. La filière ne veut imposer ni type de contrat, ni une forme d’organisation de producteurs. Il ne peut y avoir un même et seul modèle pour 60 000 producteurs et 140 laiteries. À chaque laiterie de s’organiser comme elle le souhaite.

Certaines ont besoin de réguler leurs volumes. À elles d’opter pour le système qu’elles jugent le plus adapté à leur situation et de répercuter leur décision sur le prix à la production. Beaucoup demandent à leurs livreurs d’annoncer les volumes qu’ils comptent produire sur le prochain semestre, voire l’année, afin d’optimiser les volumes à transformer en fonction de leurs marchés.

Le prix différencié, permanent, ou temporaire le temps d’une crise, est une autre voie possible. À l’inverse, il faut aussi plus de liberté pour le producteur. De plus en plus, le préavis à donner quand il veut quitter son collecteur est ramené de deux à un an. Mais ne soyons pas dupes : la grande majorité des producteurs ont besoin d’avoir la garantie de collecte, qu’elle soit ramassée par une coopérative ou une laiterie privée. »

La crise du Covid-19 change-t-elle quelque chose à cette analyse ?

L. B. - « Non. La crise a simplement changé les priorités pendant quelques semaines. Les échéances que la filière s’est fixées pour passer aux phases concrètes de ce projet ont donc seulement été repoussées d’autant. »

(1) L'équivalent du Cniel en Allemagne.

Presque toute la filière…

Les orientations reprises dans Stratégie 2030 ont été signées en janvier 2020 par la fédération allemande des coopératives (DRV), la fédération allemande des agriculteurs (DBV), l’union fédérale de l’industrie laitière privée (BPM), la fédération de l’industrie laitière (MIV), la branche allemande de la Fédération laitière internationale (VDM/FIL), le GIE de l’industrie laitière coopérative (IGM). Le syndicat d’éleveurs BDM, opposant du DBV, qui a participé aux travaux, est la seule organisation à ne pas avoir paraphé le texte.

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