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La besnoitiose gagne du terrain

Des cas isolés de besnoitiose ont été identifiés dans toutes les régions de la moitié nord de la France. Une stratégie nationale de surveillance et de maîtrise de la maladie est en préparation.

De plus en plus de GDS ont mis en place à l’échelle départementale ou régionale des stratégies de surveillance, avec comme premier outil le contrôle à l’introduction des animaux.
De plus en plus de GDS ont mis en place à l’échelle départementale ou régionale des stratégies de surveillance, avec comme premier outil le contrôle à l’introduction des animaux.
© S. Bourgeois

La besnoitiose concernait il y a une vingtaine d’années l’Espagne, le Portugal et le Sud de la France. Il y a encore trois ou quatre ans, elle ne se rencontrait qu’au sud d’une ligne allant de Nantes à Lyon. Ce n’est désormais plus le cas.

Des foyers isolés ont en effet été notifiés dans le Nord et l’Ouest de la France. "Progressivement, la besnoitiose gagne du terrain", constate Céline Talarczyk, ingénieur conseil à GDS France. "On distingue maintenant une zone endémique centrée sur les Pyrénées, une zone d’émergence qui s’agrandit, et une zone supposée indemne dans le Nord et l’Ouest du pays."

Face à l’extension géographique des cas de besnoitiose, de plus en plus de GDS ont mis en place à l’échelle départementale ou régionale des stratégies de surveillance, avec comme premier outil le contrôle à l’introduction des animaux. « Nous réfléchissons à une stratégie nationale de surveillance et de maîtrise de la maladie », explique Céline Talarczyk. Ceci en concertation au sein du réseau GDS France et avec la SNGTV et l’Adilva (qui réunit les laboratoires vétérinaires publics d’analyses).

Des analyses en mélange sur le sang et le lait pour la besnoitiose

La situation est complexe pour la besnoitiose, car la problématique des éleveurs n’est pas du tout la même selon leur zone géographique. Dans la zone endémique, une bonne partie des troupeaux vivent avec la maladie : ils ne présentent plus autant de signes cliniques que dans les troupeaux naïfs vis-à-vis de la maladie. Mais certains élevages de cette zone, qui vendent des reproducteurs notamment, souhaitent assainir leurs troupeaux.

À l’autre bout de la France, l’objectif est de rester indemne et de faire barrière à la contamination des troupeaux.
Les attentes des pays qui achètent des animaux français sont également à considérer, car elles pourraient évoluer dans un futur plus ou moins proche.

Par exemple l’Italie commence à avoir certaines exigences vis-à-vis de la besnoitiose. En Belgique, les contrôles à l’introduction des animaux provenant de zones considérées à risque comme la France sont déjà systématiques au niveau national.

Identifier les animaux "super contaminants" de besnoitiose

"Nous sommes maintenant mieux armés pour répondre aux différentes attentes des éleveurs et faire avec les moyens financiers mobilisables", développe Céline Talarczyk. La FRGDS d’Occitanie et l’ENV de Toulouse conduisent des travaux de recherche sur une stratégie adaptée aux troupeaux dans lesquels beaucoup d’animaux sont positifs, pour leur permettre de maîtriser la maladie sans devoir réformer trop sévèrement ni trop rapidement. Elle repose sur des analyses PCR sur biopsie cutanée pour identifier les individus fortement contaminants, qui sont majoritairement à l’origine de la diffusion de la maladie. Des résultats plutôt encourageants ont été obtenus pour réduire la séroprévalence des troupeaux.

Des analyses en mélange sur le sang et le lait sont désormais proposées par les fabricants de kits d’analyses. Ces outils sont en cours d’évaluation pour s’assurer de leurs performances et permettront dans un avenir proche de réduire les coûts par rapport à des analyses individuelles.

Les mesures de protection des troupeaux seront le socle de la stratégie nationale dont la concrétisation est envisagée au premier semestre 2023.

D’ici là, le programme d’aides du fonds de mutualisation des GDS pour les cheptels infectés est toujours en place. Des aides complémentaires sont, dans certains départements, proposées par les GDS et parfois par des collectivités territoriales.

La besnoitiose est de moins en moins saisonnière

Avec l’évolution du climat, les stomoxes (mouches piqueuses) et les taons, vecteurs de cette maladie sont actifs sur une période plus étendue de l’année. Et la besnoitiose devient un sujet pour les rassemblements de bovins qui sont concentrés sur la période de l’automne. Pour la première fois cette année, les bovins exposés au Sommet de l’élevage (début octobre en Auvergne) devaient être négatifs à la besnoitiose. À l’avenir, d’autres concours, foires et rassemblements de bovins seront eux aussi plus à risques vis-à-vis de la besnoitiose qu’il y a quelques années.

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