Numérique en agriculture

Karine Daniel : « le numérique sera pérenne s’il permet de diminuer les coûts de production et l’empreinte écologique de l’activité agricole »

Karine Daniel est une jeune économiste, directrice de recherches au Laress, l’Unité de recherche en sciences sociales de l’Ecole supérieure d’agricultures d’Angers. Interviewée par Florence Guilhem dans l’Action agricole picarde, elle revient sur les enjeux économiques et sociologiques de la numérisation des activités agricoles.

« Les agriculteurs ont été connectés très tôt, en raison des contraintes administratives qui pèsent sur eux », observe Karine Daniel. Mais au-delà des ces usages classiques à des fins administratives et de gestion, les technologies de objets connectés se sont développées plus récemment dans la fonction de production. Par ailleurs, des groupes de professionnels se développent « via les outils du numérique, particulièrement les réseaux sociaux tels que Twitter, Facebook, les blogs, qui peuvent se superposer aux groupes et réseaux existants ».

La numérisation va donc avoir des impacts dans les exploitations agricoles. « Le numérique accompagne des mutations dans l’agriculture, notamment celles concernant l’évolution du travail », assure la spécialiste. « Ainsi, le numérique et la robotique peuvent modifier ou alléger les contraintes de travail. » Et de citer les robots de traite et la vidéosurveillance d’élevage.

« Dans tous les cas, le numérique sera pérenne s’il permet de diminuer les coûts de production et l’empreinte écologique de l’activité agricole, » affirme Karine Daniel.

Dans le journal départemental de la Somme, elle parle ainsi des enjeux de la numérisation pour l’agriculture mais aussi de la propriété des données et de l’évolution sociale du monde agricole liée à ces outils.

Alors révolution numérique dans l’agriculture ? Le Laress estime plutôt que « le numérique accompagne les mutations de l’agriculture et peut aider à relever de grands défis pour le monde agricole. »