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« Je me suis pris de passion pour la tomate et la technologie de la serre »

Frédéric Garcia vient de monter une serre semi-fermée dans une version double paroi gonflable. Avec un coût d’investissement plus faible, il bénéficie d’un outil performant pour la production de tomates et autonome en électricité grâce à des panneaux photovoltaïques.

Frédéric Garcia a été producteur de tomates cerise et cœur-de-bœuf, et d’autres légumes sous abri, qu’il commercialisait directement de 2002 à 2020. Après un arrêt de l’activité de son exploitation, il a relancé le projet en 2022 de se réinstaller sur l’exploitation de ses parents nouvellement retraités, huit hectares situés à Mauguio en périphérie de Montpellier. C’est donc tout naturellement qu’il a appelé sa nouvelle entreprise EARL Phénix. Pour se recentrer sur la production de tomates, et plus sur leur commercialisation, Frédéric Garcia a fait le choix de rejoindre Les Paysans de Rougeline.

D’une serre semi-fermée à une serre plastique

« Je m’étais pris de passion pour la tomate et la technologie de la serre », avoue-t-il. Après une première demande refusée d’un permis de construction d’une serre multichapelle, Frédéric Garcia s’est orienté sur un projet de serre semi-fermée. « Mon objectif était d’avoir un outil performant répondant aux besoins techniques de production, notamment la maîtrise du climat, et aux attentes des consommateurs concernant l’absence de résidus phytosanitaires », précise le producteur. Son potentiel financier d’investissement l’a éloigné d’une serre verre semi-fermée. Toutefois, l’intérêt de ce type d’outil était validé, et Frédéric Garcia a cherché à le décliner dans sa version double paroi gonflable (DPG). En contact avec trois constructeurs, il choisira Richel pour réaliser son projet.

Les discussions et la synergie avec le bureau d’études du constructeur et l’entreprise Agrithermic aboutiront début 2024 au permis de construire d’une serre DPG semi-fermée de 15 500 m2. « Cette serre a la double particularité d’associer la technologie de la serre semi-fermée à une serre plastique et d’intégrer des panneaux photovoltaïques (PV) pour auto-alimenter les besoins de consommation électrique des ventilateurs », explique le professionnel. En effet, l’allée de travail et d’évacuation de la serre, placée en bout des rangs de culture côté nord, est couverte en totalité avec des panneaux PV sur 4 m de large et 190 m de long. « Pour le reste, nous avons fait un copié-collé du système de corridor, pad et ventilateur. Mais nous avons dû faire quelques adaptations sur d’autres parties de la serre », mentionne Frédéric Garcia.

« Un beau projet, un peu fou »

Ainsi, le système extérieur d’aération par guillotine en polycarbonate a été remplacé par un relevage de bâche par enroulement. Dans le corridor, les ouvrants de recyclage d’air sont aussi en bâche plastique. Sur la structure, les ouvrants de surpression ont été plus largement dimensionnés pour faciliter le changement de bâche. De manière générale, l’ensemble du montage a été conçu pour simplifier le renouvellement des films plastiques tous les cinq ans. Cette simplification a d’abord servi au montage. « En mai 2024, j’ai décidé de faire tout le montage, sauf l’électricité, avec l’équipe reconstituée de mon ancienne exploitation. Un beau projet, un peu fou », témoigne aujourd’hui Frédéric Garcia avec fierté.

ette réalisation a requis l’achat de nacelles, un gros investissement personnel de tous et un timing serré, surtout les derniers mois au cours desquels Frédéric Garcia a grandement apprécié l’entraide confraternelle de Vincent et Davy Clément, également producteurs Paysans de Rougeline installés à Arles. Les premières tomates cerise et cœur-de-bœuf de l’EARL Phénix ont donc pu être plantées mi-février 2025, avec seulement un mois de retard sur le calendrier de production qui sera suivi par la suite.

L’humidité est la zone de vigilance

Pour l’heure, les premières constatations sont conformes aux attentes du producteur. « La serre bénéficie de l’effet isolant de la DPG sur les périodes froides, et de l’effet hermétique d’une semi-fermée qui permet d’avoir un bon niveau de CO2 », relève-t-il. Selon lui, le plastique en DPG plus isolant que le verre pourrait limiter l’élévation de température due au fort rayonnement en été, et de fait réduire les besoins de ventilation et donc d’électricité. Très satisfait de l’ensemble, Frédéric Garcia porte sa « zone de vigilance » sur l’humidité dans la serre, qui potentiellement peut être plus élevée que dans une serre verre, en raison de l’absence d’effet de condensation sur les parois plastique. Aussi, le producteur a prévu des adaptations sur son ordinateur climatique pour mieux gérer la ventilation et le pilotage de ses ouvrants. Après réflexion, le professionnel n’a pas investi dans un écran thermique, comptant sur le gain d’isolation de la DPG en hiver et le maintien d’un maximum de luminosité. Le chauffage de la serre est assuré par quatre chaudières au gaz, alimentant un réseau basse température de quatre boucles de tuyaux placées dans la végétation. Les rails posés au sol servent uniquement de guidage.

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