« J’aime bien l’odeur des animaux, ça nous renvoie à ce que nous sommes »
Nikos Aliagas, l’homme des prime times de TF1, l’ami des stars, n’a rien oublié de ses racines grecques et de ses grands-parents paysans qui lui ont appris à garder les pieds bien ancrés sur terre. En toutes circonstances.
. À table, c’est comment chez vous ?
Assez bio en fait. Bien avant que ça soit à la mode, on mangeait plus simplement chez moi parce que je viens d’une famille grecque qui s’auto-alimentait, avec son jardin et ses animaux. Quand on allait boire du lait chez moi à la campagne, ça sentait vraiment le lait. Et les œufs sentaient les œufs.
. Donc chez les Aliagas, on est plutôt nature...
On ne mange que des choses préparées par nous, et on met de l’huile d’olive. Non seulement c’est ma culture, mais la famille possède toujours une trentaine d’oliviers en Grèce dont je ramène précieusement l’huile.
. C’est vous à la maison qui maintenez cette culture « agricole lifestyle » ?
C’est ma femme, elle est très vigilante là-dessus.
. C’est possible avec votre emploi du temps débridé d’avoir une alimentation équilibrée ?
Oui, parce que je ne fais pas de gueuletons. Et je rentre tôt le soir, pour manger avant 20 heures avec les enfants. C’est important pour leur montrer que c’est un moment de partage. Le temps du repas est un rituel.
. Quels souvenirs avez-vous des repas de votre enfance ?
Il y avait un repas important, celui du dimanche. Il commençait dès 10 heures du matin quand la volaille était mise au four, avec des pommes de terre. C’était basique mais très très bon. Il y avait aussi la spanakopita, le feuilleté aux épinards et à la feta. Et cet aneth si particulier que ma mère cherchait dans tout Paris.
. Avec une vie médiatique comme la vôtre, vous êtes sensible à ce monde agricole ?
Très. Les mains des agriculteurs me fascinent, au point de souvent les photographier. L’ADN de ces mains, je l’ai en moi, mais les miennes ne savent pas creuser, planter, cultiver. Depuis 200 ans, les gens de ma famille sont de la terre. Et quand, dans mon village, je vois une vieille dame de 90 ans qui me serre la main, elle a une main de mec. Je l’admire et je l’embrasse, cette main.
. Et les mains dans le show-biz, elles sont différentes ?
Certaines sont molles, pas toutes, et le regard est ailleurs. Je suis là-dedans mais ma tête est ailleurs. Quand je suis parti en vacances à Cuba, j’ai voulu aller voir les gens qui font du tabac. Parce que ma grand-mère et mon grand-père ont vécu du tabac jusqu’au début des années 70. Ils plantaient tout eux-mêmes, à l’ancienne avec un sillon. Je me souviens encore, quand j’avais 5 ou 6 ans, des colliers de feuilles de tabac.
. Il y a un lien entre la préparation d’une émission et le monde agricole, l’artisanat ?
Je suis avant tout un technicien qui essaie de faire son travail. Mon père était artisan et mes grands-parents étaient agriculteurs. À la télé et à la radio, si tu n’as pas les pieds sur terre, tu es emporté par le tourbillon, très vite. Il faut rester dans son sillon.
. Vous vous en êtes parfois éloigné ?
Je me suis égaré pour faire plaisir. Je parle de mes premières émissions de télé, la Star Ac’. Je me suis regardé et je me suis dit : « Ça n’est pas moi, attention tu es en train de devenir un autre ». Mais je ne me suis pas perdu, je ne suis pas devenu mon alias. Et je ne regrette pas, je me suis bien amusé. Il faut tenter et ne pas avoir peur.
. Vous refusez plus de choses aujourd’hui que par le passé ?
Je refusais déjà à l’époque de faire des jeux par exemple. J’ai toujours eu le bon sens paysan, de mes grands-parents, la vie, la mort... c’est tout.
. En télé, le bon sens paysan se traduit comment ?
Le petit pas de côté. Quand je fais la couverture d’un magazine par exemple, ça n’est jamais pour le plaisir. C’est parce que j’ai un truc à dire, à partager. Ça n’est pas pour dire que je suis le centre, que je suis content d’être content. Si tu te fais plaisir, ce n’est pas bon signe.
. Quel regard portez-vous sur les candidats de The Voice, presque paternel ?
Oui, je les conseille beaucoup derrière les caméras. Ce n’est pas un rôle écrit, que ça soit pour la Star Ac’ ou pour The Voice.
. Que pensez-vous de cette tendance à l’authenticité, comme par exemple au Salon de l’agriculture. Vous y allez d’ailleurs ?
Oui, j’aime bien l’odeur des animaux, ça nous renvoie à ce que nous sommes. Ensuite, cela ne peut pas être une posture au risque de devenir une imposture avec le temps, comme le mec qui dit trop qu’il aime les choses authentiques, la nature... Rien qu’à le dire, il ne l’est plus. Le lien à la nature, à la mer est de l’ordre de l’intime.
. Votre avis sur les hommes politiques qui vont sur le salon ?
Ils font leur marché, c’est leur métier mais ce n’est pas le nôtre.