Intégrer un chien de protection dans un troupeau
Le chien de protection vit avec le troupeau et le défend contre les prédateurs. De nombreuses conditions sont requises pour une bonne intégration. Conseils de Béatrice Reynaud, éleveuse d’ovins dans les Hautes-Alpes et référente du réseau chiens de protection de l’Institut de l’élevage.
Le chien de protection vit avec le troupeau et le défend contre les prédateurs. De nombreuses conditions sont requises pour une bonne intégration. Conseils de Béatrice Reynaud, éleveuse d’ovins dans les Hautes-Alpes et référente du réseau chiens de protection de l’Institut de l’élevage.



« Le meilleur moyen de protection contre les prédateurs reste le chien. Il est avec le troupeau 24 heures sur 24 et il réagit automatiquement dès qu’il y a un stimulus. Un chien est un être social qui a la capacité de s’attacher à n’importe quelle espèce si la mise au contact est faite au bon moment. Il naît dans un troupeau et reste aussi au contact de sa mère et de sa fratrie pour apprendre à la fois les codes canins et les codes de l’autre espèce. Vers sa huitième semaine, on peut l’introduire dans son nouveau troupeau. Là, il sera éduqué par son maître dans un environnement stimulant avec des humains, des bruits et des objets d’humains. Attention, ce n’est pas en l’emmenant au marché qu’on va le sociabiliser. Ce sont les gens qui doivent venir chez lui, dans son contexte de travail. Tout ce que l’on fait vivre au chien doit se faire au troupeau. À partir de quatre mois, il faut lui apprendre les ordres de base ainsi que la laisse, le rappel et la voiture.
Un espace de sécurité à protéger
Plus que la race, c’est la lignée qui compte le plus. Il faut que les parents aient fait leurs preuves. Si vous avez un chien croisé de races de protection, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est que l’éleveur ait raisonné l’accouplement.
« L’éduquer au milieu du troupeau »
Le chien a un espace de sécurité. Si quelqu’un s’en approche, il peut fuir ou dissuader s’il est proche de son groupe social. La dissuasion passe par l’aboiement et par un chien qui hérisse le poil et se grandit. Avec les prédateurs, souvent l’aboiement suffit, mais si besoin il passera à la dissuasion puis à l’action. En introduisant un chien de protection, il faut aussi communiquer avec le voisinage et apposer des panneaux pour expliquer le comportement de ce type de chien. Le réseau chiens de protection de l’Institut de l’élevage propose des formations collectives, des suivis individuels et des accompagnements techniques sur des chiens adultes. Tout cela peut être pris en charge à 100 % par le plan loup. »