Installation hors cadre familial : « J’ai pris contact avec plus de 20 fermes, avant de m’installer au Gaec l’étable du Mézenc »
Pour s’installer, Hugo Barraillé, 25 ans, n’a pas juste remplacé un associé sortant, mais construit son projet avec son coassocié.
Pour s’installer, Hugo Barraillé, 25 ans, n’a pas juste remplacé un associé sortant, mais construit son projet avec son coassocié.

« Des annonces de sociétés qui recherchent un associé, il y en a plein dans les revues spécialisées, au Répertoire départemental à l’installation, sur des sites internet, voir sur les réseaux sociaux. Les jeunes agriculteurs, même hors cadre familiaux, comme moi, ont l’embarras du choix. Mais il y a des recherches d’associé plus ou moins fictives », raconte Hugo Barraillé, 25 ans.
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Visites de fermes et semaines d’essai
« Une fois diplômé d’un BTS ACSE au lycée agricole privé de Touscayrats dans le Tarn, mon envie de m’installer s’est précisée. A partir de la dernière année, j’ai commencé à visiter des fermes dans 5 départements et fait des semaines d’essai, qui m’ont permis d’affiner ce qui pouvait me convenir », explique-t-il.
J’ai passé du temps dans des fermes, où certains associés me saluaient à peine
« Il y a des signes qui ne trompent pas ! J’ai passé du temps dans des fermes, où certains associés me saluaient à peine, d’autres, où un des associés n’avait jamais pris le temps durant mon stage de venir discuter avec moi. Il y a des fermes où j’avais plus vu les animaux et les salariés que les associés. Ça a été rédhibitoire. Quand un associé sur le départ cherchait activement un remplaçant mais que ses coassociés n’étaient pas curieux de ma potentielle arrivée, j’ai laissé tomber. J’y ai vu une grosse distorsion de vision globale de la ferme entre associés. Un Gaec, ce n’est pas chacun son atelier, c’est un projet commun, auquel contribue chaque atelier. J’ai aussi été confronté à des cédants tellement pressés de partir à la retraite, qu’au bout de quelques semaines, ils me disaient qu’il fallait que je me décide vite. C’était si stressant que j’ai fui », poursuit-il.
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Une installation sereine au sein du Gaec à l’étable du Mézenc
« J’estime que les échanges avec les associés doivent avoir lieu majoritairement avec les associés qui resteront sur la ferme car c’est avec eux que l’on travaillera demain, poursuit-il. Je suis installé avec Florian Gibaud, depuis 6 mois, dans un Gaec qui était familial. Trois ans avant son départ à la retraite, Jean-Paul Gibaud et son fils Florian, du Gaec à l’étable du Mézenc ont activement et honnêtement cherché un coassocié. Jean-Paul a attendu pour partir à la retraite la fin des 15 mois de mon stage de parrainage plus encore une année où j’étais salarié et préparais mon dossier de DNJA.
Je ne suis pas venu boucher un trou, Florian m’a laissé de la place
Mon installation s’est faite sereinement. Nous avons d’abord pris le temps de nous découvrir réciproquement. Puis, nous avons construit un projet commun. Je ne suis pas venu boucher un trou, Florian m’a laissé de la place ».
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