RÉFORME DE LA PAC
Volée de bois vert pour Dacian Ciolos
Trop verte ou pas assez, trop libérale,
manquant d’ambition, trop laxiste… Les critiques fusent
contre la proposition de la Commission sur la future PAC.
Dacian Ciolos a dévoilé le projet de la future PAC de 2014 à 2020. Le Commissaire européen prévoit une aide de base à l’hectare comme soutien au revenu des agriculteurs. Puis, pour donner une orientation environnementale à cette nouvelle PAC, 30 % des aides directes seront liées au respect de trois mesures obligatoires : maintien des prairies permanentes, au moins trois cultures différentes, la première ne dépassant pas 70 % de la surface cultivée, et enfin une zone consacrée à l’écologie représentant au moins 7 % de la surface cultivée en dehors des prairies. Alors que les ONG environnementales et la Confédération paysanne considèrent que cette PAC n’est pas assez verte, d’autres jugent que la troisième mesure est absurde à un moment où les ressources alimentaires et énergétiques se raréfient. Reste à savoir comment seront calculés ces « 7 % ».
AGRICULTEUR ACTIF
La mesure d’aide supplémentaire pour les jeunes agriculteurs de moins de 40 ans (+ 25 % sur l’aide de base pendant les cinq premières années sur les 25 premiers hectares) a été bien accueillie, tout comme le soutien forfaitaire aux petites exploitations (entre 500 et 1 000 euros). En revanche, la notion d’« agriculteur actif » permettant de percevoir des aides (il faut qu’au moins 5 % de ses revenus proviennent de l’agriculture) est jugée trop laxiste. « La reine d’Angleterre appartiendrait aux agriculteurs actifs », ironise l’eurodéputé Luis Capoulas Santos qui mènera les discussions sur la réforme de la PAC au Parlement européen.
FIN DES QUOTAS SUCRIERS
C’est sur la gestion des marchés que les réactions sont les plus acerbes, l’état d’esprit de la Commission étant « aide-toi et l’Europe t’aidera », « autrement dit, souscrivez à des assurances, créez des fonds, et la Commission vous soutiendra », commente Dacian Ciolos. Coop de France craint que les outils proposés soient « inefficaces en raison de la poursuite de l’affaiblissement des politiques d’organisation de marché ». Car le démantèlement des derniers outils de gestion se poursuit avec la fin des quotas sucriers programmée au 30 septembre 2015, soit un an avant ce qui avait été annoncé précédemment. La CGB se dit atterrée et soupçonne la Commission de « vouloir tuer la filière betteravière ». Orama considère pour sa part que ce projet manque d’ambition et risque d’affaiblir le secteur des grandes cultures.