Aller au contenu principal

Vente des grains : quelle stratégie pour les récoltes 2022 et 2023 ?

Engager dès maintenant une partie de sa production à venir pour les récoltes 2022 et 2023 ? Plus que jamais, avec la volatilité démentielle qui s'est emparée des marchés, il faut faire ses propres calculs et jouer la prudence.

Marquer les prix proposés pour les deux récoltes à venir apparaît comme une solution intéressante, sous réserve de réactualiser son seuil de commercialisation et d'être particulièrement prudent sur les volumes engagés..
Marquer les prix proposés pour les deux récoltes à venir apparaît comme une solution intéressante, sous réserve de réactualiser son seuil de commercialisation et d'être particulièrement prudent sur les volumes engagés..
© G. Omnès

Les prix proposés pour la récolte 2022 sont incitatifs au regard de ces dernières années. C'était déjà le cas avant la nouvelle flambée des cours déclenchée par l'assaut russe en Ukraine, ça l'est d'autant plus ces derniers jours, avec des prix sur le marché à terme faisant les montagnes russes autour de 300 euros la tonne. Mais attention aux repères qui bougent ! L’impact positif de la hausse des cours des grains peut rapidement être minimisé par la hausse des coûts de production. « En 2021, le seuil de commercialisation moyen français en blé tendre se situait autour de 165 €/t, avec une variabilité allant de 140 à 180 €/t selon les fermes, mais il va augmenter pour 2022, met en garde Sylvain Jessionesse, cofondateur de Piloter sa ferme. Il devrait s’établir entre 170 et 200 €/t selon le moment auquel on a acheté son engrais. »

Pour ceux qui se sont couverts en janvier-mars 2021, l’impact devrait être minime, avec une hausse du coût de production de 5 €/t environ. Avec des achats en juin, l’addition grimpe de 10-15 €/t.  Et il faut y ajouter 15 à 20 €/t supplémentaires pour un achat plus tardif. Les prix proposés ce jour pour la moisson 2022 permettent de générer de la marge.

Et pour 2023 ? Compte tenu de la hausse du prix des engrais, du carburant et des prélèvements obligatoires, le seuil de commercialisation devrait grimper au minimum à 220 €/t en blé tendre pour de nombreuses exploitations, avec d'énormes inconnues liées aux conséquences de la guerre en Ukraine. Fin février, avec des échéances septembre ou décembre 2023 cotées à 240 €/t sur Euronext, le jeu en valait encore la chandelle, malgré un gain bien plus faible que pour 2022. La brutale envolée des prix renforce la possibilité de générer de la marge, mais gare à l'accès aux moyens de production !

« Avec de tels prix, il est pertinent pour tout agriculteur vendant au prix ferme de se poser la question d’en engager une partie sur 2023, même si celle-ci doit rester limitée pour bien échelonner ses ventes, estimait à la mi février Hugues Desmet, chez Valfrance. Se poser la question de cette sécurisation est d’autant plus pertinent pour les exploitations fragiles économiquement. »

Mais la folie s'est emparée des marchés ces derniers jours avec un blé tendre passé au-dessus des 400 euros la tonne sur Euronext, et les cotations risquent de continuer à tanguer sérieusement. Plus que jamais, il faut jouer la prudence face à l'inconnue des prix et de la disponibilité des intrants, engrais en tête. Pas question d'engager des volumes que l'on n'est pas sûr de pouvoir livrer. À vos calculettes !

Les plus lus

Semis direct de maïs précoce après un premier semis qui n a pas levé en raison de mauvaises conditions climatiques et des dégâts d'animaux nuisibles, corbeaux et ...
Semis de printemps : quelles solutions pour remplacer les orges de printemps non semées ?

Après les semis d’automne perturbés par les fortes pluies, la sortie d’hiver et les premiers semis de printemps sont, eux…

L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
Fongicides sur colza : quelles sont les conditions d'utilisation prévues par l’arrêté abeilles ?

Depuis 2023, l'arrêté abeilles impose le respect d'horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en période de…

Thomas Pointereau, agriculteur à Epieds-en-Beauce (45)  "Contre les volatiles tels que les pigeons, je fais une demande dérogatoire de tirs auprès de la préfecture ou de ...
Dégâts d’oiseau : « Je dépose des tas de grains de pois et de maïs en bordure des champs pour faire diversion »
Agriculteur à Épieds-en-Beauce (Loiret), Thomas Pointereau parvient à contenir les attaques d'oiseaux sur maïs. C'est plus…
Le décalage de semis de maïs ou de tournesol augmente le risque d'attaques importantes de pigeons et corvidés.
Dégâts d’oiseaux : des produits efficaces à venir en traitement de semences
De nouvelles spécialités corvifuges sont en cours de test pour le traitement de semences de maïs et de tournesol, avec parfois…
Déclaration PAC 2010 . Permanence organisation  par la chambre d'agriculture . Conseiller et agriculteurs associés . Dossier PAC . Aides du ministère de l'Agriculture . Télédéclaration. Telepac. Administration . Discussion technique sur la gestion du parcellaire. Carte. ordinateur.  --- Reportage complet disponible sur le site www.photoagriculture.com (pour obtenir un code dÂ’accès, contacter  S. Leitenberger : webmestre@leitenberger.fr).
Telepac 2024 : les 10 points à avoir en tête pour réussir sa déclaration PAC

La télédéclaration PAC doit être finalisée sur Telepac 2024 avant le 15 mai 2024. Jachères, conditionnalité, écorégime,…

Marc Moser, agriculteur à Kurtzenhouse (67)"En 2024, j’envisage d’appliquer un anti-dicotylédones à 5-6 feuilles du maïs et/ou une application dirigée de Banvel à ...
Désherbage maïs : « Nous faisons face à l’explosion de datura dans nos parcelles »

Le datura est signalé en Alsace depuis quelques années. Agriculteur à Kurtzenhouse (Bas-Rhin), Marc Moser doit dorénavant…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures