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Écologie et agriculture
Un plan pour limiter l´usage des pesticides

Un plan interministériel fixe pour objectif une diminution de 50 % des substances les plus dangereuses.


« La France occupe, en quantités vendues, le troisième rang mondial sur le marché des produits phytosanitaires, le premier rang européen et le quatrième rang par hectare cultivé. » Partant de ce constat, les pouvoirs publics ont décidé d´un plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides sur la période 2006-2009 en cinq points :
1) agir sur les produits en améliorant leurs conditions de mise sur le marché ;
2) agir sur les pratiques et minimiser le recours aux pesticides ;
3) développer la formation des professionnels et renforcer l´information et la protection des utilisateurs ;
4) améliorer la connaissance et la transparence en matière d´impact sanitaire et environnemental ;
5) évaluer les progrès accomplis.
Ce plan doit aboutir à une diminution « de 50 % des quantités vendues de substances actives les plus dangereuses », objectif fixé conjointement par les ministères de l´Écologie et de l´Agriculture. Entre autres choses, ce plan transfère, depuis juillet 2006, l´évaluation des bénéfices et des risques des produits, jusqu´ici assurée par la commission d´étude de toxicité et le comité d´homologation, à l´Afssa, l´agence française de sécurité sanitaire. Il prévoit une réforme de l´agrément des distributeurs et impose la traçabilité des ventes.
Préparation d´une bouillie. La France est le troisième marché dans le monde en volume pour les firmes phytosanitaires. ©S. Lenfant/Horizons 41

L´UIPP dénonce des mesures arbitraires
« Il est nécessaire d´agir sur les produits et les pratiques pour diminuer leur usage, la présence et les impacts des pesticides. Il faut également disposer d´éléments scientifiques concernant l´impact de ces produits, pour mieux connaître leurs effets potentiels et contribuer à les prévenir », argumentent les deux ministères s´appuyant sur les résultats d´une expertise scientifique conduite par l´Inra et le Cemagref. Plusieurs effets sont déjà mesurés. « Une contamination préoccupante et généralisée des eaux par les pesticides qui sont détectés dans 80 % des stations de mesure des eaux superficielles et 57 % en eau souterraine. (.) La présence de certains produits fortement rémanents dans le sol comme les organochlorés interdits depuis dix ans, ou dans l´air. (.) Des effets potentiels sur la santé humaine, au travers d´études épidémiologiques. »
Les industriels de la phytopharmacie voient ce plan d´un mauvais oeil. Dans un communiqué, l´UIPP(1) affirme qu´elle « accompagnera le plan interministériel sur ses cinq axes, faisant valoir que les mesures envisagées sont en parfaite cohérence avec les actions initiées par l´UIPP depuis plusieurs années dans le domaine des bonnes pratiques ». Mais elle s´insurge dans le même communiqué contre « la réduction de 50 % des quantités de substance les plus dangereuses, l´introduction du principe de substitution et la réduction des mélanges ». Les firmes du secteur considèrent que ces objectifs « sont en complète contradiction avec le principe d´évaluation scientifique des risques sur lequel repose l´AMM(2), et entraînent des mesures arbitraires, non évaluées scientifiquement ».

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