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Audit social
Un outil pour optimiser charges sociales et retraite

Notre retraite sera-t-elle suffisante ? Faut-il souscrire une retraite complémentaire ? Pour quel montant ? Autant de questions que tout agriculteur en activité doit se poser. et pas à la veille de la retraite !


Quel statut pour le conjoint ? Quel niveau de cotisations pour une retraite complémentaire ?Que penser des assurances-vie ?
Pour y répondre, les centres de gestion Accompagnement stratégie proposent à leurs adhérents un « audit social ». Cet audit porte sur les droits sociaux des agriculteurs en activités (retraite pour eux et le conjoint survivant). Un logiciel de calcul permet de faire le point sur les droits acquis dans les différents régimes où ont cotisé les deux conjoints, de déterminer l´âge optimal de départ à la retraite. En fonction des résultats, il est possible de réexaminer le statut des conjoints, de simuler différentes hypothèses pour assurer les revenus du couple à la retraite. L´étude positionne les cotisations retraite comme un investissement sur l´avenir qu´il est imprudent de réduire à tout prix et qu´il convient de raisonner avec assez d´anticipation pour éviter des désappointements au moment de la liquidation des droits.
Jean-Marie Lhommeau, président du Cefiga de la Sarthe, et son épouse ont procédé à un audit de leur situation. Installés en 1985, les deux époux ont créé une EARL en 1990, notamment pour donner un statut d´exploitante à madame qui travaille effectivement sur l´exploitation.
Un investissement indispensable
« Si l´épouse partage le travail sur l´exploitation, c´est normal de partager aussi le revenu et la retraite », estime Jean-Marie Lhommeau. Le premier enseignement de l´audit a été de confirmer le choix de l´EARL fait en 1990. Les deux époux disposeront d´une retraite équivalente. L´audit coûte 400 euros. « Pour moi, c´est un investissement nécessaire, explique Jean-Marie Lhommeau, qui poursuit : Tout agriculteur sait ce qu´il paye comme cotisations. Il doit savoir aussi ce qu´il va toucher ».
C´est aussi l´avis de Nicole Fouassier, agricultrice en Gaec avec son mari et un fils. Leur fils s´est installé en 1999. Et dès ce moment, une réflexion s´est engagée sur le statut à adopter. De plus, les époux Fouassier ont fait en 1997-1998 un bilan patrimonial, pour savoir comment transmettre leur outil de travail, comment faire le partage entre les enfants. Et, dès que cela a été possible, ils ont cotisé pour une retraite complémentaire. Quand ils ont entendu parler d´audit social, ils ont tout de suite été intéressés.
« Pour nous, la bonne surprise a été que la bonne date pour prendre notre retraite, 62 ans, était ce que nous avions prévu » raconte Nicole Fouassier. Autre point, ils ne sont pas au maximum de la cotisation complémentaire. Avant de décider d´augmenter ou non leurs cotisations, ils vont réfléchir : où va-t-on habiter ? Quel niveau de vie veut-on ? Qu´allons-nous faire ? Va-t-on continuer à travailler un peu ?
« Pour nous, un tel audit est un outil de gestion et de réflexion. Se poser la question de la retraite, cela ne fait pas mourir, conclut Nicole Fouassier, au contraire, cela aide à mieux faire et à mieux vivre maintenant et plus tard. D´ailleurs notre fils de 33 ans a commencé à cotiser à une complémentaire. »

Logiciel d´audit : Une collaboration avec La Mondiale
La Mondiale, société d´assurance, disposait d´un logiciel permettant de faire un audit « retraite » pour les salariés. Celui-ci a été adapté pour prendre en compte statuts, cotisations et prestations des chefs d´exploitations agricoles et de leurs conjoints. Ce travail a été accompli en collaboration avec les centres de gestion du réseau Accompagnement stratégie. Lors de la récente assemblée générale de ce réseau, une convention a été signée entre l´assureur et les centres de gestion. Comme l´indiquait le président de l´AS.CLCP(1), Jean-Pierre Mariné « pour poursuivre le développement de ce produit, pour le faire vivre ».
La convention prévoit notamment la formation des conseillers chargés de réaliser les audits. La formation « intitiale » est de cinq jours pour appréhender les systèmes de retraites, d´assurances retraite complémentaires. Ensuite il faut compter une journée par trimestre pour se tenir au courant des évolutions législatives, fiscales. Ceci est indispensable pour que l´audit conserve toute sa pertinence. Pour les centres de gestion qui veulent avoir accès à cet outil, cela a un coût. C´est un investissement financier et humain dans la durée. Mais, en deux ans, 500 audits ont déjà été réalisés qui ont montré tout l´intérêt de la démarche. M.-H. V.

(1) Accompagnement stratégie. Comité de liaison des centres partenaires.

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