Marché des engrais
Un bilan mitigé pour la campagne 2005-2006
Marché des engrais
Cette année encore, la consommation d´engrais a baissé en raison de la hausse des prix des engrais et du climat favorable aux reliquats azotés.
Seulement 9,6 millions de tonnes d´engrais ont été livrées cette année, soit une diminution de 9 % par rapport à l´an passé. Une telle baisse n´avait pas été enregistrée depuis 1992. La baisse de consommation d´azote s´élève à 5 %, celle du phosphore à 13 %, et celle du potassium à 18 %. Des impasses sur le phosphore et le potassium ont été faites cette année. Avec un automne chaud et un hiver sec, les reliquats d´azote en fin d´hiver ont été élevés, 15 kg/hectare en moyenne estime l´Unifa. Sur 5 millions d´hectares, cela représente 75 000 tonnes épandues en moins, soit une baisse de 3 % par rapport à 2004-2005.
Néanmoins le chiffre d´affaires de l´industrie française, de 1,75 milliard d´euros, est resté stable par rapport à l´année précédente (+ 2 %). La hausse des prix des produits de 15 % en moyenne a en effet compensé la baisse des volumes. Cette hausse des prix est la conséquence de l´augmentation du prix des matières premières (gaz naturel, phosphates et potasse).
Hausse du gaz, hausse des engrais
« Le gaz représente près de 50 % du coût de fabrication de l´ammoniac. Lorsque le prix du gaz augmente, cela fait augmenter celui des engrais, notamment d´ammonitrates. L´augmentation a lieu avec un décalage », indique Christophe Vaurs de la FFCAT. « Aujourd´hui les usines sont grandes et moins nombreuses. L´arrêt de l´une d´entre elles, dû à une casse ou au prix élevé du gaz, pénalise le marché. » Le prix du gaz a encore augmenté sur la campagne 2005-06 (20 %). Ceci a entraîné l´arrêt de production d´ammoniac de deux grands producteurs français cet hiver durant trois mois. Il était moins coûteux de l´acheter sur le marché mondial.
L´achat d´engrais et d´amendements en provenance d´Europe et de pays tiers a augmenté de 5,4 % par rapport à l´année précédente, s´élevant à 3,1 milliards d´euros. La Roumanie et la Bulgarie, qui vont bientôt entrer sur le marché des fertilisants dans l´UE, bénéficient du gaz naturel provenant de Russie à un coût plus faible que celui dont dispose la France. De même l´Ukraine et le Moyen-Orient, possédant du gaz à faible coût, commencent à développer leurs exportations de matières fertilisantes, augmentant ainsi la concurrence.
Par une amélioration de la fertilisation PK, et par une augmentation des surfaces liées au développement des biocarburants, l´Unifa prévoit malgré tout une augmentation de l´utilisation d´engrais pour 2007.